SEANCE DU 18 DECEMBRE 2000


M. le président. Par amendement n° 36, M. Badré et les membres du groupe de l'Union centriste proposent d'insérer, après l'article 27, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le V de l'article 231 ter du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« - ...° Les locaux à usage de congrès et conférences ainsi que les parcs d'expositions ; »
« II. - Les pertes de recettes résultant pour l'Etat du I ci-dessus sont compensées à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Maman.
M. André Maman. Les activités des parcs d'expositions et des locaux à usage de congrès et de conférences jouent un rôle particulièrement important dans le rayonnement économique, scientifique et culturel de la France. Pour des raisons évidentes, tenant aux facilités de transport et à certaine tradition jacobine propre à notre pays, une grande partie de ces activités est concentrée à Paris et dans sa région. Or, les parcs d'exposition et de conférence y acquittent, depuis 1999, la taxe annuelle sur les locaux de stockage.
Cette taxation se révèle injuste et anti-économique.

Elle est injuste, car elle frappe indistinctement des réalités économiques différentes. Cette taxe peut atteindre 2 % à 3 % du chiffre d'affaires des parcs d'exposition, sur la base d'un taux d'imposition identique à celui d'un hypermarché, alors que le chiffre d'affaires moyen des parcs au mètre carré est environ trente-six fois moindre.
Une telle taxation est par ailleurs anti-économique. En effet, les grands parcs franciliens, qui représentent 20 milliards de franccs environ de retombées directes ou indirectes pour la région, se trouvent, du fait de la taxe sur les locaux commerciaux, particulièrement pénalisés par rapport à leurs homologues étrangers.
Pour l'ensemble de ces raisons, mon collègue Denis Badré propose d'exonérer les parcs d'expositions et locaux à usage de congrès ou de conférences de la taxe annuelle sur les bureaux et surfaces commerciales en Ile-de-France.
Le coût de la mesure n'est pas estimé. Néanmoins, compte tenu de l'excellente santé actuelle du marché de bureaux dans la région d'Ile-de-France, on peut supposer que le rendement de la taxe devrait être particulièrement élevé, ces prochaines années, favorisant ainsi la mise en oeuvre de la réforme proposée par le présent amendement.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini, rapporteur général. La commission souhaite rappeler que, juste après l'examen de loi de finances pour 1999, soixante sénateurs avaient déféré la taxe sur les bureaux en Ile-de-France au Conseil constitutionnel et avaient contesté l'extension de son assiette, cette taxe frappant des entreprises en fonction de la taille de leurs locaux indépendamment de leur chiffre d'affaires.
Le principe de cette taxe reste, à nos yeux, contestable et la proposition qui est ici faite d'exonérer certains locaux peut, selon nous, recueillir un avis favorable.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Cet amendement vise à exclure du champ de la taxe annuelle sur les locaux commerciaux les locaux de congrès et de conférences ainsi que les parcs d'exposition, donc une catégorie particulière de locaux.
Or l'existence de pôles commerciaux et de stockage implique une adaptation et un renforcement des équipements collectifs en matière de liaisons et d'infrastructures routières. Il s'agit, d'une part, de répondre aux objectifs de la politique de la ville, d'autre part, de permettre aux organisateurs de ces manifestations de tirer tout le parti possible du développement de l'activité économique qu'elles peuvent engendrer.
Permettez-moi de rappeler que cette taxe ne s'applique pas aux locaux commerciaux de moins de 2 500 mètres carrés. Au surplus, les tarifs n'ont été revalorisés ni en 2000 ni en 2001.
Sous le bénéfice de ces remarques, je vous demande de retirer votre amendement, monsieur Maman.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 36, accepté par la commission et repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 27.
Par amendement n° 73 rectifié, M. Charasse et les membres du groupe socialiste et apparentés proposent d'insérer, après l'article 27, un article additionnel ainsi rédigé :
« A compter du 1er janvier 2002, l'article 302 bis ZA du code général des impôts est ainsi modifié :
« 1° Le premier alinéa constitue un 1 et le deuxième alinéa constitue un 3 ;
« 2° Dans le premier alinéa :
« a) Les mots : "8 000 kilovoltampères" sont remplacés par les mots : "100 000 kilowatts" ;
« b) Les mots : "implantés sur les voies navigables" et la dernière phrase sont supprimés ;
« 3° Il est inséré, après le premier alinéa, un alinéa ainsi rédigé :
« 2. Le tarif de la taxe est de 6 centimes par kilowattheure produit par les ouvrages hydroélectriques implantés sur les voies navigables et de 4 centimes par kilowattheure produit par les autres ouvrages hydroélectriques. »
M. Philippe Marini, rapporteur général. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteurgénéral.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Monsieur le président, la commission demande la réserve de l'amendement n° 73 jusqu'à la reprise de nos travaux, demain après-midi, car elle n'a pas encore eu le temps de l'examiner dans tous ses détails.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de réserve ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Favorable !
M. le président. La réserve est ordonnée.

Article 27 bis