Séance du 2 février 2000






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Schéma régional d'organisation sanitaire
de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur

711. - 2 février 2000. - M. Robert Bret appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le schéma régional d'organisation sanitaire (SCROS) de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Si ce schéma restait en l'état, il conduirait notamment à une réorganisation des hôpitaux marseillais prévoyant la fermeture des hôpitaux Sud (Sainte-Marguerite et Salvador) et donc la suppression d'un site d'urgences sur Marseille. Les sites Nord et Centre sont maintenus. Or il faut savoir que Marseille est une ville très étendue (26 kilomètres du nord au sud) avec des problèmes de circulation considérables et que les trois pôles hospitaliers, tenant compte de ces spécificités, ont montré leur efficacité. La fermeture des hôpitaux Sud s'avère donc inconcevable et ceci à plusieurs titres. En premier lieu, les personnels et la population des quartiers Sud de Marseille, attachés à l'hôpital public de Sainte-Marguerite, sont fortement mobilisés face à une telle éventualité. Ensuite, cet hôpital a été restructuré il y a trois ans et des sommes importantes ont été consacrées à sa rénovation. Il est par ailleurs très performant avec un taux de remplissage moyen de 87 %. Son service d'urgences est en augmentation de 39 %. Enfin, cet hôpital est implanté dans les quartiers Sud de Marseille, lesquels représentent près de 300 000 habitants. Il s'agit pour l'essentiel de quartiers résidentiels qui accueillent aussi de nombreuses activités : la technopôle de Luminy, le stade vélodrome, le palais des sports. Le dernier recensement témoigne du développement croissant de ces quartiers. L'hôpital Sainte-Marguerite fait donc partie d'un centre hospitalo-universitaire et travaille en parfaite complémentarité avec ses voisins que sont l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l'institut Paoli-Calmettes. Il est au coeur du pôle scientifique du Sud de Marseille. Dans ces conditions, sa fermeture handicaperait fortement un secteur de recherche médicale très performant. En outre, les dispositions préconisées par le SCROS provoqueraient un réel recul en matière de santé publique sur l'ensemble de la ville. Si une réorganisation du secteur hospitalier public sur Marseille est souhaitable et nécessaire, elle doit se faire avant tout en conservant les trois sites géographiques Nord, Centre et Sud, et donc les trois sites d'urgences. Il lui demande en conséquence de bien vouloir ouvrir une renégociation au SCROS et donner à Marseille, seconde ville de France, les moyens d'assumer pleinement sa mission de santé publique dans la région PACA.

L'avenir du secteur fruitier français

712. - 3 février 2000. - M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les conséquences de la sharka sur l'avenir du secteur fruitier français. La sharka est une maladie virale des arbres fruitiers à noyau, tels que sont les pêchers, abricotiers et pruniers. Elle est originaire des pays de l'Est, signalée pour la première fois en Bulgarie en 1916. Au cours du xxe siècle, elle a envahi la plupart des régions européennes et eurasiennes, et a été détectée en France en 1970. Les progrès dans la connaissance de ce virus sont très lents, celui-ci n'ayant été découvert qu'en 1975. Cette maladie constitue une menace grave pour la production de fruits à noyau, étant inguérissable et induisant des épidémies rapides en vergers, elle rend les fruits touchés non commercialisables. Les régions plus particulièrement affectées en France sont le Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le seul moyen de lutte connu à ce jour est l'arrachage et la destruction par le feu des arbres contaminés. A cet égard, des campagnes sont menées dans les régions touchées afin de recenser les plantations concernées. Dans une circulaire du 13 décembre dernier émanant du ministère de l'agriculture, il est indiqué les mesures d'indemnisation relatives à ce virus, que ce soit pour des arbres isolés ou des parcelles entières. Cette indemnisation varie selon l'âge des plantations contaminées. Néanmoins, il s'avère que les sommes annoncées sont considérées comme notablement insuffisantes pour les producteurs et les organisations les représentant. Pour être incitative, l'indemnité pourrait, par exemple, être dégressive sur trois ans. Pour le département de la Drôme, les surfaces à contrôler représentant 4 500 hectares, la prospection plus l'indemnisation nécessitent un budget évalué entre 160 et 200 millions de francs sur trois ans. Un autre problème semble s'ajouter dans la mesure où les surfaces arrachées bénéficient jusqu'à présent des aides compensatoires aux surfaces cultivées. Mais des informations récentes laissent entendre que ces aides seraient remises en cause à compter de l'année 2000. Une faible indemnisation conjuguée à la disparition des aides compensatoires pour les surfaces touchées risquent, soit de ne pas inciter les producteurs à collaborer à la campagne d'arrachage, soit mettre dans une situation financière non viable ceux qui auront arraché. La profession arboricole subit depuis plusieurs années de nombreuses crises qui mettent son avenir en péril, celle de 1999 ayant à ce titre été particulièrement dramatique. Les conséquences du virus de la sharka viennent s'ajouter aux inquiétudes de ces agriculteurs, qui pour beaucoup sont dans la plus totale expectative quant à leur avenir. Le département de la Drôme possède une grande tradition en matière d'arboriculture. Il est l'un des principaux producteurs français, notamment pour ce qui est de la pêche, ce secteur étant le plus concerné par la maladie de la sharka. Il est donc indispensable que les indemnisations pour l'arrachage soient fortement réévaluées et que l'aide compensatoire aux surfaces cultivées soit maintenue. Il lui demande s'il est en mesure de lui apporter des précisions qui permettront de rassurer la profession.