Question de Mme RENAUD-GARABEDIAN Évelyne (Français établis hors de France - Les Républicains-R) publiée le 02/11/2023

Mme Évelyne Renaud-Garabedian attire l'attention de Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur le réseau des îlotiers à travers le monde. Les chefs d'îlots et leurs adjoints contribuent activement à la mise en oeuvre du plan de sécurité de nos postes diplomatiques. Ils sont un relai essentiel auprès de la communauté française pour sensibiliser, préparer et anticiper les situations de crise. Réunis au moins une fois par an au sein de la commission de sécurité, les chefs d'îlot sont en principe étroitement associés à l'analyse de l'évolution des risques dans leur circonscription consulaire et à l'adaptation en conséquence du dispositif de sécurité du poste. Pourtant, il n'en existe pas dans tous les pays. Cette absence est d'autant plus préjudiciable que les risques politiques, militaires, industriels et sanitaires se sont renforcés ces deux dernières années à travers le monde. Le retour d'une conflictualité de haute intensité et la récurrence des phénomènes climatiques extrêmes doit conduire à réévaluer la gestion et la prévention des risques. Pour ne citer qu'un exemple, l'Italie a connu sept tremblements de terre cette année, des incendies d'une ampleur inégalée, des pluies et des inondations diluviennes, des orages et des tempêtes de grêles dans le nord comme dans le sud. Pourtant, aucun réseau d'ilotier n'existe dans les deux circonscriptions italiennes, et ce en dépit du risque volcanique élevé. Elle lui demande que des îlotiers soient présents dans l'intégralité des circonscriptions dans le monde. Elle lui demande que les politiques de prévention et de gestion des risques des consulats soient adaptées localement de façon à bien tenir compte des aléas identifiés par les îlotiers.

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Transmise au Ministère de l'Europe et des affaires étrangères


Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 22/02/2024

L'îlotage dans les postes diplomatiques et consulaires français est au coeur du dispositif de sécurité de nos communautés françaises établies à l'étranger. Désignés à la tête de chaque îlot, zone qui regroupe un nombre adapté de ressortissants français, les chefs d'îlot et leurs adjoints jouent un rôle essentiel de relais entre l'ambassade et ces derniers. Ils participent régulièrement aux comités de sécurité organisés par chaque poste et partagent utilement leur connaissance du terrain et de la communauté française. Ce dispositif est en vigueur dans la très grande majorité des ambassades et postes consulaires français à travers le monde. Dans un nombre limité de cas, certaines réalités de terrain peuvent rendre difficile la mise en place d'un tel dispositif. Une moindre sensibilité de nos compatriotes aux questions de sécurité dans des pays où les risques sécuritaires sont limités, le niveau de prise en charge de nos communautés par les services de protection civile du pays d'accueil et la résilience de ces services, l'importance numérique de notre communauté qui peut rendre un maillage efficace difficile, ainsi que la difficulté à trouver des chefs d'îlots volontaires et motivés figurent parmi celles-ci. Tous ces éléments peuvent se combiner, en particulier dans les pays européens, notamment l'Italie, et en Amérique du Nord. Ainsi, la présence de risques sécuritaires limités et la qualité de la réponse des autorités locales en cas de crise font de ces pays des lieux où l'appétence des communautés françaises à un dialogue sécuritaire est faible. Dès lors, et bien que le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères recommande fortement et par principe à l'ensemble de ses postes diplomatiques et consulaires de mettre en place un dispositif d'îlotage, une marge de manoeuvre et d'appréciation peut dans certains cas limités être laissée à nos postes pour adapter, de manière justifiée et argumentée, leur dispositif en fonction du contexte local.

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