Question de Mme ESPAGNAC Frédérique (Pyrénées-Atlantiques - SER) publiée le 19/10/2023

Mme Frédérique Espagnac attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur le sujet de la maladie d'Alzheimer. Aujourd'hui plus de 1,2 millions de personnes sont atteintes de ces troubles ou d'une maladie apparentée et ce chiffre va plus que doubler d'ici 2050. Un constat qui inspire plus de craintes que de perspectives car ces pathologies mettent quotidiennement au défi notre système de santé et la société dans son ensemble. Les familles, les bénévoles, les professionnels des secteurs de la santé et du médico-social sont unanimes sur le fait que depuis les grandes avancées permises par le plan alzheimer 2008-2012, le France ne fait que régresser en ce qui concerne la lutte contre ces pathologies neuro-évolutives qui appelle pourtant des réponses rapides et effectives et des mesures ambitieuses dans de nombreux domaines : prévention, diagnostic, compensation, prise en soins, accompagnement, recherche et à la hauteur des besoins des millions de personnes concernées. Les attentes sont conséquentes, elle lui demande donc de lui faire part de ses intentions en ce qui concerne le renforcement des programmes d'actions.
Elle lui demande de mettre en place un financement pérenne, de reconnaître le rôle central des départements pour assurer la solidarité envers nos aînés et de leur accorder les moyens financiers de répondre au défi du vieillissement et de la dépendance.

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Transmise au Ministère du travail, de la santé et des solidarités


Réponse du Ministère du travail, de la santé et des solidarités publiée le 14/03/2024

Les maladies neurodégénératives constituent un enjeu majeur de santé publique pour la France comme pour tous les autres pays du monde. En France, 1,2 millions de personnes sont touchées par la maladie d'Alzheimer, dont 24 000 avant 65 ans. Plus de 2 millions d'aidants apportent leur soutien quotidien aux personnes souffrant de cette maladie. Par ailleurs, 275 000 personnes sont traitées pour une maladie de Parkinson, avec 25 000 nouveaux cas chaque année, et 110 000 personnes souffrent de sclérose en plaque, avec 4 000 à 6 000 nouveaux cas par an. Le nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives a augmenté au cours des dernières décennies et devrait croître de manière régulière dans les années à venir, principalement en raison du vieillissement de la population. Cet enjeu est pleinement pris en compte par le Gouvernement qui y répond notamment par une politique spécifique, dédiée aux maladies neurodégénératives. Ainsi, le Gouvernement a engagé des travaux en vue d'une nouvelle stratégie nationale maladies neurodégénératives qui intégrera un volet recherche et couvrira la période 2024-2028. Dans ce cadre, le ministère des solidarités et des familles et le ministère de la santé et de la prévention ont préparé des projets de mesure pour apporter des réponses coordonnées aux enjeux et aux défis qui se présentent. Par ailleurs, le ministère de l'enseignement et de la recherche a saisi l'Institut national de la santé et de la recherche médicale pour proposer des axes de recherche et d'innovation dans le domaine des maladies neurodégénératives. Le Gouvernement a souhaité largement partager ses orientations avec l'ensemble des parties prenantes et a lancé une étape de concertation et de discussions thématiques jusqu'en fin d'année 2023, coordonnée par un pilotage interministériel. A l'issue de cette phase de concertation, des arbitrages seront rendus en vue du lancement, tout début 2024, de la nouvelle stratégie nationale. Plus généralement, le Gouvernement est pleinement impliqué pour répondre au défi du vieillissement et de la dépendance. La ministre des solidarités et des familles a ainsi présenté la stratégie bien vieillir, le 17 novembre 2023, une stratégie interministérielle qui vise à mobiliser tous les leviers pour préparer et adapter notre société à la transition démographique. La proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France a été adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale le 23 novembre 2023. Elle reconnaît le rôle central des départements avec la création du service public départemental de l'autonomie pour améliorer la coordination des acteurs au niveau local et ainsi faciliter la continuité des parcours pour les personnes âgées, les personnes handicapées et leurs aidants, l'expérimentation par les départements volontaires d'une dotation forfaitaire pour financer les services autonomie à domicile et le versement par la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie d'une aide aux départements pour contribuer au soutien à la mobilité des services autonomie à domicile et aux temps d'échange et de partage de bonnes pratiques. Enfin, une loi de programmation sur le grand âge sera co-construite avec l'ensemble des groupes parlementaires. Adoptée avant la fin de l'année 2024, elle définira les objectifs de financement public nécessaires pour assurer le bien vieillir des personnes âgées, le recrutement des professionnels et les moyens mis en oeuvre pour atteindre ces objectifs.

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