Séance du 18 février 1999







M. le président. La parole est à M. Adnot.
M. Philippe Adnot. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.
Le monde de l'automobile bruisse des regroupements, fusions et autres OPA qui se sont déjà produits ou qui sont en passe d'avoir lieu : après le regroupement entre Daimler et Chrysler, après la redistribution des cartes entre Ford et Volvo et l'éventuelle consolidation de Volvo avec Navistar dans le secteur des poids lourds, on parle aujourd'hui d'un rapprochement entre BMW et Volkswagen.
Comment le Gouvernement, dans ce contexte, envisage-t-il l'avenir de l'automobile française ?
La structure actuelle de Renault laisse-t-elle à cette entreprise toute la marge de manoeuvre nécessaire pour se placer dans cette course à la restructuration ?
Au moment où l'on prête au Gouvernement l'intention de privatiser une partie du capital de Renault dont l'Etat est encore détenteur, n'est-il pas grand temps de mettre la totalité du dossier sur la table ? (Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter, secrétaire d'Etat au budget. Monsieur le sénateur, M. le secrétaire d'Etat à l'industrie aurait aimé vous répondre personnellement, mais il est retenu à l'Assemblée nationale par le débat sur le projet de loi relatif à la modernisation de l'électricité.
Vous avez abordé la question de l'avenir de notre industrie automobile. C'est une industrie très importante puisque, directement, elle emploie 200 000 personnes et que, indirectement, par ses commandes à la sidérurgie, à la construction mécanique et à la plasturgie, elle induit de très nombreux autres emplois.
C'est aussi une industrie qui est, dans notre pays, à la pointe de l'innovation technologique et de la recherche.
Cette industrie connaît, en France comme dans les autres pays, des évolutions importantes parce que les goûts des clients changent, parce que les technologies se modifient, parce que la concurrence internationale se fait de plus en plus vive sur des marchés de plus en plus vastes.
Vous avez évoqué notamment l'opération de fusion entre Daimler et Chrysler, intervenue l'an dernier, qui vous inspire une question tout à fait pertinente sur les intentions de nos constructeurs automobiles.
Je voudrais, avant d'apporter une réponse à cette question, dire qu'il existe d'autres solutions que la fusion, tels la coopération technique, la construction partenariale d'usines nouvelles, éventuellement dans les pays émergents, ou encore le rachat de marques. La palette est donc large !
La seule certitude - et vous en êtes convaincu - c'est que l'immobilisme conduirait au déclin.
Le Gouvernement a pleinement confiance dans la volonté des dirigeants de Renault et de PSA de relever ces défis et dans leur capacité à faire de l'industrie automobile française l'une des industries les plus fortes de notre pays au xxie siècle.
C'est évidemment à eux, et non pas au Gouvernement, qu'il appartient de définir leur stratégie de croissance. Ce que le Gouvernement peut et veut faire en la matière, c'est assurer à ces entreprises un environnement économique - notamment par le dynamisme de la consommation - et réglementaire favorable à leur activité industrielle.
Pour ce faire, le Gouvernement est prêt à accompagner ces entreprises par des interventions financières, par exemple en ce qui concerne les technologies innovantes.
Je conclurai donc cette réponse par un message de confiance adressé à notre industrie automobile. (Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur certaines travées de l'Union centriste et du RDSE.)
M. le président. Mes chers collègues, nous en avons terminé avec les questions d'actualité au Gouvernement.
Je remercie les uns et les autres des efforts de brièveté auxquels ils se sont astreints. Ainsi, toutes les interventions ont pu être retransmises en direct par la télévision.
Avant d'aborder la suite de notre ordre du jour, nous allons interrompre nos travaux pendant quelques instants.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à seize heures, est reprise à seize heures cinq, sous la présidence de M. Paul Girod.)