AUDITION DE Madame Louise CADOUX

ancien Vice-président délégué de la CNIL

Résumé : Le leitmotif actuel consiste à dire que l'informatique ne doit plus être considérée comme une dépense mais un investissement. Bien qu'en accord total avec cette idée la réalité est très différentes. En effet, la place de l'informatique dans les entreprises tend à diminuer. Non dans l'utilisation de cette dernière, mais dans son rôle de concentration des énergies permettant la croissance au sein d'une société. L'exemple le plus marquant est la diminution du rôle du directeur informatique dans les grandes sociétés. Souvent enfermé dans son système, il n'a pas su faire comprendre l'intérêt de son secteur en ne justifiant pas les investissements. La conséquence de cette diminution des pouvoirs des directeurs informatiques a provoquées leurs éloignements des décisions stratégiques de l'entreprise, empêchant par la même, le nécessaire rapprochement de tous les secteurs pour une bonne utilisation des autoroutes de l'information.

L'autre idée d'actualité nous vient des américains. Ceux-ci ne cessent de clamer que la France possèdent d'immenses compétences pour créer mais que nous sommes parfois incapables de transformer une invention en produit finalisé apte à être commercialisé.

Ce constat est d'autant plus amère que nous disposions d'un outil inventé et commercialisé en France qui n'a pas su évolué. Le Minitel est déjà entré dans les foyers depuis une dizaine d'années et il a démontré qu'il pouvait s'adapter aux besoins de toutes les classes d'âge. Alors, pourquoi n'en tirons-nous pas les conséquences pour favoriser la migration vers l'Internet plutôt que d'encourager une polémique stérile en mettant l'ensemble d'un système de communication et d'information qui a fait ses preuves au panier?

Concernant la CNIL, nous sommes très conscients de la nécessité de développer l'Internet. La difficulté vient de l'aspect mondial du réseau. Le Ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace a bien posé le problème en stipulant qu'il sera impossible de traiter de façon franco-française tous ces problèmes de droit.

De fait, pour l'instant le but de la CNIL est de ne surtout pas détruire les expérimentations qui sont faites. Il reste que nous devons nous interroger sur le respect de l'individu à travers ces réseaux. Principalement dans les cas où l'atteinte à la vie privée est patente.