5. Des problèmes d'offre d'expertise

En raison de la nouveauté de la démarche, les instances régionales d'évaluation ont également rencontré des problèmes d'offre d'expertise dans certaines régions.

En effet, les centres de recherche universitaires se sont relativement peu mobilisés.

En outre, les cabinets de consultants disposant d'une réelle expérience, sinon d'une réelle expertise en la matière, étaient relativement peu nombreux et souvent peu au fait des procédures de gestion et de décision publique.

Certaines Régions regrettent ainsi que les intervenants extérieurs aient éprouvé des difficultés à s'approprier la culture administrative des différents partenaires du contrat de plan.

6. Des données lacunaires

L'évaluation des politiques publiques contractualisées s'est également heurtée au manque de données relatives à la mise en oeuvre des actions contractualisées, comme à l'évolution de l'environnement socio-économique régional.

• En premier lieu, l'évaluation des actions contractualisées est impossible sans des indicateurs détaillés de suivi physique et financier .

Or ces indicateurs font largement défaut ou sont imprécis.

Votre rapporteur regrette d'ailleurs que la parution tardive de la circulaire relative à l'évaluation des troisièmes contrats de plan, quelques semaines avant leur date de commencement théorique, puis les retards de mise en place des instances régionales d'évaluation, n'aient pas toujours permis de sensibiliser les services concernés à la nécessité d'un suivi qualitatif et quantitatif précis.

Les carences du suivi des troisièmes contrats de plan expliquent ainsi que certains travaux d'évaluation consistent pour l'essentiel à établir un bilan des actions entreprises. Comme l'indique une Région, " on demande parfois à l'évaluation de jouer le même rôle qu'un Commissaire aux comptes ".

Le manque de données peut aussi résulter de la nature des dispositifs contractualisés. Par exemple, le secrétariat d'Etat au Commerce extérieur indique que, " contrairement à d'autres aides publiques à l'exportation, les aides inscrites dans les contrats de plan Etat-Région sont des subventions non conditionnelles ; aucune clause de remboursement n'est prévue, que la démarche soit un succès ou un échec commercial. Cette procédure ne permet donc pas d'évaluation au sens strict du terme ".

• En second lieu, l'évaluation des politiques publiques nécessite des données socio-économiques générales.

Or, le système statistique français est parfois peu adapté à l'évaluation des politiques publiques contractualisées : il existe peu d'indicateurs à l'échelle infrarégionale , et les données disponibles sont souvent peu homogènes ou inscrites sur des supports informatiques non compatibles.

Selon certaines Régions, les indicateurs disponibles, et notamment les indicateurs diffusés par les observatoires régionaux de l'emploi et de la formation, demeurent en outre trop macroéconomiques.

Plus particulièrement, le ministère de la Ville indique que " le niveau géographique infracommunal, qui est celui des sites relevant de la politique de la ville, n'est accessible que par l'intermédiaire des données du recensement général de la population mené tous les 8 à 9 ans. Le système statistique français n'est donc pas adapté au suivi précis des sites relevant de la politique de la ville ".

Enfin, malgré de réels progrès, l'accès aux données de l'INSEE ou de l'ANPE reste parfois difficile pour les chargés d'évaluation.

Au total, selon le Commissariat général du Plan, la reconstitution des données relatives à la mise en oeuvre des actions évaluées représenterait entre 25 % et 45 % du coût moyen des évaluations, sans que les données recueillies ne soient pour autant exhaustives.

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