Question de M. HUGONET Jean-Raymond (Essonne - Les Républicains) publiée le 01/06/2023

M. Jean-Raymond Hugonet attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels professionnels, sur la réforme du lycée professionnel à la suite des annonces du Président de la République.
Celles-ci prévoient la fermeture de nombreuses places de formation, jugées inadaptées au marché du travail. À quatre mois de la rentrée scolaire, les enseignants s'inquiètent et font part de leur colère face à l'état de la gestion des lycées professionnels en France. Ils dénoncent le mépris que nourrit l'institution à l'égard de cette filière, qui devrait être la voie royale et non une voie de garage.
Il lui demande de lui préciser les mesures qui seront prises quant au devenir de nombreux enseignants et des élèves.

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Réponse du Ministère auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de l'enseignement et de la formation professionnels publiée le 13/07/2023

Face aux défis à relever pour répondre aux besoins de compétences et d'emplois dans chaque territoire, la voie professionnelle est aujourd'hui au coeur des réponses à construire. La transformation de la carte des formations professionnelles en est un levier majeur mis en valeur par le Président de la République en mai 2023 dans le cadre des annonces sur la réforme du lycée professionnel. Les travaux sur l'évolution de la carte des formations professionnelles initiales visent à permettre à chaque jeune qui s'engage dans cette voie de formation de voir son parcours au lycée professionnel se conclure par une issue positive en matière d'insertion professionnelle ou de poursuite d'études. Il s'agit de travailler l'attractivité des formations en réponse aux métiers en tension, de proposer des formations insérantes et de transformer les formations qui le sont moins, avec le double objectif de proposer à chacun un parcours de réussite tout en considérant les besoins des entreprises et de la société. Aujourd'hui de nombreuses filières ne garantissent pas aux élèves une poursuite d'études ou une insertion dans l'emploi suffisante. Seul un bachelier professionnel sur deux et un élève titulaire d'un CAP sur quatre parvient à s'insérer dans l'emploi dans l'année qui suit l'obtention de son diplôme. Pour améliorer l'insertion professionnelle de ces jeunes, l'offre de formation qui leur est proposée doit être repensée en profondeur. La réforme des lycées professionnels propose d'outiller la démarche des régions académiques et des Régions dans ce domaine. Un service numérique est progressivement déployé dans les académies pour faciliter le pilotage de l'offre de formation à partir d'indicateurs actualisés régulièrement. Dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt « compétences et métiers d'avenir » (AMI CMA), les académies et régions académiques peuvent candidater afin de bénéficier des financements France 2030 pour des besoins relatifs aux plateaux techniques ou à la formation des professeurs. Dans le cadre du programme spécifique de l'AMI CMA pour la rentrée 2023, 1050 places nouvelles en formation professionnelle seront créées partout en France en septembre ouvrant ainsi à davantage de jeunes des parcours de réussite vers des métiers insérant. Les fermetures de formations à la rentrée 2023 décidées au niveau régional l'ont été dans le cadre des procédures habituelles de transformation des cartes des formations professionnelles. La mise en oeuvre de la transformation de la carte de formation à partir de la rentrée scolaire 2024 prendra finement en compte les réalités de chaque territoire. Elle s'appuiera sur les réflexions menées à l'échelle de chaque établissement et se construira avec l'ensemble des partenaires économiques et professionnels, ainsi qu'avec les représentants des différents ministères concernés à l'échelle des territoires. Chaque professeur concerné par une évolution de la carte des formations de son établissement sera accompagné individuellement dans son projet par les services du rectorat. Les lycées des métiers et réseaux d'établissements tels que les campus des métiers et des qualifications constituent des leviers pour ces actions. Les écoles académiques de formation continue sont également à l'écoute de ces évolutions dans la perspective d'accompagner les enseignants de la voie professionnelle dans l'appropriation des nouvelles compétences demandées aujourd'hui sur le marché du travail. Par ailleurs, la transformation de la carte des formations est loin d'être le seul levier pour réussir la réforme du lycée professionnel. En effet, les enseignements généraux seront renforcés en donnant les moyens de multiplier les petits groupes pour consolider les savoirs de base, à partir des résultats des tests de positionnement réalisés en seconde. Les transitions vers l'emploi ou vers l'enseignement supérieur tout au long de l'année de terminale seront mieux préparées. Les parcours après le bac seront davantage sécurisés, notamment via la mise en place de parcours de consolidation pour les étudiants en risque de décrochage ou d'échec en BTS. L'ouverture de certificats de spécialisation à bac +1 sera ainsi proposée majoritairement en apprentissage, pour faciliter la transition entre les études et l'emploi. La réforme du lycée professionnel est une grande cause nationale, qui doit mobiliser l'ensemble des acteurs pour donner aux élèves les meilleures chances d'émancipation.

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