Question de M. LEVI Pierre-Antoine (Tarn-et-Garonne - UC) publiée le 28/03/2024

Question posée en séance publique le 27/03/2024

M. le président. La parole est à M. Pierre-Antoine Levi, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

M. Pierre-Antoine Levi. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

Alors que la France s'apprête à accueillir les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, un événement d'une ampleur inégalée qui marquera l'histoire de notre pays, une question de sécurité cruciale se pose.

Avec la mobilisation exceptionnelle annoncée de 30 000 policiers et gendarmes chaque jour pour garantir la sécurité de cet événement, notamment à Paris et en Seine-Saint-Denis, on ne peut que se féliciter de l'ampleur des dispositifs prévus pour faire face aux diverses menaces, qu'elles soient terroristes ou d'ordre public. En témoigne le passage récent au niveau « urgence attentat ».

Cette mobilisation sans précédent, équivalant à une opération de sécurité que la France n'a jamais mise en place - selon vos dires, monsieur le ministre -, suscite néanmoins une préoccupation majeure pour les territoires en dehors de la capitale.

Le repositionnement stratégique des forces de l'ordre, incluant la fin de la distinction entre zones de police et de gendarmerie pour la durée des jeux, permettra certes une flexibilité opérationnelle accrue, mais pose la question de l'impact sur la sécurité des villes de province. Ces dernières, en fournissant une part significative de leurs effectifs à la capitale, pourraient se retrouver dans une situation de vulnérabilité face à des événements de criminalité, tels que des émeutes urbaines.

Dans ce contexte, quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il de mettre en oeuvre pour assurer que la sécurité des villes de province ne soit pas compromise par cette redistribution des forces de l'ordre ?

Comment garantir que la sécurité de l'ensemble du territoire reste une priorité, sans créer de déséquilibre préjudiciable à la tranquillité publique et à la réponse aux urgences locales ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe INDEP.

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Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée le 28/03/2024

Réponse apportée en séance publique le 27/03/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer. Monsieur le sénateur Levi, les jeux Olympiques sont le plus grand événement sportif mondial que peut organiser un pays ; l'occasion ne se présente qu'une fois par siècle. Une cérémonie d'ouverture hors d'un stade, quant à elle, se présente une fois tous les 3 500 ans, simplement parce qu'elle n'a encore jamais été organisée : ni pour les jeux Olympiques d'été ni pour une Coupe du monde de football, qui est le deuxième plus grand événement sportif mondial.

C'est la raison pour laquelle le ministre de l'intérieur, depuis la présidence de François Hollande, est chargé de prévoir une organisation exceptionnelle des forces de l'ordre pour garantir la sécurité à Paris et en petite couronne, mais pas seulement. En effet, les jeux Olympiques, c'est aussi la Polynésie française, Châteauroux, Lille, Nantes, Marseille, Lyon et bien d'autres lieux encore.

Au-delà des fan zones, il faudra assurer la sécurité des grands festivals de musique, de l'arrivée du Tour de France, qui aura lieu à Nice cette année, des cérémonies du 14 juillet - notez que le défilé n'aura pas lieu sur l'avenue des Champs-Élysées - et, le même jour, de la finale du championnat d'Europe de football, en espérant que la France y participera.

M. Jean-François Husson. Nous espérons surtout qu'elle la remportera !

M. Gérald Darmanin, ministre. La question est de savoir comment nous organisons cette sécurité. Nous avons ainsi recréé des effectifs de police et de gendarmerie, grâce à votre aide. Nous avons ainsi inauguré onze unités de force mobile (UFM) et recruté 8 000 policiers et gendarmes supplémentaires.

Je voudrais remercier ici les fonctionnaires de police et de gendarmerie qui, entre mi-juin et fin août, ne pourront prendre que dix jours de congé. Entre mi-juillet et début août, nous refuserons même toute demande de congé. Ainsi, 100 % des forces de l'ordre seront mobilisées, soit 250 000 policiers et gendarmes. Le déploiement des agents à Paris et ailleurs sera justement assuré grâce au refus de congés.

Votre département disposera donc, zones de police et de gendarmerie confondues, d'autant d'effectifs pendant les jeux Olympiques que tous les autres jours de l'année. (M. François Patriat applaudit.)

M. le président. La parole est à M. Pierre-Antoine Levi, pour la réplique.

M. Pierre-Antoine Levi. Monsieur le ministre, je vous remercie de cette réponse qui rassurera - je l'espère - les élus locaux inquiets à ce sujet.

La réussite des jeux Olympiques est très importante pour notre pays, mais leur préparation et leur encadrement ne doivent pas se faire au détriment de la sécurité de nos concitoyens sur l'ensemble du territoire. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

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