Question de M. GENET Fabien (Saône-et-Loire - Les Républicains-R) publiée le 13/07/2023

M. Fabien Genet attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur le manque de suivi psychologique des étudiants.

Les syndromes anxieux ou dépressifs concernent 16 % de la population âgée de 16 ans ou plus, dont plus d'un quart des femmes âgées de 16 à 24 ans. Ils touchent donc particulièrement les étudiants et étudiantes, ce qui peut s'expliquer par le stress provoqué par les examens, la recherche d'emploi ou l'adaptation à un nouvel environnement.

Au vu des difficultés rencontrées par de nombreux jeunes, il souhaite attirer son attention sur les modalités d'accès des étudiants à une aide psychologique. De nombreux dispositifs existent, y compris les services de santé universitaires (SSU) et les bureaux d'aide psychologique universitaires (BAPU), dont les responsabilités et rôles en matière de suivi psychologique sont analogues.

Il souhaite donc lui demander s'il envisage de réformer le système dans sa configuration actuelle pour démocratiser la présence de SSU et améliorer leur capacité de prise en charge des étudiants en les fusionnant avec les BAPU.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 15/02/2024

Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche est particulièrement sensible à la question soulevée. En effet, les récentes enquêtes menées sur la santé des étudiants montrent une prévalence élevée de symptômes anxieux et dépressifs, de troubles du sommeil, et une augmentation des idées suicidaires chez les étudiants. La crise sanitaire a mis au premier plan ces problématiques et devant la détresse exprimée par les étudiants, des mesures d'urgence ont été mise en place. Pour mémoire, deux mesures créées en 2021, le dispositif « Santé Psy Etudiant » qui permet aux étudiants d'accéder à 8 consultations psychologiques par an sans avance de frais, et la dotation de 80 postes de psychologues supplémentaires au sein des services de santé étudiante, sont pérennisées. Depuis sa création, le dispositif Santé Psy Etudiant a permis d'accompagner plus de 50 000 étudiants qui ont bénéficié de plus de 250 000 séances. 1 200 psychologues sont partenaires du dispositif à ce jour. Outre les mesures d'urgence, différentes possibilités d'accompagnement psychologique sont ainsi offertes aux étudiants. Les SSU (services de santé universitaires) ont été réformés en 2023 et sont devenus des SSE (services de santé étudiante). Leurs missions ont été élargies à des thématiques de santé en relation avec les besoins étudiants, et notamment à la santé mentale. Les SSE assurent en effet la promotion de la santé mentale, la prévention et le repérage des troubles psychiques. Ils peuvent assurer une prise en charge directe de ces troubles et favorisent l'orientation des étudiants vers une prise en charge en santé mentale adaptée. Dans le cadre d'une stratégie de promotion de la santé mentale et du bien-être, les services favorisent l'accès des étudiants aux soins en santé mentale dans le territoire. L'offre des différentes structures compétentes en santé mentale est variable. Les BAPU, bureaux d'aide psychologique universitaires, se distinguent par l'accueil d'étudiants qui bénéficient de thérapies. Ainsi, l'offre des SSE et des BAPU sont complémentaires. Dans certains endroits, comme dans les universités de Clermont-Ferrand et de Toulon, les BAPU sont internes à l'université ou au SSE. À cela s'ajoutent des actions de prévention, notamment portées par les étudiants relais santé formés au bien-être, et le repérage, particulièrement dans le cadre de l'examen de santé à dimension médicale, sociale et psychologique rendu prioritaire pour des publics fragiles. Enfin, le secourisme en santé mentale est développé dans de nombreux établissements, et ce déploiement contribue au soutien par les pairs de manière intégrée à l'établissement. Il contribue au repérage, à la déstigmatisation, au renforcement du lien social, à la création d'une dynamique favorable à la santé mentale, et au recours aux soins si nécessaire en maintenant et renforçant les liens entre les étudiants. Depuis 2019, ce sont 5 000 secouristes en santé mentale qui ont été formés dans les établissements d'enseignement supérieur.

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