Question de M. DHERSIN Franck (Nord - UC-A) publiée le 29/02/2024

M. Franck Dhersin attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique au sujet de la pérennité d'une filière française du textile et de l'habillement sur le secteur « moyenne gamme ».
Si le secteur du luxe hexagonal se porte bien, le secteur du prêt-à-porter « moyenne gamme » subit les effets des dérives de la mondialisation.
Dans un premier temps, cette concurrence s'est exercée au niveau industriel, avec la main d'oeuvre à bas coût des pays d'Asie. Depuis les années 2000 et en particulier la fin de l'arrangement multifibres (AMF) en 2005 qui s'est traduite par la suppression des quotas qui encadraient le commerce des produits de textile et d'habillement, cette concurrence s'est également exercée au niveau commercial.
Aujourd'hui, ce qu'il est convenu d'appeler la fast-fashion voire de l'ultra-fashion, synonyme de mode universellement uniformisée, produite et vendue en ligne à tarifs exceptionnellement bas, ne permet guère, en l'état, l'existence d'une alternative à celles-ci.
Ainsi, l'existence d'une filière française du textile-habillement « milieu de gamme » vit-elle une mort programmée. Avec celle-ci, le choix du consommateur devient inexistant. Alors que les français consacrent annuellement environ 35 milliards d'euros au vêtement, soit en moyenne 500 euros par personne, les enseignes emblématiques des années 1990 positionnées sur le « milieu de gamme » sont en butte à cette concurrence mondiale exempte des critères d'élémentaire respect des droits de l'Homme, des normes internationales du travail et de normes environnementales.
En 10 ans, le secteur a perdu 37 000 emplois, avec une accélération depuis 2022. Les enseignes telles que Camaieu, Kookaï, Chauss'Expo, Pimkie connaissent à tour de rôle les scénarios du changement de propriétaire, du redressement, voire de la liquidation judiciaire.
Historiquement « l'usine de la France », le Nord-Pas-de-Calais, est affecté par cette situation. En outre, les pratiques des principaux groupes de cette fast-fashion en ligne semblent aller à l'encontre du respect des données des consommateurs.
Il l'interroge sur la pérennité d'une filière française du textile-habillement « milieu de gamme », réelle alternative au danger de modélisation exclusive de cette filière, que représentent aujourd'hui les acteurs de la fast-fashion.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

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