Question de Mme LUBIN Monique (Landes - SER) publiée le 07/12/2023

Mme Monique Lubin attire l'attention de Mme la Première ministre sur les conséquences de la mise en application de la responsabilité élargie des producteurs de matériaux de construction du secteur du bâtiment (REP-PMCB). La REP-PMCB a été mise en place dans le cadre de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. À la suite de cette loi, pour s'acquitter de leurs obligations, les producteurs ont le choix de mettre en place des structures collectives à but non lucratif, appelées éco-organismes, ou de former leur propre système individuel. Pour être agréés par les pouvoirs publics, les futurs éco-organismes et systèmes individuels doivent postuler au cahier des charges d'agrément de la filière qui les concerne. Celui-ci comprend des objectifs d'éco-conception, de collecte, de recyclage, et lorsque c'est pertinent, de réemploi et de réparation. L'agrément est ensuite délivré par les pouvoirs publics pour une durée maximale de 6 ans. À compter du 1er janvier 2022, les personnes physiques ou morales mettant sur le marché national des produits ou matériaux de construction destinés à la filière du bâtiment ont donc été tenues de contribuer ou de pourvoir à la reprise sans frais des déchets qui en sont issus lorsqu'ils sont collectés séparément, et au traitement de ces déchets. Un décret a précisé le champ d'application de cette nouvelle filière REP et les producteurs visés par ces dispositions, ainsi que les conditions de collecte séparée donnant lieu à reprise sans frais des déchets, les conditions minimales du maillage territorial de ces points de reprise, les modalités d'action des éco-organismes de la filière et les conditions de l'obligation de reprise par les distributeurs. La REP-PMCB pose un problème qui impacte spécifiquement la filière bois, essentielle pour l'économie de la Nouvelle Aquitaine. Depuis sa mise en place en effet, il semblerait que les importations de bois sciés en provenance de l'Europe ne soient pas soumises à cette éco-contribution alors que le volume de ces dernières représente plus de 2,7 millions de mètres cubes. L'éco-contribution pour le bois est à 8 euro la tonne pour l'année 2023. À l'heure de la planification écologique, et au moment où le Gouvernement promeut une progression de 50 % des volumes de bois pour le bâtiment à l'horizon 2035, la mise en oeuvre de cette REP et les écotaxes associées semblent créer une distorsion de concurrence entre les produits du bois importés au détriment du bois scié Français. Elle lui demande par conséquent quelles sont les mesures que prévoit de mettre en oeuvre son gouvernement afin d'éviter que la filière bois française ne souffre d'une concurrence déloyale importée qui fragilise une filière identifiée comme essentielle pour servir les objectifs de décarbonation du secteur du bâtiment et la trajectoire climatique recherchée par le Gouvernement.

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Transmise au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires


En attente de réponse du Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires.

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