quelques défis incontournables à relever en temps et en heure

Les échéances capitales ou les périodes critiques sont nombreuses pour les cinquante prochaines années dans le domaine de l'électricité nucléaire. Les deux schémas suivants recensent quelques dates d'un basculement possible vers une l'incohérence ou la faillite programmée d'une filière qui a contribué d'une manière décisive à l'amélioration du niveau de vie des Français. On distingue les dates clés concernant les réacteurs de celles relatives au cycle du combustible.

Figure 22 : principales échéances pour les réacteurs nucléaires

2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040

RNR

2 ème génération des RNR

fin

2004

arrêt

Phénix

début

PX

pleine

2010

entrée en service

réacteur hybride

charge

entrée

2006

entrée

en service

RJH







2015

arrêt

probable

de

Fessenheim

REP

2010

décision

remplacement

REP

Calendrier EPR selon projections EDF

renouvellement du parc EDF

2003

1 er

béton

EPR

1999

décision

commande

EPR

2009

mise en

service

du 1 er

EPR

Pour les recherches sur l'axe 1 de la loi de 1991, l'enjeu majeur des 7 années qui nous séparent du rendez-vous de 2006, c'est l'arrêt définitif de Phénix programmé pour la fin de l'année 2004. Le CEA indique qu'il recourra alors aux sources de neutrons rapides de ses partenaires étrangers et aux services de son nouveau réacteur d'irradiation, le RJH, pour continuer ses études sur la transmutation. On peut toutefois estimer qu'il y aura alors, à compter de 2006, suite à l'arrêt de Superphénix, un vide de 4 ans au minimum pour continuer des recherches ou valider des résultats, à condition toutefois qu'un futur réacteur hybride optimisé pour l'incinération des déchets voit effectivement le jour à la date prévue de 2010.

Une autre échéance fondamentale pour l'aval du cycle est celle de la construction d'une tête de série EPR. C'est en effet tout l'équilibre de l'aval du cycle qui est conditionné par la capacité de l'EPR à utiliser le stock de plutonium en en produisant moins qu'il n'en consomme. Il est en l'occurrence indispensable qu'une décision soit prise dès l'année prochaine afin qu'un EPR non seulement soit opérationnel mais aussi ait accumulé un retour d'expérience suffisant, au moment, en 2010, où commencera le processus d'instruction du renouvellement éventuel du parc nucléaire.

Mais d'autres décisions constituent des échéances capitales pour l'aval du cycle. Les observateurs avertis voient la période 2020-2030 comme la période névralgique des prochaines années. C'est à partir de cette année en effet que les réflexions sur un éventuel renouvellement des installations de La Hague devront prendre un tour très concret.

En effet, c'est à cette occasion que sera éventuellement amendée la règle structurante pour tout l'aval du cycle, du rendement de l'extraction du plutonium dans les solutions de retraitement.

Que la décision soit prise d'admettre un certain pourcentage (par exemple 2 à 3 %) de plutonium dans les déchets de retraitement, et c'est tout l'équilibre économique du cycle qui serait à terme modifié, avec une baisse corrélative du coût du retraitement, donc du plutonium et du Mox, dont l'intérêt croîtrait pour EDF en termes de fournisseur d'énergie.

Enfin la rétroaction des décisions sur les quantités retraitées est manifeste sur les marges d'entreposage, avec des échéances très précises, selon les cas (voir figure suivante).

Figure 23 : échéances importantes concernant l'aval du cycle

2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040

2006

Parlement

débat sur aval du cycle

loi éventuelle

sur création

d'un stockage

souterrain

2025 : éventuellement mise en service actif du centre de stockage souterrain

2030

arrêt

installation

actuelle

de La Hague

2020

décision

éventuelle

renouvellement

La Hague

2018 : saturation

piscines La Hague

si retraitement à 850 t/an

2008 : saturation

piscines La Hague si

retraitement à 550 t/an

2004 : saturation piscines La Hague

si arrêt retraitement