Séance du 21 janvier 1999






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Construction du barrage de Rizzanese

428. - 21 janvier 1999. - M. Louis-Ferdinand de Rocca Serra rappelle à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie que lors de la séance de questions au Gouvernement du 15 décembre dernier à l'Assemblée nationale, il a été interrogé sur la politique énergétique que l'Etat entend mener en Corse. Dans sa réponse, celui-ci a rappelé les modalités d'application du protocole d'accord signé le 24 juillet 1987 entre la collectivité territoriale de Corse et EDF pour l'approvisionnement de l'île en énergie électrique. Mais il a également ajouté que l'estimation des moyens de production d'électricité nécessaires à l'époque de la signature de ce protocole n'a pas été confirmée par l'évolution des besoins constatés sur l'île. Il semblerait donc aujourd'hui que le parc de production soit suffisant pour couvrir les besoins en électricité pendant encore quelques années. Une réflexion au niveau régional lui semblait souhaitable à partir des données déjà disponibles, mais aussi sur la base des prévisions qu'il conviendra d'établir. Il lui fait part de son étonnement car, à aucun moment, le ministre n'a évoqué le projet de construction du barrage hydroélectrique de Rizzanese prévu par le protocole d'accord de 1987, alors que l'enquête d'utilité publique est close depuis le 28 décembre dernier après qu'une large concertation entre les populations concernées et les services de l'Etat eut été engagée. Son inquiétude est d'autant plus légitime que, selon certaines informations dont il dispose, ce projet ne serait plus une priorité du Gouvernement. Or son impact est extrêmement important pour la microrégion de l'Alta Rocca au plan économique et fiscal, et paraît être dans le droit fil de la politique de développement économique que l'Etat entend mener en Corse. Aussi, il lui demande si la concertation qu'il entend engager se fera en incluant la production prévisionnelle d'électricité fournie par ce barrage, ou alors si ce projet est voué à l'échec. La réponse à cette question est primordiale pour l'avenir de la microrégion de l'Alta Rocca, qui attend la réalisation de cet ouvrage depuis de nombreuses années.

Evolution de l'enseignement professionnel

429. - 21 janvier 1999. - Mme Hélène Luc demande à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie de bien vouloir l'informer des évolutions qu'il envisage d'impulser dans l'enseignement professionnel, afin que celui-ci constitue véritablement une voie de la réussite en termes d'orientation, de contenu et de débouchés. Ainsi que le souligne le rapport qu'elle a présenté au nom de la commission des affaires culturelles du Sénat le 27 novembre dernier, cet enseignement doit avoir vocation à assurer une insertion professionnelle de qualité, tout en favorisant la poursuite éventuelle d'études, ainsi que l'adaptabilité à l'emploi et aux changements de technologies. C'est pourquoi elle souhaite connaître la suite qu'il réservera aux avis et propositions contenus dans ce rapport et la politique qui en résultera en termes de décisions et de moyens nouveaux pour l'enseignement professionnel.

Projet Soleil

430. - 21 janvier 1999. - M. Charles Descours attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le projet d'installation de rayonnement synchrotron, nommé projet Soleil. Deux machines de ce type fonctionnent déjà en France et le projet Soleil est complémentaire de l'une d'elles, l'European Synchroton Radiation Facility (ESRF), machine européenne située à Grenoble. Il est en effet optimisé pour étudier plus particulièrement les propriétés électroniques de la matière et peut pleinement satisfaire les besoins de la biologie. La communauté scientifique française est unanime à reconnaître la nécessité d'une telle machine qui bénéficiera du retour d'expérience de l'ESRF et de très nombreuses améliorations technologiques. L'avant-projet détaillé est achevé (depuis le 15 décembre 1998). Toutes les études complémentaires demandées ont été accomplies. Pourtant, sans que le projet ait été officiellement abandonné, aucune décision positive n'est intervenue. En l'absence de directive claire, les rumeurs vont bon train. Les atermoiements sont interprétés au mieux comme une hésitation sur le fond, au pire comme un abandon implicite du projet. Il lui pose donc la question directement : qu'en est-il de l'avenir du projet Soleil ?

Construction du canal à grand gabarit Seine - Nord

431. - 21 janvier 1999. - M. Jean-Paul Delevoye attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le projet de construction du canal à grand gabarit Seine - Nord, lancé en 1993, qui a donné lieu à une concertation sur le choix du faisceau de tracés, sous l'égide du préfet de la région Picardie. Cette concertation est achevée depuis un an ; le rapport préfectoral a été rendu il y a plus d'un semestre et le choix du faisceau devait intervenir, en tout état de cause, avant la fin de l'année 1998. En outre, une actualisation des études économiques de la liaison Seine - Nord dans sa totalité, c'est-à-dire incluant les conséquences de l'aménagement à grand gabarit de l'Oise-aval et du canal Dunkerque - Escaut, a été commandée. Elle devait être achevée - cela a été confirmé par le Gouvernement à l'Assemblée nationale, le 18 décembre dernier - à la fin de cette même année. Enfin, des études techniques sont en cours de réalisation pour l'aménagement de l'Oise en aval de Compiègne. Mais il va de soi que la décision ministérielle relative au faisceau de tracés n'est absolument pas conditionnée par l'achèvement de ces diverses études, étant entendu que, d'une part, le point de départ du futur canal Seine - Nord n'est pas en cause, et que, d'autre part, les procédures administratives qui doivent être menées à bien avant le début des travaux seront encore longues. Aussi, il l'interroge sur la réalité de sa détermination à choisir un faisceau de tracés pour Seine - Nord, et sur le calendrier exact de sa décision. Il souhaite également connaître précisément les résultats des études économiques actualisées.