SEANCE DU 2 MAI 2001


M. le président. Par amendement n° 144, Mme Bocandé, au nom de la commission des affaires sociales, propose d'insérer, après l'article 41, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le titre III du livre neuvième du code du travail est complété par un chapitre IV ainsi rédigé :

« Chapitre IV
« De la validation des acquis de l'expérience

« Art. L. 934-1. - La validation des acquis de l'expérience mentionnée à l'article L. 900-1 est régie par les articles L. 335-5 et L. 335-6 du code de l'éducation, ci-après reproduits. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 423, présenté par le Gouvernement et tendant, dans le texte proposé par l'amendement n° 144 pour l'article L. 934-1 du code du travail, à remplacer les références : « L. 335-5 et L. 335-6 » par les références : « L. 335-5, L. 335-6, L. 613-3 et L. 613-4 ».
La parole est à Mme Bocandé, rapporteur, pour défendre l'amendement n° 144.
Mme Annick Bocandé, rapporteur. Cet amendement prévoit l'inscription dans le code du travail de l'ensemble des dispositions du présent projet de loi relatives à la validation des acquis. Le Gouvernement a en effet fait le choix d'inscrire ces nouvelles dispositions dans le code de l'éducation, se contenant d'introduire un simple article de principe dans le code du travail. On peut comprendre les motivations ou les craintes ayant inspiré une telle démarche. On peut aussi les discuter.
Votre rapporteur aurait souhaité que ces dispositions soient inscrites dans le code du travail parallèlement aux dispositions régissant la formation professionnelle continue. Au-delà du simple aspect symbolique, une inscription dans le code du travail aurait en effet le mérite d'améliorer l'information des usagers et de centraliser dans un document unique, facilement consultable par tous, ces dispositions qui s'adressent à toute personne engagée dans la vie active.
Aussi, pour ne pas attiser certaines susceptibilités, votre rapporteur se contente, par cet amendement, de demander que les dispositions relatives à la validation, qui resteront inscrites dans le code de l'éducation, soient également reproduites dans le code du travail.
M. le président. La parole est à Mme le secrétaire d'Etat, pour présenter le sous-amendement n° 423 et pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 144.
Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement n'est pas opposé, sur le fond, à l'amendement n° 144, mais il suggère, par son sous-amendement n° 423, d'étendre ces dispositions pour prendre en compte les enseignements supérieurs.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur le sous-amendement n° 423 ?
Mme Annick Bocandé, rapporteur. Favorable.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 423, accepté par la commission.

(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 144.
Mme Gisèle Printz. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à Mme Printz.
Mme Gisèle Printz. Il s'agit moins d'une intervention que d'une question. Je souhaite profiter de la présence de représentants du Gouvernement pour appeler sans tarder leur attention sur un problème dont nous a saisi une entreprise d'insertion de mon département, la Moselle. Cette entreprise, Valoprest, emploie vingt-sept salariés, dont dix-neuf en poste d'insertion, et réalise des opérations de tri sélectif.
L'article 41 du projet de loi prévoit, fort sagement, la nécessité d'une expérience préalable de trois ans avant la possibilité de présenter un dossier de validation des acquis. Toutefois, on nous fait observer qu'en entreprise d'insertion les salariés sont embauchés pour un contrat à durée déterminée de deux ans maximum. Si certains souhaitent faire valider leurs acquis, ils en sont empêchés par la durée limitée à deux ans de leur contrat. Or il est bien évident que ces publics sont en général dépourvus de toute formation. La reconnaissance des acquis réalisés dans l'entreprise d'insertion durant cette phase souvent cruciale pour leur réinsertion sociale et professionnelle aurait donc pour eux une valeur personnelle considérable. Point n'est besoin de rappeler qu'il s'agit de personnes qui ont connu de très grandes difficultés et que la reconnaissance par la société de leurs acquis, de la valeur de leurs efforts, dans la perspective d'une réinsertion professionnelle durable, est très importante.
C'est pourquoi je souhaiterais connaître l'opinion du Gouvernement sur ce point. Peut-on envisager une exception à la règle des trois ans pour les salariés des entreprises d'insertion ?
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 144, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 41.

Article 42