QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Conséquences pour les musiciens
de la suppression de déductions fiscales supplémentaires
pour les frais professionnels

456. - 4 octobre 1996. - Le Gouvernement a annoncé un certain nombre de projets fiscaux visant à supprimer les déductions supplémentaires pour frais professionnels accordés à certaines professions, dont les musiciens. Les conséquences d'une telle mesure, si elle était appliquée, sont multiples. Pour les musiciens eux-mêmes, dont le pouvoir d'achat régresse alors que les frais professionnels augmentent. Pour les orchestres enfin, dont les cotisations salariales des musiciens sont calculées sur le salaire brut minoré de l'abattement fiscal actuellement remis en cause. En conséquence, M. Ivan Renar demande à M. le ministre de la culture quelles mesures il compte prendre afin de favoriser le retrait de ce projet.

Situation des artisans du bâtiment

457. - 4 octobre 1996. - M. Roland Courteau attire l'attention de M. le Premier ministre sur la situation alarmante des artisans du bâtiment, en raison de la détérioration de l'activité de la construction. Il insiste sur le constat unanime de la profession, d'une chute des commandes de la clientèle particulière, dans le domaine de l'entretien et de la réhabilitation de l'habitat existant, qui se traduit par la nécessité douloureuse de supprimer des emplois. Il rappelle la contrainte aggravante des charges administratives sur la gestion quotidienne qui paralyse les petites et moyennes entreprises (PME). Il insiste sur le caractère dissuasif du taux de la TVA et le manque de mesures de compensations fiscales, susceptibles d'inciter à la relance des investissements privés et publics. Il déplore que le cri d'alarme lancé par les artisans et petits entrepreneurs n'ait pas à ce jour été entendu. C'est pourquoi, il lui demande quelles sont les dispositions qu'il entend mettre en oeuvre en faveur de l'artisanat du bâtiment, tant sur le plan fiscal qu'administratif, et dans quels délais.

Financement des contrats de qualification

458. - 7 octobre 1996. - M. Jean-Jacques Robert attire l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur la situation de la formation en alternance ainsi que sur le projet de fusion des collectes des taxes de l'alternance et de l'apprentissage. Il constate que les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), auxquels seraient confiés les fonds collectés, tardent cette année encore à reverser aux entreprises et aux centres de formation les taxes de l'alternance. Il semble que 2,5 milliards de francs soient bloqués à l'Association de gestion du fonds des formations en alternance (AGEFAL), alors que 20 000 contrats de qualification n'ont pas trouvé de financement. C'est pourquoi il lui demande quelles mesures il compte mettre en oeuvre pour remédier à cette situation particulièrement préoccupante.

Avenir du centre de recherches du Bouchet (Essonne)

459. - 7 octobre 1996. - M. Jean-Jacques Robert attire l'attention de M. le ministre de la défense sur l'inquiétude des 330 salariés du centre de recherches du Bouchet, établissement dépendant de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) située à Vert-le-Petit (Essonne). En effet, le renouvellement des contrats annuels d'études, prévu normalement début septembre, n'a pas été notifié au centre, ce qui place le personnel en chômage technique. De plus, le montant prévisionnel de cette notification par la Direction générale de l'armement serait réduit d'environ quarante millions de francs pour 1997. Le volume des contrats à venir laisserait même présager l'abandon du centre de recherches. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il entend poursuivre ses engagements contractuels avec la SNPE et lui préciser quels sont ses projets concernant l'avenir de cet établissement et de ses deux cents chercheurs de haut niveau.

Délocalisation des services centraux de la SNCF

460. - 7 octobre 1996. - Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme sur les conséquences dramatiques qu'aurait la délocalisation des services centraux de la SNCF envisagée par la direction pour Paris mais aussi pour l'ensemble de l'entreprise. Cette délocalisation irait contre les intérêts des usagers et des cheminots qui ont montré leur attachement à ce grand service public. Elle irait également à l'encontre des intérêts de Paris qui verrait une fois de plus un service d'intérêt national et des milliers d'emplois quitter la ville. Alors que le Gouvernement s'était engagé à geler toutes les opérations projetées par la SNCF pendant la réécriture du plan, cette décision est inacceptable. Pourtant les salariés et leurs organisations syndicales sont porteurs d'autres choix. Il faut les écouter. Par ailleurs, le conseil de Paris sur proposition des élus communistes a voté à l'unanimité le voeu que les activités parisiennes de la SNCF soient maintenues à Paris. Pour toutes ces raisons, elle lui demande ce qu'il compte faire pour s'opposer à cette délocalisation et garantir l'emploi et le développement du service public à Paris.

Situation des candidats admis sur les listes complémentaires
aux concours d'enseignement du second degré

461. - 8 octobre 1996. - M. André Vezinhet souhaite obtenir de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche des explications et des engagements précis concernant l'éviction des candidats admis sur les listes complémentaires aux concours d'enseignement du second degré. Ces listes rassemblent des candidats qui ont été jugés aptes à enseigner ou à éduquer par des jurys de concours et il est d'usage chaque année que le ministère ait recours à elles pour pallier les désistements survenus sur les listes principales. Il rappelle au ministre que cette année, comme les précédentes, des désistements massifs ont bien eu lieu mais que, courant août, il a été décidé, fait sans précédent, et sans aucune justification, de ne pas « puiser » dans ces effectifs, laissant les reçus-collés dans le plus grand désarroi et sans aucune perspective. Se heurtant à une absence totale d'information, ces derniers se sont organisés en collectifs régionaux puis en collectif national et se sont adressés par lettre à leur ministre de tutelle, au Premier ministre et au Président de la République. Devant l'absence de réponse des responsables politiques, ils ont réussi à obtenir une audience auprès de la direction du ministère le 30 septembre dernier, sans résultat concret ni satisfaisant. A ce jour, en effet, seulement 183 personnes admises sur listes complémentaires ont été recrutées pour enseigner alors que plus de 500 désistements ont été enregistrés. Il demande au ministre s'il est en mesure de lui annoncer, plus d'un mois après la rentrée scolaire, le déblocage de toutes les listes complémentaires à hauteur des désistements ou s'il entend sacrifier sur l'autel de la rigueur budgétaire ces jeunes enseignants lauréats d'un concours national, motivés par la mission d'enseigner, les reléguant ainsi dans une situation matérielle aléatoire et extrêmement précaire et moralement inacceptable.

Avenir du Crédit foncier

462. - 8 octobre 1996. - M. André Vezinhet appelle l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur les derniers résultats économiques et financiers publiés par le conseil d'administration du Crédit foncier, le 29 août 1996, pour le premier semestre de 1996, qui affiche un bénéfice net de 402 millions de francs. A la lecture de ces chiffres, il apparaît que la situation de cet établissement est aujourd'hui fort éloignée des difficultés avancées par le Gouvernement et qui avaient conduit ce dernier à présenter un plan d'ensemble le 26 juillet 1996. Ce projet, qui programme le démantèlement d'un établissement reconnu par tous pour ses compétences dans le financement du logement social, ne nous paraissait pas une réponse adaptée ; à ce jour, il est totalement inacceptable. Il interroge le ministre sur ses intentions. Compte-t-il persister dans la direction qu'il s'était fixée il y a quelques mois ou bien compte-t-il profiter du débat parlementaire annoncé pour rechercher des solutions autres, qui sont souhaitables et possibles et qui ouvriraient de meilleures perspectives pour les 3 300 salariés du Crédit foncier. Il lui indique enfin que, si la première hypothèse devait être privilégiée, son groupe politique combattrait avec force et détermination un ensemble de mesures qui, d'un trait de plume, gommerait l'existence et le savoir-faire d'une institution fondée il y a 150 ans.