3. Les dépenses d'actions structurelles sont conformes au cadre pluriannuel, en dépit d'une exécution très insuffisante

Avec un budget total de 213 milliards d'euros, l'enveloppe déterminée à Berlin pour la période 2000-2006 présente, à structure constante (c'est-à-dire hors développement rural), une progression de 6,5% par rapport à la programmation 1994-2000 . Le projet de budget pour 2003 est conforme à ce cadre avec 33 968 millions d'euros en crédits d'engagement, soit une hausse de 0,4%, et 33 013 millions d'euros en crédits de paiement, en augmentation de 2,6%.

Perspectives financières de 2000 à 2006

Engagements (millions d'euros)

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Fonds structurels

29 430

28 840

28 250

27 760

27 080

27 080

26 660

Fonds de cohésion

2 615

2 615

2 615

2 615

2 515

2 515

2 510

Total

32 045

31 455

30 865

30 375

29 595

29 595

29 170

Source : "jaune" annexé au PLF 2003

 
 
 
 
 

Les crédits d'engagement correspondent aux plafonds décidés à Berlin (qui constituent des objectifs de dépense), actualisés en fonction de l'inflation, et sont augmentés de 1 178 millions d'euros, suite à l'adaptation des perspectives financières qui prévoit la rebudgétisation, sur la période 2002-2006, des 6,1 milliards d'euros de crédits du seul objectif 2 non consommés en 2000 et non reportés en 2001.

Les crédits de paiement serviront pour leur part à couvrir :

- l'apurement des engagements des années antérieures n'ayant pas donné lieu à paiement, dont le montant total est évalué à 16,7 milliards d'euros à la fin 2001 au titre des seuls fonds structurels. Un montant de 7,77 milliards d'euros est prévu en 2003 pour payer le « reste à liquider » des programmes 1994-1999 ;

- les remboursements correspondant aux mesures engagées sur la nouvelle programmation pour un montant de 22,66 milliards d'euros (hors fonds de cohésion).

Par rapport à l'APB de la Commission, la diminution de 525 millions d'euros des crédits de paiement globaux décidée par le Conseil tient compte des mauvaises exécutions successives, mais est susceptible d'être limitée en budget rectificatif. Cet aménagement est toutefois minime au regard de l'ampleur de la sous-exécution des crédits de paiement en 2001 et 2002 , comme l'indique le tableau ci-après :

Exécution des programmes structurels en 2000 et 2001

 

2000

2001

(millions d'euros)

Taux d'exécution des crédits de paiement

Reste à liquider (miliards d'euros)

Taux d'exécution des crédits de paiement

Reste à liquider (miliards d'euros)

Programmes 1994-1999

91%

23,4

66%

17,24

Programmes 2000-2006

56%

9,54

70%

32,92

TOTAL

79,4%

32,9

68,6%

50,16

Source : "jaune" annexé au PLF 2003

 
 
 

Le niveau de consommation des crédits à fin juillet de cette année laissait de surcroît apparaître un retard par rapport à la même période de l'année 2001 (38% contre 28%), ce qui laisse augurer une nouvelle croissance du reste à liquider, à moins qu'un rattrapage conséquent ne soit effectué au second semestre.

De manière générale, la résorption du reste à liquider sur les programmes antérieurs à 1999 se poursuit, mais moins rapidement que prévue 11( * ) . La programmation 2000-2006 connaît pour sa part un démarrage très lent : si les nouvelles règles de gestion (engagement automatique et dégagement d'office) permettent une bonne exécution des crédits d'engagement (99,5% en 2001), le rythme de consommation des crédits de paiement ne s'est guère amélioré, et le reste à liquider a augmenté de 245%. Cette situation s'explique principalement par des priorités mal identifiées, des lourdeurs de gestion et une mobilisation parfois insuffisante des partenaires locaux. Le gouvernement français a donc mis en place en juillet 2002 des mesures tendant à la simplification de la gestion des fonds structurels et à la redynamisation des programmes.