CONCLUSION

1. Les initiatives prises par l'Union européenne en matière d'éducation des adultes doivent être saluées dans la perspective d'une éducation à la citoyenneté.

Les projets soutenus à ce titre couvrent un large éventail d'objectifs et d'activités. La promotion de la prise de conscience et de la connaissance de l'Europe et de la citoyenneté active constitue un des axes essentiels de cette politique. Les sujets couverts comprennent les arts, la médiatique, l'éducation sanitaire et la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'exclusion sociale. Les projets soulignent l'amélioration de l'éducation des adultes par la coopération européenne, se concentrent sur le développement de nouvelles méthodes d'enseignement, de nouvelles structures ou programmes d'éducation des adultes, le développement de réseaux d'information et de banques de données et la préparation et la diffusion de publications (guides, manuels, périodiques).

J'étais l'autre jour à Bruxelles : dans une grande salle, quatre-vingt-dix à cent personnes, représentant quinze pays européens avaient accepté de rechercher les solutions pratiques pour que les citoyens européens puissent acquérir les connaissances nécessaires à l'exercice de leurs responsabilités à ce niveau. Le moment m'a paru grave, important, émouvant et chargé d'espérance. Comment aider à la formation du citoyen européen sans oublier ni léser les autres collectivités ? Quelles suggestions puis obligations pour le parcours scolaire ? En langues ? Avec quels programmes communs ? En histoire ? En géographie ? Comment assurer les relations entre les citoyens et les élus ? Rôle des NTIC ?

Ces hommes et ces femmes, studieux et sérieux, cherchaient, ensemble, les initiatives pour mettre en mouvement une éducation, un enseignement communs aux 70 millions d'enfants et adolescents en attente ou en cours de leurs études ; ils cherchaient comment, au-delà, atteindre et aider les 370 millions d'habitants des quinze États qui n'avaient longtemps connu que les guerres, mais depuis cinquante ans avaient réussi à vivre en harmonie, en paix.

2. La rubrique multimédia du quotidien La Tribune , dans son édition du 16 juin 1997, comporte un entretien avec M. René MONORY qui souligne la responsabilité des hommes politiques à l'égard de la société de l'information : il incombe aux responsables politiques de montrer aux Français l'importance d'Internet.

" La Tribune ". Comment expliquez-vous l'absence des nouvelles technologies de l'information pendant la campagne électorale ?

René MONORY .- C'est un enjeu politique majeur. Aucun homme politique ne peut s'en sortir -à droite comme à gauche- s'il ne saisit pas ces nouvelles technologies à bras-le-corps. Je ne suis pas un technicien, mais le rôle d'un homme politique est d'envisager l'avenir. Pendant la campagne, je n'ai pas parlé politique, je n'ai pas critiqué mes adversaires. Je me suis contenté d'évoquer l'avènement de la société de l'information car j'estime que le pire adversaire des Français, c'est leur manque de compréhension à l'égard de l'avenir. Néanmoins, ils souhaitent qu'on leur explique les mutations en cours, alors que les hommes politiques tentent de leur masquer : c'est l'une des raisons du divorce entre l'opinion et la classe politique. Il faut que survienne en France une véritable réforme de la pensée !

Vous estimez que la campagne était tournée vers le passé ?

• Je suis certain que, d'ici cinq ans, le Président de la République se fera élire grâce à Internet. En 2002, la France devrait avoir rattrapé son retard en matière d'équipement ; 40 à 50 % de la population sera connectée à Internet. Chaque candidat à l'élection présidentielle aura son équipe spécialisée pour Internet. Celui qui saura le mieux se débrouiller avec le réseau sera élu.

Que doit faire l'État pour permettre à la France de rattraper son retard ?

• Aux États-Unis, les grands patrons du secteur multimédia ont besoin des hommes politiques, non en tant que politiciens, mais en politologues de l'avenir. C'est ce que je m'applique à faire en France. Si nous ne nous montrons pas l'importance d'Internet, les Français ne se connecteront pas. En revanche, il n'est pas sûr que, pour montrer l'exemple, l'État doive lancer un nouveau grand plan informatique, avec les problèmes de financement que cela engendre. Mon action se situe au niveau de la Vienne, mon département. D'ici à la fin de l'année, toutes les écoles -du primaire au collège- seront reliées à Internet. Cette action devrait coûter entre 7 et 8 millions de francs. Grâce à cette politique et au rayonnement du Futuroscope, une petite lumière s'est allumée dans la Vienne, qui compense un peu l'attrait de la Silicon Valley où sont partis, depuis cinq ans, 50 000 jeunes Français.

Avez-vous choisi des ordinateurs ou des NC (network computer) ?

• Quand on équipe des écoles, on ne doit pas choisir des ordinateurs au rabais du type NC. De surcroît, le prix de l'informatique ne cesse de baisser. Le coût du plan d'équipement de la Vienne en ordinateurs représente seulement l'équivalent de 50 tonnes de gravillon.

Le président de la République s'intéresse-t-il à la société de l'information ?

• Le président de la République est très ouvert. Je ne désespère pas de l'emmener aux États-Unis.

PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-JÉRÔME BERTOLUS ET RENAUD DE LA BAUME.

En conclusion de ce chapitre, il est pertinent de répéter la proposition de M. Pierre LAFFITTE, sénateur, dans son rapport sur la France et la société de l'information : Il est temps d'engager une véritable croisade pour que la France rattrape son retard.