3. Les modalités d'exécution des contrats de plan ne favorisent guère la maîtrise des dépenses publiques

• Les modalités d'exécution des contrats de plan peuvent conduire à une hausse des dépenses publiques :

- l'affichage des crédits contractualisés crée des attentes de la part des acteurs locaux, d'autant plus que ceux-ci surestiment souvent l'ampleur de la " manne " que constituent les dotations contractualisées ;

- symétriquement, la procédure de contrat de plan crée des enveloppes à forte valeur symbolique qu'il faut consommer ;

- en particulier, l'exécution des contrats de plan peut favoriser des logiques de guichet en fixant des objectifs de consommation de crédits sur des objectifs vaguement définis ;

- plus généralement, l'opacité du circuit impôt-décision-dépense n'est pas de nature à modérer la dépense publique ;

- enfin, la " protection " accordée aux crédits contractualisés par la Direction du Budget n'est pas sans effets pervers : les ministères dépensiers sont incités à contractualiser le plus possible, et à contractualiser en priorité les dispositifs jugés les moins utiles par le ministère des Finances. Par la suite, ils n'ont plus de marges de manoeuvre pour engager les nouvelles politiques hors contrat de plan qui seraient indispensables, et se voient alors contraints de demander des " rallonges budgétaires ".

• En conclusion, il semble bien que la procédure de contrat de plan tende toutes choses égales par ailleurs à accroître les dépenses publiques.

Cet effet n'est pas nécessairement dommageable, si la procédure de contrat de plan induit un surcroît de dépenses d'avenir efficientes, en particulier d'investissements dont la rentabilité socio-économique est élevée.

Néanmoins, compte tenu du biais de la négociation, et de la tendance de l'Etat à défausser ses responsabilités, ce mécanisme joue pour l'essentiel au détriment des collectivités locales , en particulier des Régions.

En effet, comme le souligne une Région, " le contrat de plan amène la Région [beaucoup plus que l'Etat] à s'engager sur des compétences qui ne sont pas les siennes, donc il modifie son niveau d'intervention ".

En d'autres termes, ou bien les Régions sacrifient leurs propres politiques hors contrat de plan en faveur des Lycées, de la Formation professionnelle, de l'Aménagement du territoire, etc. ; ou bien elles accroissent leurs propres dépenses.

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