II. RÉSEAUX NUMÉRIQUES : ÉLÉMENTS TECHNIQUES

Sur Internet, la vitesse de transmission des données conditionne son utilisation. Le « haut débit » concerne les connexions permettant un débit compris entre 512 kilobits 122 ( * ) par seconde (Kb/s) et 20 à 30 mégabits par seconde (Mb/s). Il constitue le standard actuel, suffisant dans le cadre d'un usage courant. Un débit inférieur (« bas débit ») ne permet pas d'utiliser Internet pour un usage régulier ou professionnel. Le « très haut débit » (THD), qui commence à 50 Mb/s et peut atteindre plusieurs gigabits (Gb/s), démultiplie les possibilités offertes par Internet.

1. Haut débit

France Télécom a adopté en juin 2003 un « Plan haut débit partout et pour tous », qui a presque tenu ses promesses : en octobre 1999, 98,3 % de la population avait accès à l' ADSL , c'est à dire à une liaison numérique à « débit asymétrique » sur ligne d'abonné téléphonique (asymmetric digital subscriber line).

Parallèlement, le dégroupage a permis l'ouverture du réseau téléphonique à la concurrence d'autres fournisseurs que l'opérateur historique.

Il reste que 17 % des abonnés en milieu urbain, et 27 % en milieu rural, ne peuvent recevoir, ou transmettre, dans des conditions satisfaisantes, des animations ou de la vidéo , car la longueur de leur raccordement à un central téléphonique excède 3 km, distance à partir de laquelle les débits deviennent inférieurs à 2 Mb/s.

Un accès au haut débit qui repose largement sur le réseau téléphonique


• L' ADSL utilise la ligne téléphonique, communément appelée « paire de cuivre ». Elle a permis à la plupart des résidents d'accéder au haut débit, jusqu'à 20 mégabits par seconde. Mais, bien que France Telecom ait fait évoluer la totalité de ses 13 000 centraux téléphoniques ou « noeuds de raccordement d'abonnés » (NRA) en ADSL, elle demeure inaccessible aux résidents dont le domicile est éloigné d'un central téléphonique ; en effet, le débit diminue très rapidement avec la distance, et devient trop faible au-delà de 6,5 km.

Une solution consiste, pour France Telecom, à créer de nouveaux NRA, dits « NRA zone d'ombre », reliés à des NRA existants mais, avec un coût unitaire de l'ordre de 150 000 euros financé par les collectivités, cette technique n'est pas envisagée si elle ne débouche pas sur la desserte d'au moins 40  foyers.

Au total, si la situation des abonnés ne disposant pas du débit maximal tend à s'améliorer du fait des avancées technologique, le réseau ADSL n'en présente pas moins des disparités encore problématiques . La proportion d'abonnés éligibles à l'IPTV (télévision sur Internet, proposée dans le cadre d'offres « triple-play », référence du marché regroupant téléphone, Internet et télévision), qui reflète l'amélioration des réseaux, est passée d'environ 20 % à fin 2006 à plus de 50 % à fin 2010.


• Depuis 2011, le satellite permet, moyennant un investissement limité, de procurer un débit de 3 à 10 Mbps. C'est une solution relativement simple pour connecter les populations n'accédant pas à l'ADSL.


• Le WiMAX est une technologie hertzienne de transmission en haut débit conçue pour couvrir des surfaces d'un rayon pouvant atteindre 15 km autour de l'émetteur. Le débit maximum est de quelques dizaines de Mbps, partagés entre tous les utilisateurs raccordés à une même station. Mettre en place une « boucle locale radio » de type WiMAX implique d'être, soi-même, raccordé par lien haut débit. Le développement du WiMAX n'a pas connu le succès attendu pour couvrir les « zones blanches » 123 ( * ) .

Le « Wifi outdoor » est une application du Wifi, technologie d'accès sans fil initialement conçue pour des réseaux locaux haut débit en intérieur. Avec une portée pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres, le « Wifi outdoor » permet, par exemple, d'irriguer un village à partir d'un point de collecte haut débit, mais la liberté d'accès inhérente à cette technologie crée un risque permanent de rupture de l'équilibre initial du réseau consécutive à une nouvelle installation d'un particulier ou d'une entreprise.


• Concernant les réseaux mobiles , la technologie 3G permet de se connecter à Internet avec des débits théoriques de 2 Mbps, qui s'avèrent cependant plus faibles dans des conditions ordinaires d'utilisation. Quoi qu'il en soit, encore en 2009, près de la moitié du territoire n'était pas couverte par la 3G, qui ne peut donc être présentée comme une solution de remplacement pour les populations qui n'accèdent pas à l'ADSL.


* 122 Le bit est un chiffre binaire, c'est-à-dire 0 ou 1. Toute information véhiculée par un circuit informatique est exprimée sous la forme d'une succession de bits, suivant diverses règles d'encodage. C'est pourquoi le bit est aussi l'unité de mesure informatique désignant la quantité d'information transmise. Le bit par seconde mesure alors la vitesse de transmission de cette information. Elle se décline notamment en kilobits par seconde (Kb/s), c'est-à-dire en milliers de bits par seconde, en mégabits par seconde (Mb/s), c'est-à-dire en millions de bits par seconde, et en gigabits par seconde (Gb/s), c'est-à-dire en milliards de bits par seconde.

* 123 Le WiMAX tend désormais à se déployer pour couvrir des zones de forte fréquentation telles que les gares, les aéroports, les ports de plaisance, les universités voire, comme aux Etats-Unis, les centres villes. Il peut aussi servir comme complément des bandes de fréquences mobiles classiques (3G, 4G...) pour répondre à l'explosion du trafic de données grâce aux fonctions de mobilité de cette technologie.

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