SEANCE DU 10 MAI 2001


M. le président. « Art. 28 bis. - Le premier alinéa de l'article L. 541-1 du code de l'éducation est ainsi modifié :
« 1° Au début de la première phrase, les mots : "Au cours de la sixième année" sont remplacés par les mots : "A leur entrée en cours préparatoire" ;
« 2° L'alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :
« A l'occasion de cette visite, un test permettant de dépister les enfants atteints de dyslexie ou de dysorthographie est institué. Les médecins de l'éducation nationale travaillent en lien avec l'équipe éducative afin d'assurer un suivi et une rééducation aux enfants qui en ont besoin. »
Par amendement n° 189 rectifié, M. Legendre, au nom de la commission des affaires culturelles, propose de rédiger comme suit cet article :
« Le premier alinéa de l'article L. 541-1 du code de l'éducation est complété par une phrase ainsi rédigée :
« A l'occasion de cette visite, est organisé un test permettant de dépister les enfants atteints de dyslexie, de dysphasie ou de dysorthographie et de procéder à une évaluation nationale des troubles spécifiques du langage oral et écrit ; la prise en charge des enfants atteints de ces troubles est assurée principalement en milieu scolaire ainsi que dans les services d'éducation spéciale, les centres d'action médico-sociale et dans le cadre de soins à domicile. »
La parole est à M. le rapporteur pour avis.
M. Jacques Legendre, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles. L'article 28 bis , introduit par l'Assemblée nationale, tend à instituer un dépistage systématique de la dyslexie, de la dysphasie et de la dysorthographie et à préciser que ce dépistage interviendra au cours préparatoire, lors du premier bilan scolaire de santé.
La commission des affaires culturelles, tout en étant favorable au principe de ce dépistage, propose qu'il soit réalisé au cours de la sixième année, conformément aux dispositions en vigueur de l'article L. 541-1 du code de l'éducation.
En outre, compte tenu du plan d'action présenté le 21 mars dernier, la commission des affaires culturelles propose que l'évaluation nationale des troubles du langage soit réalisée à l'occasion de cet examen et que la prise en charge pédagogique, rééducative et thérapeutique des enfants concernés s'effectue principalement en milieu scolaire ainsi que dans des services d'éducation spéciale, des centres d'action médico-sociale et dans le cadre de soins à domicile.
M. le président. Quel est l'avis de la commission des affaires sociales ?
M. Bernard Seillier, rapporteur. Favorable.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler, secrétaire d'Etat. On ne peut pas procéder à un dépistage systématique, ni à une évaluation nationale. D'abord, il n'y a pas de tests nationaux validés. De plus, un dépistage systématique tendrait à réduire la responsabilité et la vigilance des non-spécialistes.
La méthode retenue dans le plan d'action gouvernemental, présenté le 21 mars dernier, consiste à donner aux enseignants, aux médecins de l'éducation nationale et aux psychologues scolaires les moyens de repérer les jeunes élèves fragiles ou en difficulté dans l'apprentissage de l'oral ou de l'écrit.
Le repérage de certains élèves à partir de signes d'alerte tout au cours de la scolarité étant effectué, il convient de soumettre ces élèves à une investigation complète.
Il y a donc trois niveaux de travail - prévention, repérage sur signes d'alerte et dépistage ciblé - qui ne peuvent se réduire à un dépistage systématique.
Dans ces conditions, le Gouvernement est défavorable à l'amendement.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets au voix l'amendement n° 189 rectifié, accepté par la commission et repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 28 bis est ainsi rédigé.

Article 28 ter