2. Mais les Régions critiquent aussi les modalités de la procédure de contrat de plan Etat-Région

• Dans leurs conclusions, les Régions stigmatisent cependant l'inégalité entre les partenaires, le déséquilibre de la négociation, " la gestion trop sectorielle imposée par les ministères ", et " la prolifération des financements croisés ", qui " ne permettent pas d'améliorer la lisibilité des politiques publiques, mises en oeuvre dans un contexte d'enchevêtrement des compétences entre les différents niveaux de responsabilité des pouvoirs publics ".

Les Régions regrettent aussi que la contractualisation porte surtout et de plus en plus sur les compétences de l'Etat : cette extension du champ de la contractualisation, qui s'effectue sans que l'Etat ne consacre aux contrats de plan des crédits supplémentaires, se traduit en effet in fine par une contrainte financière pour les Régions.

Les Régions s'estiment d'ailleurs parfois contraintes de participer à la procédure : " les Régions, responsables du développement économique et de l'aménagement de leur territoire, sont doublement contraintes à la négociation dans les conditions imposées par l'Etat. D'une part, parce qu'une part notable des investissements publics découlera du résultat de la négociation ; d'autre part, parce que ces mêmes investissements ne se réaliseraient pas sans leur participation financière, alors même qu'ils relèvent des compétences de l'Etat ".

• Les Régions déplorent aussi les modalités d'exécution du " partenariat imposé par les contrats de plan ". En effet, selon une Région, ce partenariat se traduit " le plus souvent par des contraintes supplémentaires en termes d'instruction des dossiers et de présentation des dossiers dans divers comités de pilotage, sans que ces contraintes améliorent pour autant l'efficacité des politiques publiques ".

Par ailleurs, selon les Régions, la contractualisation favoriserait " la défausse de l'Etat sur ses partenaires (reports de crédits, délégations à des collectivités infrarégionales qui n'ont pas été consultées, retards d'exécution) ".

Enfin, une Région souligne que " l'un des principaux défauts des contrats de plan est que la signature de l'Etat recouvre plusieurs réalités : les procédures financières, l'interprétation de certaines actions relevant de préfectures de départements qui ne sont pas toujours en phase avec le SGAR ou avec les directions régionales [des services déconcentrés de l'Etat] ".

Au total, la procédure de contrat de plan Etat-Région serait ainsi " source de flottement et d'irresponsabilité ".

• Ces critiques expliquent que les jugements d'ensemble des Régions sur la procédure de contrat de plan soient contrastés, indépendamment même des difficultés d'exécution des troisièmes contrats de plan.

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