Séance du 8 juin 1999
M. le président.
La parole est à M. Demerliat, auteur de la question n° 543, adressée à M. le
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
M. Jean-Pierre Demerliat.
Monsieur le ministre, j'avais pris rang pour vous parler de la RN 147 avant
que le Premier ministre indique que la liaison routière Nantes-Méditerranée
passerait bien par Poitiers, Bellac et Limoges.
Je constate avec plaisir une évolution particulièrement intéressante de la
position du Gouvernement depuis le 4 décembre dernier, date à laquelle je vous
avais déjà interrogé, monsieur le ministre, sur le tracé de cet axe.
Cette décision convient parfaitement aux élus du nord de la Haute-Vienne, aux
parlementaires du département et, bien évidemment, aux populations
concernées.
Restent à déterminer la nature de cette liaison et le calendrier des
travaux.
Il y a urgence dans la mesure où cet axe supporte un trafic beaucoup trop
important pour ses capacités actuelles et parce que les accidents - la plupart
du temps, graves - sont extrêmement fréquents, du fait d'un relief mouvementé,
surtout dans la partie limousine.
Ainsi, entre 1994 et 1998, sur la RN 147, de la limite de la Vienne à Limoges,
201 accidents ont fait 25 tués, 61 blessés graves et 261 blessés légers. Si
l'on rapporte ces chiffres à la distance, cet axe est le plus meurtrier du
département de la Haute-Vienne et sans doute du Limousin, voire du
Centre-Ouest.
Les élus locaux - conseillers généraux, maires, adjoints, conseillers
municipaux - manifestent régulièrement leur colère face à cette hécatombe.
Aussi la déclaration du Premier ministre rendant compte de la décision du
Gouvernement - décision à laquelle vous n'êtes certainement pas étranger,
monsieur le ministre, et je vous en remercie ici publiquement - a-t-elle été
accueillie avec beaucoup de satisfaction.
Mais il ne suffit bien évidemment pas de déclarer que le trajet
Nantes-Méditerranée passera bien par Poitiers, Bellac et Limoges pour que les
problèmes soient résolus comme par miracle, d'un coup de baguette magique.
L'axe actuel doit être réaménagé et restructuré.
Etant donné l'urgence de la situation liée à l'importance du trafic, notamment
des poids lourds - qui avec 14 % du passage représentent l'un des pourcentages
les plus élevés en France - et à la fréquence des accidents, vécue de plus en
plus comme insupportable par la population, je n'y reviens pas, seule la
construction d'une route à deux fois deux voies peut régler le problème d'une
manière rationnelle.
Je ne citerai que pour mémoire les autres raisons qui militent en faveur de la
réalisation rapide d'une liaison moderne Nantes-Méditerranée, passant bien
évidemment par Poitiers, Bellac et Limoges, et qui ne sont pas négligeables :
Poitiers et Limoges sont en réseau de villes, la première étant la capitale du
Poitou-Charentes et la seconde la capitale du Limousin. De plus, et c'est
également important, cet axe routier, s'il était réalisé de manière convenable,
redynamiserait le nord de la Haute-Vienne, que les circonstances économiques,
entre autres, ont empêché de se développer comme cela aurait été nécessaire.
J'espère, monsieur le ministre, comme l'ont souhaité M. le Premier ministre et
le Gouvernement, que ce projet sera bien inscrit dans le prochain contrat de
plan.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le
sénateur, l'étude de l'opportunité d'une liaison routière à haut niveau de
service entre Nantes et Limoges a été entreprise dans le cadre des études
préparatoires à l'établissement des schémas de services collectifs de
transport.
Le diagnostic de la situation actuelle montre que le trafic entre Nantes et
Limoges est essentiellement un trafic local relativement modéré, sauf sur
certaines sections proches des agglomérations, principalement de Nantes,
Poitiers et Limoges. En supposant un aménagement à caractéristiques
autoroutières, le potentiel de trafic de transit est faible.
En revanche, vous l'avez souligné, monsieur le rapporteur, les enjeux
d'aménagement du territoire de cette liaison ne sont pas négligeables,
puisqu'il s'agit de la desserte du pôle de Bressuire depuis Nantes et du projet
de coopération entre Poitiers et Limoges.
Pour l'aménagement à long terme de cet axe, différentes variantes ont été
examinées en considérant des options de passages contrastés par Niort ou par
Poitiers.
Les études qui ont été menées montrent que, en première analyse, la solution
qui semble la plus pertinente consiste à aménager en route express à deux fois
deux voies la RN 149 entre Cholet et Poitiers et la RN 147 entre Poitiers et
Limoges.
Les résultats de ces études doivent servir à alimenter la discussion sur les
schémas de services collectifs de transports dans votre région. Ce sont en
effet dans ces nouveaux documents de planification que les parties
d'aménagement des principales liaisons trouveront leur traduction juridique.
La programmation d'une première phase de travaux devra, bien entendu, être
débattue dans le cadre de la négociation des contrats de plan entre l'Etat et
la région Poitou-Charentes.
Il est aujourd'hui trop tôt pour anticiper sur cette négociation qui va avoir
lieu. Je considère cependant que le critère de sécurité routière, que vous avez
fort justement évoqué, doit être prédominant pour les choix des premières
sections à aménager.
M. Jean-Pierre Demerliat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Demerliat.
M. Jean-Pierre Demerliat.
Je répondrai très brièvement, M. le ministre ayant confirmé une indication
importante : le meilleur tracé de l'axe Nantes-Méditerranée est celui qui passe
par Poitiers, Bellac et Limoges.
Il est urgent de réaliser cette opération, et je ne saurais trop insister sur
ce point. Je vous donne quelques chiffres supplémentaires. Le trafic moyen
journalier entre Poitiers et Limoges est de 14 000 véhicules, dont 14 % de
poids lourds. De plus, cette moyenne augente de 30 % à 40 % pendant la saison
estivale, de sorte qu'une file ininterrompue de camions et de voitures font
souvent du surplace.
Monsieur le ministre, une route express à deux fois deux voies, oui ; son
inscription au contrat de plan, oui également. Mais il faudrait peut-être aussi
étudier la possibilité de concéder une autoroute à deux fois deux voies,
notamment entre Poitiers et Limoges, puisque c'est là que le trafic est le plus
important.
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