Question de Mme BELRHITI Catherine (Moselle - Les Républicains) publiée le 26/10/2023

Mme Catherine Belrhiti attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur le stage obligatoire que le Gouvernement souhaite mettre en place à la fin de l'année scolaire 2024 pour l'ensemble des élèves de seconde.
Ainsi, d'après le projet de décret qui sera soumis au conseil supérieur de l'éducation du 16 novembre 2023, ce stage, baptisé « séquence d'observation en milieu professionnel », aura un caractère obligatoire pour l'ensemble des élèves des classes de seconde générale et technologique et se traduira par le même dispositif que celui existant déjà pour les élèves de 3e.
De plus, selon ce même projet de décret, les élèves pourront choisir entre effectuer cette séquence d'une durée de deux semaines en milieu professionnel, un séjour de cohésion du service national universel (SNU), dont la durée est identique, ou la mission d'intérêt général du SNU lorsqu'ils ont déjà effectué le séjour de cohésion auparavant.
L'idée de permettre un stage aux élèves de seconde n'est pas inintéressante, mais sa formule contraignante telle que proposée par le projet de décret risque d'avoir des conséquences catastrophiques pour les 550 000 élèves de seconde que compte ce pays.
En effet, avec un tel nombre d'élèves cherchant un stage identique en même temps, beaucoup risquent d'effectuer un stage « par défaut », dans une entreprise qui ne correspond en rien à leurs aspirations professionnelles. De même, rabattre alors les élèves qui n'auront pas eu de stage vers le SNU, qui est également sur le principe une bonne initiative, risque malheureusement d'engendrer des surcoûts importants pour l'accueil de tous ces élèves.
Elle lui demande donc quelles mesures le Gouvernement compte dans ce cas-là mettre en place pour accompagner les élèves et leurs parents, et ainsi permettre à chacun d'effectuer ce stage, si important pour l'orientation de nos élèves.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 21/12/2023

Le choix d'orientation des élèves est souvent déterminé par leur environnement social, familial et territorial. La découverte des métiers permet, à travers la séquence d'observation obligatoire en classe de troisième et en classe de seconde générale et technologique, de répondre à cet enjeu majeur de justice sociale et de réductions des inégalités tant sociales que territoriales. Elle favorise la découverte, par les filles et les garçons, de tous les métiers et fait évoluer leur représentation afin qu'ils ne censurent plus leurs aspirations en raison de divers stéréotypes, notamment de sexe. La séquence d'observation d'une durée de deux semaines mise en place en classe de seconde générale et technologique permet aux élèves d'approfondir leur découverte des métiers dans un environnement différent du cadre scolaire et d'affermir leurs choix d'orientation. Le dispositif prévoit que les élèves sont accompagnés dans leurs démarches par les équipes pédagogiques et les établissements, le bureau des entreprises d'un lycée professionnel proche, les centres d'information et d'orientation, l'office national d'information sur les enseignements et les professions et également par les régions dans le cadre de leur mission d'information sur les métiers et les formations. En outre, la signature par le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse d'accords avec de nombreuses organisations et fédérations patronales lors de l'édition 2023 de la semaine école-entreprises, portant notamment sur la mobilisation des lieux d'accueil, du tissu des entreprises, associations et administrations publiques, contribue à sensibiliser les acteurs du monde professionnel et à élargir le champ des possibilités d'accueil pour les élèves. L'engagement des jeunes en classe de seconde dans le cadre du SNU procède par ailleurs d'un calendrier différent qui doit être anticipé et peut être porté dans un cadre individuel ou collectif comme celui des lycées et classes engagés. Ainsi, pour ceux qui se seront engagés soit sur une session de cohésion, soit sur une mission d'intérêt général dans le cadre du SNU à réaliser en fin d'année scolaire et en auront confirmation en amont de la phase de réalisation du stage de fin de la classe de seconde générale et technologique, ils seront alors dispensés de la réalisation de ce dernier qu'ils auraient dû réaliser dans un calendrier identique.

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