SEANCE DU 4 OCTOBRE 2000


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Redéploiement des forces de police
et de gendarmerie dans les Yvelines

897. - 4 octobre 2000. - M. Dominique Braye appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le plan de redéploiement des forces de police et de gendarmerie dans le département des Yvelines. Les Yvelines constituent l'un des vingt-six départements prioritaires en matière de redéploiement des effectifs de police et de gendarmerie. Sept communes doivent ainsi passer de zone police en zone gendarmerie ou inversement, quatre d'entre elles étant opposées à ce changement, tandis que trois autres y sont favorables. Pour celles qui sont opposées au redéploiement, il conviendrait de poursuivre la négociation avec leurs élus. Quant à celles qui acceptent ce changement (Buchelay, Magnanville et Toussus-le-Noble), la pertinence et l'urgence de ce redéploiement fait l'unanimité (population, élus, préfet, responsables départementaux de la police et de la gendarmerie). Or il est surprenant que ce redéploiement, qui devait être effectif au plus tard en janvier 2000, ne soit toujours pas mis en oeuvre dix mois plus tard. Ce retard est d'autant plus fâcheux que, parmi les trois communes ayant accepté ce redéploiement, deux d'entre elles, Buchelay et Magnanville, sont situées en zone sensible en terme d'insécurité. En effet, elles partagent, avec les six autres communes de l'agglomération de Mantes en Yvelines, les mêmes problèmes liés à la présence de quartiers très difficiles. La similitude de ces problèmes ainsi que la continuité du tissu urbain implique donc que ces deux communes soient intégrées à la zone police de Mantes-la-Jolie. Tous les partenaires en conviennent, et l'Etat le premier. Pourtant, ce redéploiement nécessaire et urgent n'est toujours pas mis en place. En conséquence, il lui demande de lui préciser à quelle date le redéploiement des effectifs de police et de gendarmerie sera effectif pour les trois communes qui l'ont accepté.

TVA applicable au bois-énergie

898. - 4 octobre 2000. - M. Daniel Eckenspieller attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le taux de TVA appliqué à l'usage du bois-énergie. En effet, notre pays possède un patrimoine forestier considérable qui ne cesse, de surcroît, de s'étendre, notamment dans les fonds de vallée où la forêt prend possession des versants autrefois pâturés. Aussi, un certain nombre de collectivités, d'associations ou d'entreprises se sont-elles orientées vers la production de chaleur à partir de cette source d'énergie. La distribution calorifique par des réseaux de chaleur se voit appliquer un taux de TVA de 19,6 %. La tempête de décembre 1999 a conduit à créer des stocks considérables de bois chablis qui se trouvent ainsi disponibles. Par ailleurs, l'augmentation vertigineuse du prix des produits pétroliers a induit une charge difficilement supportable tant pour les particuliers que pour les collectivités. Dans ce contexte, la réduction de 19,6 % à 5,5 % du taux de TVA appliqué à la distribution de chaleur à partir de l'énergie-bois aurait le triple mérite de conforter les usagers ayant déjà fait ce choix, d'en inciter d'autres à suivre leur exemple, et de donner un signal fort dans le cadre du développement des énergies renouvelables. Le Premier ministre a indiqué, le 29 mai dernier, que l'objectif du Gouvernement était de parvenir d'ici à 2006 à substituer par le bois-énergie quelque 500 000 tonnes équivalent pétrole supplémentaires, ce qui, outre une économie intéressante d'énergie fossile, réduirait chaque année de 2 millions de tonnes les émissions de CO2, et créerait 3 000 emplois nouveaux. Il lui demande donc si la loi de finances pour 2001 ira en ce sens et si le taux réduit de TVA sera appliqué à l'utilisation de l'énergie-bois.

Nouvelles dispositions relatives à l'indemnité compensatoire
de handicap naturel (ICHN)

899. - 4 octobre 2000. - M. Auguste Cazalet appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la très vive inquiétude exprimée par des agriculteurs du département des Pyrénées-Atlantiques concernés par la réforme des ICHN inscrite dans le projet de plan national de développement rural accepté par l'Union européenne lors du comité STAR du 26 juillet, dans la mesure où ils y voient la remise en cause radicale des fondements de la politique montagne jusqu'à présent menée dans ce département et au crédit de laquelle le maintien de l'activité économique et le développement de production de qualité dans les zones défavorisées sont à porter. En effet, le fait de conditionner désormais l'attribution des ICHN au respect des bonnes pratiques agricoles, définies notamment par des critères d'extensivité, est perçu comme l'abandon du principe du handicap, les indemnités se transformant en mesures de type agri-environnemental. Ainsi, des dispositions telles que le non-versement de l'ICHN en deçà du seuil minimum et au-delà du seuil supérieur du taux de chargement, l'application d'un tarif unique de prime par type de zone défavorisée, la disparition de la différenciation par espèce (ovins-autres bovins), le mode de calcul de l'indemnité versée à l'agriculteur après fixation par le préfet d'une place optimale dans laquelle l'ICHN serait versée à taux plein et la restriction des critères d'éligibilité pour les pluriactifs suscitent plus que des interrogations auprès des éleveurs du département puisque, selon certaines estimations ce sont au total 1 500 agriculteurs qui, en Pays basque et en Béarn, sont non seulement concernés mais aussi menacés : quatre cents exploitations seraient exclues du dispositif, celles situées en zone de Piémont perdraient jusqu'à 14 % de leurs indemnités et les non-transhumants, environ cinq cents en perdraient jusqu'à 30 %. Il le remercie des précisions qu'il voudra bien lui apporter concernant le contenu de ce projet de réforme et lui demande de bien vouloir lui indiquer les points qu'il serait disposé à renégocier avec la profession.