Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 22/06/2023

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances sur le sexisme dans le monde de l'entreprise.
Le sexisme ordinaire comprend l'ensemble des gestes, mots et comportements qui, l'air de rien, de façon insidieuse et sournoise, délégitiment et disqualifient les femmes dans le monde du travail. Selon le baromètre #StOpE (Stop au sexisme ordinaire en entreprise) 2023, huit femmes sur 10 jugent « régulières » les attitudes et décisions sexistes au travail.
Ce constat, inchangé depuis deux ans, est aujourd'hui partagé par toutes les générations selon l'étude qui note toutefois quelques évolutions positives. Dans le détail, 79 % des femmes interrogées indiquent qu'elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail, notamment par le biais de blagues. L'étude ajoute que 6 femmes sur 10 ont déjà entendu des propos dégradants s'appuyant sur des représentations stéréotypées de la féminité ». La maternité continue également d'être perçue comme un « problème » pour l'entreprise et un « handicap » pour la carrière des femmes.
Concernant l'évolution professionnelle, la moitié des femmes interrogées disent avoir déjà été confrontées à certains obstacles au cours de leur carrière en raison de leur sexe (augmentation ou primes non reçues, promotions non accordées...). Or, ce sexisme ordinaire au travail n'est pas sans conséquences pour les femmes qui peuvent se sentir affectées ou mal à l'aise.
90 % des femmes estiment que le sexisme subi agit sur leur comportement au travail, et 80 % considèrent que les inégalités professionnelles pour les femmes sont plus grandes. Enfin, la persistance « de barrières ou de peur » poussent les femmes à ne pas forcément dénoncer les agissements sexistes dont elles sont victimes ou témoins, car pour beaucoup de femmes le coût de la dénonciation est plus fort que le coût de l'acceptation.
Alors qu'il semblerait qu'il n'y ait guère de progrès notable malgré le phénomène « #MeToo » et malgré les évolutions en matière de droit avec de nouvelles incriminations sexistes, notamment dans le code pénal, il lui demande de quelle manière elle entend agir pour lutter contre le sexisme dans le monde de l'entreprise.

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Transmise au Ministère auprès de la Première ministre, chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations


La question a été retirée pour cause de fin de mandat.

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