II. DES RÉSULTATS PROBANTS : LE RÉVEIL DE L'ÉCONOMIE INDIENNE

La libéralisation de l'économie indienne a assez rapidement produit des effets positifs, tant sur la croissance, que sur la balance commerciale.

A. L'accélération de la croissance

Les mesures prises par les pouvoirs publics ont permis de relancer la croissance du produit intérieur brut qui s'était essoufflée à la fin des années 1980. Comme le montre le tableau ci-dessous, la croissance du PIB a atteint 5,5 % en 1994-1995, soit quatre points de plus qu'au début des réformes. Pour l'exercice en cours, un taux de croissance de 6,2 % est attendu.

Le réveil de l'économie indienne s'exprime également par le développement de la production industrielle qui croît, quant à elle, à un rythme annuel d'environ 8 %, alors qu'elle stagnait en 1990-1991. La croissance du PIB s'est accompagnée d'une décélération du rythme de l'inflation. La progression à deux chiffres du début des années 1990, a connu une forte diminution, touchant 8,4 % en 1993-1994.

ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DU PIB ET DU TAUX D'INFLATION DE L'INDE

(En pourcentage)

B. L assainissement budgétaire

La dégradation des finances de l'État est ancienne. Ainsi, le déficit budgétaire de l'exercice 1986-1987 avoisinait 8,4 % du PIB et le besoin de financement du secteur public non financier se montait à 12 % du PIB. Les efforts du Gouvernement Rao ont permis d'améliorer la situation et d'inverser la tendance à l'accroissement des déficits : en 1994-1995, le déficit budgétaire était ramené à 6,7 % du PIB et le besoin de financement du secteur public non financier à 10,4 % du PIB.

Des progrès ont donc bien été accomplis, cela a été au prix d'une réduction des dépenses d'investissement préjudiciables à la poursuite de la croissance. Mais l'État ayant dû procéder à des diminutions substantielles des droits de douanes, cela a été au prix d'une réduction des dépenses d'investissements, préjudiciables à la poursuite de la croissance.

La charge de la dette absorbe les 3/4 des recettes fiscales, ce qui rend très difficile la résorption du déficit budgétaire et pèse sur les taux d'intérêt.

Selon une étude de la banque mondiale, compte tenu des taux d'intérêts réels indiens, afin de stabiliser le ratio dette intérieure/PIB, il serait nécessaire soit de ramener le déficit annuel hors intérêt (déficit primaire) au-dessous de 1 % du PIB, soit d'accélérer la croissance au-delà de 7,5 % par an. Or, le déficit primaire est actuellement de 1,9 % du PIB et la croissance du produit intérieur brut d'environ 6 %. La dette publique croît donc actuellement de façon endogène, le paiement du service de la dette entraînant de nouvelles émissions d'emprunts. Il est donc nécessaire que les pouvoirs publics réduisent les déficits.

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