B) LES SOLUTIONS SANS FILS
Mais la diversification de l'offre de techniques d'information et de communication passe aussi par la proposition de solution sans fil : essentiellement le satellite et les radiocommunications terrestres.
1. Le satellite
La compression numérique, qui permet de multiplier le
nombre de chaînes passant par chaque répéteur, a
considérablement renforcé l'attrait du satellite dans le domaine
audiovisuel.
Les dépenses d'infrastructures sont peu coûteuses, la zone de
couverture, à la fois large et modulable, le déploiement de
réseaux satellitaires peut être très rapide.
De fait, le succès de la télédiffusion directe par
satellite est, partout, considérable.
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Le nombre de foyers équipés d'une antenne individuelle a, en
effet, triplé dans le monde depuis 1991, progressant à un rythme
annuel de 22,5 % contre 6,8 % pour le câble.
Aux Etats-Unis, les concurrents des pionniers, Direct TV et USSB, se
multiplient (Prime Star, Echo Star Alpha Star et bientôt Rupert Murdoch,
allié à MCI) :
En Europe, le paysage se stabilise enfin avec la germanisation du marché
allemand où une alliance tripartite a été conclue entre
Kirch, CLT-UFA (35(
*
)) et DeutscheTelekom.
L'accord entre British Telecom et la chaîne BSkyB de Rupert Murdoch a
permis, par ailleurs, le lancement de la télévision
numérique en Grande-Bretagne.
Enfin, la fusion de Canal + avec Nethold lui ouvre les marchés des pays
scandinaves, du Benelux et de l'Italie, outre celui de la France où son
offre numérique, commercialisée depuis le printemps, va devoir
affronter celles de TPS et d'AB Sat.
Les deux principaux opérateurs de satellites sur notre continent sont la
Société Européenne de Satellite et Eutelsat, qui y
gèrent ensemble environ 60 % des capacités de
télédiffusion directe.
L'organisation des acteurs de la filière satellitaire est complexe et
peut donner une importance particulière aux intermédiaires que
sont les ensembliers ou gestionnaires de bouquets de programme (distincts des
industriels, des opérateurs, des éditeurs et parfois des
diffuseurs), notamment en ce qui concerne la question clé du
contrôle d'accès.
L'absence d'accord permettant l'adoption d'un système commun sur ce
point (36(
*
)) est l'un des facteurs
susceptibles de contrarier l'essor, par ailleurs très prometteur, de la
télédiffusion numérique directe par satellite.
En prenant en considération la réalité du marché
français, le bon sens incite à un rapprochement ou du moins
à une coordination entre les deux principaux opérateurs
français de télévision numérique par satellite
(CanalSatellite et TPS)
Les autres principaux problèmes à surmonter ont trait à la
surenchère dont font l'objet certains droits de diffusion ainsi
qu'à l'adaptation de l'offre de programmes et de services, d'une part
à la demande des téléspectateurs, d'autre part, aux
positions orbitales disponibles.
La télédiffusion numérique directe par satellite peut
être également utilisée pour télécharger des
données destinées à des ordinateurs, la
" voie de
retour "
étant assurée par le réseau
téléphonique.
Mais du point de vue des échanges de données numériques,
les constellations de satellites en projet ou en instance de déploiement
constituent des solutions beaucoup plus évoluées.
Les satellites traditionnels de télécommunication ou de
télédiffusion sont de type géostationnaire. Placés
à 36.000 km d'altitude, dans une position qui paraît immobile dans
le ciel à un observateur terrien (sur une orbite dite
géosynchrone), ils servent de relais aux communications terrestres au
sein d'une zone géographique déterminée et constante.
Mais ils nécessitent, malgré leur puissance, des antennes de
réception d'une dimension incompatible avec du matériel portable
et des temps de propagation (de l'ordre de 0,5 seconde pour un aller et
retour), inadaptés, du fait de leur altitude élevée,
à des applications interactives en temps réel.
Dans ces conditions, il a été envisagé de recourir
à des satellites défilants sur des orbites beaucoup plus basses
(LEO
" low earth orbit ",
à moins de 3.000 km, ou MEO
" middle earth orbit ",
entre 5.000 et 15.000 km).
- n Tandis que les satellites géostationnaires sont " transparents ", se bornant à retransmettre le signal reçu dans une direction donnée, un peu à la façon dont un miroir réfléchit un rayon lumineux, les satellites en orbite basse, disposés en constellations, comme un filet, autour de la terre, peuvent éventuellement communiquer entre eux, lorsqu'ils comprennent des dispositifs de commutation ou de traitement des informations à bord.
Plusieurs choix sont ainsi possibles :
Les projets Iridium, pour la téléphonie, ou Teledesic, pour l'échange de données multimédia, ont recours à des satellites interconnectés ;
En revanche, les 64 satellites de la constellation Skybridge d'Alcatel ne devraient pas communiquer entre eux, les connexions étant gérées par les stations au sol et la simplification du segment spatial privilégiée.
Dans certains projets, il est prévu de combiner des satellites défilants et géostationnaires, comme dans le programme Celestri de Motorola (les premiers étant chargés des applications interactives en temps réel et les seconds, au nombre de 4, de la diffusion de données pour lesquelles le temps de propagation importe peu). Alcatel a, pour sa part, passé un accord pour pouvoir conjuguer de la sorte l'utilisation des satellites de Skybridge avec ceux, géostationnaires, du programme Cyberstar de l'américain Loral.
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