SEANCE DU 19 DECEMBRE 2000


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Politique familiale

976. - 19 décembre 2000. - M. Bernard Murat appelle l'attention de Mme le ministre délégué à la famille et à l'enfance sur la politique familiale. La famille contribue à l'équilibre et à l'harmonie sociale ; elle est un moteur de la croissance économique. En retour elle doit voir reconnaître sa fonction sociale et participer aux fruits de la croissance. La croissance économique a généré des moyens considérables qui ont fait naître, dans toutes les familles, l'espoir qu'elles seraient davantage écoutées et surtout davantage soutenues. En effet, les familles attendent des pouvoirs publics qu'ils renforcent leur pouvoir d'achat, d'une part, et qu'ils facilitent la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, d'autre part. Or il constate que la confiscation des excédents de la branche famille du régime général et le plan de réforme fiscale annoncé en août dernier ne permettront pas l'élaboration d'une politique familiale à la hauteur de ses besoins. Il lui rappelle que la conduite d'une politique familiale ambitieuse ne peut reposer que sur des moyens importants. Tout d'abord, en ce qui concerne le pouvoir d'achat des familles, il lui demande, entre autres, le versement des allocations familiales dès le premier enfant, la suppression de la condition de ressources sur l'allocation pour jeune enfant ainsi que l'extension jusqu'à 22 ans de l'âge limite de versement des prestations logement et du complément familial. Ensuite, en ce qui concerne la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, il estime nécessaire de renforcer la possibilité pour chaque famille de recourir au mode de garde de son choix. Or les mesures annoncées en faveur de la garde des enfants demeurent insuffisantes parce qu'uniquement tournées vers l'accueil collectif. Aussi il lui demande, entre autres, la suppression de l'abaissement du montant de l'allocation de garde d'enfant à domicile (AGED) ainsi que l'extension jusqu'au sixième anniversaire de l'enfant du temps partiel choisi.

Dégradation de la qualité des transports publics
en Ile-de-France

977. - 19 décembre 2000. - M. Roger Karoutchi attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la dégradation de la qualité du service dans les transports publics d'Ile-de-France. Il constate que, depuis plusieurs années, du fait du désengagement progressif de l'Etat, les transports publics coûtent de plus en plus cher aux usagers et aux collectivités locales franciliennes. Ainsi, il observe que, pour la seule année 2000, le prix du carnet de dix tickets de métro a augmenté de 5,45 %, ce qui correspond à une progression très sensiblement supérieure à celle des prix. La contribution des voyageurs à l'exploitation de la RATP est ainsi passée de 40,5 % en 1996 à près de 45 % aujourd'hui. Il lui fait remarquer que, dans le même temps, la région Ile-de-France n'a cessé d'accroître sa contribution au financement des infrastructures, des opérations d'accessibilité des réseaux, de la sécurisation des transports collectifs, de radio-localisation des bus, de restructuration et de rénovation des gares et stations, de réorganisation des pôles d'échanges, de rénovation et réfection du matériel roulant. Or il constate que, malgré l'accroissement sensible de ces sources de financement, la qualité du service ne cesse de se dégrader : détérioration du matériel roulant (graffitis, tags, lacération des sièges...), perturbations et nombreux retards dans le trafic ferroviaire et métropolitain, fraude massive sur l'ensemble des réseaux et atteintes à la sécurité des voyageurs sur le réseau en très nette augmentation (plus 10 % pour le premier semestre 2000). Il lui rappelle que la réforme du syndicat des transports parisiens, très insuffisante par rapport à la décentralisation attendue, laisse à l'Etat la véritable tutelle sur les deux entreprises de transport (SNCF et RATP). En conséquence, il lui demande quelles mesures il entend prendre, en liaison avec les entreprises, pour remédier à ces dysfonctionnements, rétablir le droit sur les réseaux ferrés d'Ile-de-France et assurer la sécurité des personnes et des biens.