B. L'ETAT N'A ENTREPRIS AUCUNE ETUDE DE L'EFFICACITÉ GLOBALE DES CONTRATS DE PLAN

• Comme le précise le Commissariat général du Plan, " l'évaluation de la procédure de contrat de plan Etat-Région n'a, à ce stade, jamais été entreprise et aucun crédit n'a d'ailleurs été affecté pour conduire cet exercice ".

Certaines Régions soulignent aussi " qu'il n'existe aucune évaluation sérieuse sur le montant des dotations pour les contrats de plan Etat-Régions ".

Par ailleurs, aussi bien à l'échelle nationale que dans les régions, il n'y a eu aucune étude d'impact préalable du contenu en emploi des contrats de plan, ou de leurs effets attendus sur le développement économique, l'environnement ou l'aménagement du territoire. Les administrations centrales n'avaient d'ailleurs établi aucun guide méthodologique pour ce faire, et elles n'ont mis en place aucun indicateur susceptible de favoriser une appréhension globale de l'efficacité des contrats de plan.

De même, l'Etat central et les préfectures de région n'ont tenté aucune évaluation concomitante ou ex post de l'efficacité globale des dépenses inscrites dans les contrats de plan pour atteindre leurs objectifs.

En outre, aucun ministère n'a produit à votre rapporteur des éléments d'évaluation globale de ses crédits ou de ses politiques contractualisés.

Enfin, les évaluations de certaines actions contractualisées conduites dans le cadre de la procédure proposée par le Commissariat général du Plan, n'ont pas toujours examiné leur efficacité au regard des quatre grands objectifs énoncés lors du CIAT du 23 juillet 1992. Par exemple, les évaluations des aides aux entreprises se sont rarement interrogées quant à leur impact sur l'environnement ou sur l'aménagement du territoire.

Au total, il est impossible de déterminer dans quelle mesure la procédure de contrat de plan favorise, ou non, une allocation des ressources et des politiques publiques plus efficaces.

De même, il est impossible de savoir dans quelle mesure les politiques publiques contractualisées ont globalement concouru à la création d'emploi, au développement économique, à une meilleure prise en compte de l'environnement et à l'aménagement équilibré du territoire.

• Dans ce contexte, votre rapporteur ne peut que s'interroger sur les conditions dans lesquelles les préfets ont respecté les termes de la circulaire du ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement en date du 1 er juillet 1998, qui leur prescrivait : " dans tous les domaines, vous devrez procéder à une évaluation des programmes actuels... un réexamen systématique des opérations au regard de leur efficacité économique et sociale, ainsi que de leur contribution à l'amélioration et à la préservation de la qualité des milieux et des éléments naturels ".

Pour que la démarche préconisée par cette circulaire ait quelque réalité , il conviendrait de développer en amont des indicateurs appropriés, de mettre en place systématiquement des dispositifs d'évaluation légère du contenu global des contrats de plan Etat-Région, et de doter enfin le Commissariat général du Plan et les SGAR de moyens humains appropriés.

Selon les informations transmises à votre rapporteur, cette démarche devrait être pour partie retenue dans la circulaire relative à l'évaluation des quatrièmes contrats de plan Etat-Régions (2000-2006), qui devrait notamment préconiser des études d'impact préalables pour les programmes contractualisés.

Malheureusement, alors que la plupart des contrats de plan sont à ce jour déjà signés, cette circulaire n'est pas encore parue , ce qui rend la réalisation des études d'impact préalables qu'elle préconise quelque peu difficile...

Par ailleurs, selon le secrétariat d'Etat au Tourisme, " un travail d'évaluation d'ensemble... de l'adéquation des actions mises en oeuvre dans les contrats de plan aux objectifs et aux priorités qui ont conduit à [leur] rédaction... sera engagé au plan central dans le cadre d'un dispositif propre au ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement ". Votre rapporteur se félicite de cette démarche quant à ses finalités, mais ne peut que regretter qu'elle ne soit conduite ni dans un cadre interministériel , ni de manière partenariale avec les Régions.

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