Question de M. KAROUTCHI Roger (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 12/10/2023

Question posée en séance publique le 11/10/2023

M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

M. Roger Karoutchi. « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde », disait Albert Camus.

Madame la Première ministre, nous sommes la France, héritière des philosophes des Lumières, de la Révolution de 1789, de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, du Conseil national de la Résistance, de Léon Blum et du général de Gaulle. Nous sommes le pays de la liberté, de la tolérance et de l'universalité.

M. Bruno Sido. Exact !

M. Roger Karoutchi. Nous avons donc une responsabilité éminente.

Nous ne pouvons pas nous contenter de faire des déclarations de type « Quai d'Orsay » - pardon de le souligner, madame la ministre des affaires étrangères -, qu'elles soient sur fiches ou non. (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

Nous sommes simplement là pour vous dire que l'empathie n'est pas exclusive de l'action politique.

Nous sommes là pour vous dire qu'il faut utiliser les mots « crimes contre l'humanité », car telle est la réalité. Reprenez cette expression, faites en sorte que l'Europe l'emploie elle aussi. Après ce qui s'est passé, c'est bien le minimum.

La légitime défense de l'État d'Israël est un droit incontestable : quand on voit les milliers de missiles qui ont visé ce pays, quand on sait ce qui s'est passé dans les kibboutz, parler de légitime défense, c'est le minimum.

Enfin, madame la Première ministre, faites en sorte que ceux qui, dans notre pays, trahissent les valeurs républicaines...

M. Bruno Belin. Très juste !

M. Roger Karoutchi. ... et les valeurs de la Nation en refusant de soutenir l'État d'Israël et en faisant l'apologie du terrorisme soient sévèrement punis. (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC, INDEP et SER.)

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 12/10/2023

Réponse apportée en séance publique le 11/10/2023

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Monsieur le sénateur Karoutchi, vous n'avez pas bien entendu les propos de M. le Président de la République et de Mme la Première ministre, sans même parler des miens, auxquels, il est vrai, je n'ai jamais imaginé que vous puissiez prêter attention... (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean-François Husson. Pas de polémique !

M. Max Brisson. Ce n'est pas au niveau...

Mme Frédérique Puissat. Un peu de hauteur, madame la ministre !

Mme Catherine Colonna, ministre. Mme la Première ministre vient de rappeler toute l'horreur que nous inspirent les actes barbares commis par le Hamas. Elle vient de dire et de répéter la condamnation absolue, par la France, de ces attentats terroristes, commis par un groupe terroriste et soutenus par d'autres groupes terroristes.

De plus, les prises d'otages abjectes, les assassinats monstrueux et les massacres perpétrés ne laissent aucun doute quant à la nature terroriste du Hamas. Notre condamnation est donc totale et absolue, et cela depuis le premier jour.

Face à l'horreur, nous sommes solidaires du peuple israélien. Nous disons avec force qu'Israël a le droit de se défendre. Nous l'avons dit publiquement, dès le premier jour. Nous le répétons. Et nous le disons à tous nos interlocuteurs, dans la région comme ailleurs.

Dans le même temps - Mme la Première ministre le soulignait à l'instant -, la responsabilité diplomatique de la France est aussi d'éviter un embrasement régional. L'Autorité palestinienne a un rôle à jouer à cet égard ; nous continuerons de la soutenir. Le Président de la République s'est exprimé sur ce point, très clairement, hier.

La diplomatie française est aussi active pour que la situation ne s'aggrave pas à la frontière avec le Liban - je ne doute pas que vous suivez avec attention ce qui s'y passe -, comme à la frontière avec la Syrie.

Depuis samedi dernier, le Président de la République et moi-même avons multiplié les contacts avec nos homologues dans la région - je pense notamment aux dirigeants israéliens et palestiniens -, en Europe et bien au-delà.

Bien sûr, comme l'a dit Mme la Première ministre, quand le calme sera revenu, il faudra se demander comment mieux prendre en compte les aspirations du peuple palestinien et comment mieux répondre au droit absolu d'Israël à la sécurité.

La paix doit rester notre impératif, même si, de toute évidence, ce moment n'est pas venu. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. - Mme Raymonde Poncet Monge applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour la réplique.

M. Roger Karoutchi. Monsieur le président, je préfère ne pas répondre...

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