3. Un calendrier très serré

• Par surcroît, le calendrier des contrats de plan ne permettait pas toujours le recul nécessaire à l'évaluation, et ne favorisait guère la mise en oeuvre d'une démarche du type :

décision publique mise en oeuvre évaluation  nouvelle décision.

En effet, pour que les résultats des évaluations soient pris en compte dans la préparation des nouveaux contrats de plan 2000-2006, il fallait que ces résultats soient disponibles au début de 1999, ce qui supposait que les évaluations aient été engagées en 1997 et mises en oeuvre en 1998.

Or, il était quasiment impossible d'évaluer en 1997 ou en 1998, à partir de données statistiques s'arrêtant souvent en 1996, l'impact socio-économique de programmes inscrits dans les contrats de plan signés en 1994, et mis en oeuvre à partie de 1995.

Ces considérations expliquent largement que les évaluations entreprises dans le cadre des troisièmes contrats de plan aient peu contribué à la définition des quatrièmes contrats de plan.

4. Une procédure complexe au regard de l'expertise disponible

• Du fait de la nouveauté de la démarche, les instances régionales d'évaluation ont également connu des difficultés à piloter la procédure .

En effet, la procédure préconisée par le Commissariat général du Plan pour favoriser l'indépendance et la scientificité des évaluations était particulièrement lourde et complexe (cf. encadré ci-dessous).



LA PROCÉDURE TYPE D'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
DANS LE CADRE DES TROISIÈMES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGION

 

Instance nationale d'évaluation animée par le Commissariat Général du Plan

 

Instance régionale d'évaluation
(Préfet + Président du Conseil régional)

 

nomme


 

Commission ou Comité scientifique régional

 

(avis)

 

Décide

 

Projet d'évaluation

 
 
 

(avis éventuel)

 

Décide

 

Pré-études

 

Réalise

 

(avis,
recommandations)

 

Décide

 

Cahier des charges

 

Rédige

 

(avis éventuel)

 

Décide

 

Choix des chargés d'évaluation

 

Avis

 

Délègue les crédits

 

Paie

 

Réalisation de l'évaluation par les charges d'évaluation

 

Pilote

 
 
 
 
 

Contre rapport méthodologique

 

Réalise

 

Reçoit l'évaluation

 

Reçoit l'évaluation. Décide de la publicité

 

Evaluation finale

 
 

Par exemple, la séparation fonctionnelle entre les ordonnateurs et les destinataires de l'évaluation (le Préfet et le Président de la Région), les comités scientifiques chargés de la rédaction des cahiers des charges et du suivi des évaluations, enfin les experts " indépendants " choisis pour conduire les travaux d'évaluation, qui favorise le caractère scientifique des travaux, fut parfois lourde à gérer. Dans certains cas, les ressources humaines effectivement consacrées à la gestion de la procédure furent plusieurs fois supérieures aux ressources mobilisées pour les évaluations elles-mêmes. De même, les multiples allers et retour entre les différents niveaux des instances régionales d'évaluation, d'une part, le Commissariat général du Plan, saisi pour avis et délégataire des crédits d'évaluation de l'Etat, d'autre part, étaient inévitablement source de délais.

En outre, les procédures budgétaires de délégation de crédit étaient trop lentes et trop lourdes. Les Régions estiment ainsi que " les crédits d'évaluation étaient difficilement mobilisables ", ce qui a pu brider leurs ambitions en la matière.

Enfin, la multiplicité des commanditaires a pu rendre la procédure plus complexe encore, tandis que l'hétérogénéité des dispositifs régionaux n'a guère facilité la diffusion d'expériences.

• Au total, la complexité des procédures d'évaluation a pu freiner, sinon dissiper l'enthousiasme initial pour la démarche, d'autant plus que la complexité des procédures contrastait singulièrement avec le manque de ressources humaines chargées de leur mise en oeuvre.

En effet les moyens d'expertise des SGAR étaient souvent très limités, et les services des Régions manquaient parfois d'expérience.

De plus, le Commissariat général du Plan ne disposait des moyens nécessaires ni pour diffuser des guides méthodologiques ou des cahiers des charges type, ni pour instruire au fond les études de faisabilité.

La réalisation des études de faisabilité, la rédaction des cahiers des charges et l'organisation des appels d'offres a donc pu soulever des difficultés. En particulier, certains cahiers des charges étaient trop peu précis.

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