2. Les résultats

De nombreuses études mettent en évidence une corrélation, plus ou moins étroite, mais néanmoins incontestable entre la présence d'amalgame dentaire et la présence de mercure dans la salive et l'air des cavités buccales.

Pas plus que la toxicité du mercure, ce phénomène n'est contesté aujourd'hui.

- Sang et urines . Ces indicateurs sont contestés (voir supra) de telle sorte que les niveaux sont aujourd'hui rarement repris dans les publications scientifiques. Sauf exception, ces niveaux n'ont pas inquiété la communauté scientifique. Selon le rapport de la Commission européenne, les valeurs obtenues avec ou sans amalgame sont de 0,4 à 1,9 ug/jour. Néanmoins, quelques études ont montré une corrélation entre le taux de mercure dans les urines et le nombre d'amalgames. Il semble également établi que les niveaux de mercure dans le sang et les urines diminuent après la dépose d'amalgames, ce qui confirme un lien entre les deux.

- Les vapeurs de mercure. Concernant les vapeurs de mercure, les valeurs recensées sont très variables. Le CSHPF indique que « la dose quotidienne absorbée -sans préciser s'il s'agit de vapeurs de mercure ou d'ingestion - est généralement inférieure à 5ug ». La Commission européenne a établi une fourchette allant de 1,3 à 19,8 ug/jour (voir tableau ci-après).

D'autres études mentionnent des valeurs de 120, 160, voire 450. D'une part, la concentration de mercure dans les urines augmente immédiatement après la pose d'amalgames (une étude fait état d'un facteur 7) et, d'autre part, des écarts encore plus importants peuvent être constatés avec d'autres études puisqu'on atteint des fourchettes allant de 0,29 ug/m3 à 430, voire même 1.000 ug/m3 soit dans une proportion de 1 à 4.000 !... Hors cas particuliers, qui sont aussi des moments critiques pour les rejets mercuriels (dépose d'anciens amalgames, polissage), les valeurs courantes varient entre 0,29 et 200 ug, soit un rapport de 1 à 1.000 !...

Estimation des rejets mercuriels liés aux amalgames dentaires

Etudes

Dates

vapeurs de mercure

en ug/jour

Vimy et Lorcheister

1985

19,8

Vimy et Lorcheister

1990

9,8

Langworth

1998

3

Snapp

1989

1,3

Berglund

1990

1,7

Jokstad

1992

10-12

Share et Engqvist

1991

12

Halbach

1995

4,8

Richardson

1995

2,8

Svare

1981

17,5

Abraham

1984

8

Patterson

1985

2,5

Arensson

1981

2,2

Source : Commission européenne

- Les rejets d'ions mercuriques. L'autre mesure, plus nouvelle, consiste à mesurer le mercure dans la salive. L'étude la plus complète sur ce sujet est l'étude de Tübingen, après analyse de près de 20.000 porteurs d'amalgame. Cette étude, en deux parties, visait, d'une part, à établir un lien entre le taux de mercure dans la salive et la mastication, et d'autre part, à déterminer une relation entre la concentration en mercure observée dans la salive et des symptômes pathologiques déterminés.

L'étude a donné des indications intéressantes à ce sujet, en établissant une assez bonne corrélation statistique entre le nombre d'amalgames et la teneur en mercure dans la salive et de l'air dans la cavité buccale, et en mettant en relief l'effet de la mastication.

Il n'y a pas toutefois de lien direct et absolu. D'une part, les concentrations de mercure dans la salive peuvent varier de 1 à 100 pour un même nombre d'obturations. D'autre part, le rôle de la mastication n'est pas aussi net qu'on aurait pu le penser puisque dans certains cas, la teneur en mercure est inférieure après mastication.

Ces différents éléments sont indiqués dans les tableaux et graphiques suivants.

Principaux résultats de l'étude de Tübingen (5 ( * )) (1 ère partie)

(graphique a)

Liens entre amalgames, mastication et concentration en mercure

(tableau b) Liens entre mastication et concentration en mercure

Distribution de la population selon l'importance de mercure dans la salive

ug de mercure

par litre de salive

avant mastication

après mastication*

< 5 ug/l

< 100 ug/l

> 100 ug/l

> 200 ug/l

> 400 ug/l

> 1.000 ug/l

25 %

96 %

4 %

1 %

0,2 % soit 37 personnes

0,06 % soit 11 personnes

11 %

90 %

10 %

1,7 %

0,33 % soit 60 personnes

0,08 % soit 15 personnes

* mastication d'un chewing-gum pendant 10 mn


(tableau c) Concentration en mercure dans l'air de la cavité buccale

sans amalgame

avec amalgame

avant mastication

après mastication

< 1 ug/m3

< 1 ug/m3

5 ug/m3

28 ug/m3

nota : Calculs sur échantillons réduits, inférieurs à 40

(tableau d) Effet de la mastication sur la concentration en mercure

salive à jeun

salive après mastication

- de 5 amalgames

24 ug/l

54 ug/l

6 à 10 amalgames

74 ug/l

68 ug/l

+ de 11 amalgames

101 ug/l

173 ug/l

Source : étude de Tübingen

* (5) Etude de Tübingen concernant les amalgames dentaires -groupe de recherches en analyses de l'environnement de l'Université de Tübingen (Allemagne - 1997)

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