C. UNE CROISSANCE EN VALEUR DES ACTIFS FRANÇAIS SUR L'ÉTRANGER PLUS FORTE QUE CELLE DES ACTIFS ALLEMANDS

Les actifs détenus à l'étranger par des résidents allemands excédaient leurs homologues français de 675,6 milliards de dollars en 2002 49 ( * ) . À la fin de la période les situations se sont rapprochées, la différence n'était plus que de 504,6 milliards de dollars.

Investissements étrangers de l'Allemagne (stocks décomposés 2002-2009)
(en milliards de dollars)

Source : Fonds monétaire international

Investissements étrangers de la France (stocks décomposés 2002-2009)
(en milliards de dollars)

Source : Fonds monétaire international

Ce rapprochement est beaucoup plus net si l'on exclut les années 2008 et 2009 marquées par la crise globale.

On observe, en effet, qu'en 2007, les deux pays disposaient d'actifs sur l'étranger d'une valeur très proche : 7 387,8 milliards de dollars pour l'Allemagne ; 7 192,5 milliards de dollars pour la France (- 195,3 milliards de dollars pour la France).

Si, en 2008 et 2009 l'écart entre les deux pays s'est creusé, la valeur des actifs allemands se dépréciant beaucoup moins que celle des actifs français, ce résultat ne semble pas témoigner d'une meilleure résistance de la valeur des actifs allemands à la crise globale. Il provient des résultats de la balance commerciale des deux pays, cumulés sur 2008 et 2009. Les excédents relatifs de l'Allemagne s'élèvent alors à 518,3 milliards de dollars , ce résultat peut être confronté à la position d'actifs de l'économie allemande qui, globalement, ne s'améliore que de 309,3 milliards de dollars par rapport à la France. Une partie de la surperformance commerciale de l'Allemagne, par rapport à la France, a permis à l'Allemagne d'augmenter relativement sa position créditrice sur le reste du monde. Une autre partie des excédents allemands a probablement contribué à réduire (en termes relatifs) le montant des engagements du pays envers le reste du monde (à hauteur de 176,1 milliards de dollars).

Une analyse détaillée des variations d'actifs des deux pays montre que leurs structures ont évolué différemment.

La valeur totale des actifs de l'Allemagne à l'étranger a augmenté de 4 116 milliards de dollars entre 2002 et 2009 (4 183,3 milliards entre 2002 et 2007) contre une augmentation de 4 287 milliards de dollars pour la France (4 664,4 milliards entre 2002 et 2007).

La valeur des actifs bruts de la France a ainsi augmenté de 171,1 milliards de plus que pour l'Allemagne .

Ces évolutions sont allées au rebours des performances commerciales des deux pays.

Ce dernier constat s'applique en particulier aux seuls actifs correspondant aux investissements directs :

Investissements directs Actifs en stocks (en milliards de dollars)

2002

2007

2009

2002-2009 (*)

Allemagne

602,8

1 311,0

1 357,5

+ 754,7

France

638,8

1 805,5

1 719,8

+ 1 081

(*) 2002-2007 : + 708,2 Allemagne ; + 1 166,7 France

Source : Fonds monétaire international

Investissements de portefeuille (en milliards de dollars)

2002

2007

2009

2002-2009 (*)

Allemagne

1 079,6

2 624,8

2 507,8

+ 1 428,2

France

931,9

296,5

2 878,5

+ 1946,6

(*) 2002-2007 : + 1 545,2 Allemagne ; + 2 033,1 France

Source : Fonds monétaire international

La valeur de ces investissements a beaucoup plus augmenté en France (+ 1 081 milliards de dollars) qu'en Allemagne (+ 754,7) pour un écart de 326,3 milliards de dollars.

Sans doute doit-on observer que l'appréciation de l'euro contre le dollar - aux alentours de 38 % entre 2002 et 2009 - a contribué à l'appréciation de la valeur des actifs des deux pays telle qu'elle est ici estimée. Mais, la différence existant entre eux ne vient pas a priori des variations du change de l'euro contre le dollar puisque la convention de change comptable s'applique également aux deux pays.

En revanche, les actifs bancaires ont varié dans des conditions très différentes. S'agissant des seuls prêts par exemple, ils ont augmenté de 1 227 milliards de dollars en Allemagne entre 2002 et 2009 contre une baisse de 197 milliards de dollars pour la France.

On relève la « préférence » pour la constitution de créances bancaires que paraît manifester l'Allemagne par rapport à des engagements capitalistiques longs.


* 49 Les données présentées cumulent les flux et les processus de valorisation des actifs.

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