SEANCE DU 16 NOVEMBRE 2000


M. le président. « Art. 41 bis . - I. - L'article L. 138-2 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
« 1° Au a , le pourcentage : "1,72 %" est remplacé par le pourcentage : "2,17 %" ;
« 2° Au b , le pourcentage : "1,57 %" est remplacé par le pourcentage : "2,02 %" ;
« 3° Au c , le pourcentage : "1,42 %" est remplacé par le pourcentage : "1,87 %" ;
« 4° Au d , le pourcentage : "1,22 %" est remplacé par le pourcentage : "1,67 %" ;
« 5° Au e , le pourcentage : "0,97 %" est remplacé par le pourcentage : "1,42 %" ;
« 6° Au f , le pourcentage : "0,72 %" est remplacé par le pourcentage : "1,17 %" ;
« II. - Les dispositions du présent article s'appliquent au chiffre d'affaires réalisé à compter du 1er octobre 2000. »
Par amendement n° 36, M. Descours, au nom de la commission des affaires sociales, propose de supprimer cet article.
La parole est à M. Descours.
M. Charles Descours, rapporteur. Il s'agit là d'un des serpents de mer de la loi de financement de la sécurité sociale depuis qu'elle existe : le taux de la contribution prélevée sur les grossistes-répartiteurs, qui sont un élément de la chaîne entre le laboratoire et l'officine.
Il y a deux ans, l'Assemblée nationale a adopté un amendement de M. Evin tendant à instaurer un certain équilibre entre l'officine, le grossiste-répartiteur et le laboratoire. Le Sénat l'a adopté lui aussi. C'était d'autant plus remarquable que cette question donne souvent lieu à des batailles de chiffonniers, à des discussions de marchands de tapis. Et voilà qu'aujourd'hui l'Assemblée nationale propose d'augmenter le taux de cette contribution de 0,45 point.
La commission des affaires sociales n'est pas favorable à un tel accroissement, parce que cette contribution est acquittée, tant par les grossistes-répartiteurs que par les entreprises pharmaceutiques qui produisent et distribuent les médicaments génériques.
Madame le secrétaire d'Etat, la politique que vous avez mise en place, je le reconnais, en faveur des médicaments génériques devait rapporter 2 milliards de francs cette année. On en est loin puisqu'elle n'a rapporté que 600 millions de francs.
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. Cela monte !
M. Charles Descours, rapporteur. Peut-être, mais nous sommes loin des objectifs.
Cette taxe supplémentaire risque de freiner la politique en faveur des médicaments génériques, que nous soutenons. Je pense, très sincèrement, qu'il faut supprimer l'article 41 bis .
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. J'apprécie, monsieur le sénateur, le soutien que vous apportez à la politique du médicament générique. Nous sommes dans une phase de croissance, et les pharmaciens commencent vraiment à exercer leur droit de substitution. Je pense donc que nous connaîtrons une progression beaucoup plus rapide à l'avenir et que nous atteindrons les 2 milliards de francs escomptés.
J'en reviens au point qui nous occupe. Les distributeurs ont bénéficié d'une augmentation de marge brute de 900 millions de francs environ au cours des deux dernières années. En prenant compte les versements au titre de la taxe sur la distribution, nous pensons que le gain net de rémunération pourrait approcher 1 milliard de francs sur trois ans.
Il n'est pas anormal, comme l'a souligné la Cour des comptes, que la sécurité sociale récupère une partie de cette marge. C'est l'objet de cet article. Je propose donc de rejeter de l'amendement.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 36, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 41 bis est supprimé.

Article 41 ter