SEANCE DU 24 OCTOBRE 2001


M. le président. L'amendement n° 10, présenté par M. Le Grand, au nom de la commission, est ainsi libellé :
« Après l'article 22, ajouter un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 721-6 du code de l'aviation civile est ainsi rédigé :
« Art. L. 721-6. - Les médecins rattachés à l'organisme permanent ou désignés pour assister les enquêteurs techniques reçoivent, à leur demande, communication des résultats des examens ou prélèvements effectués sur les personnes chargées de la conduite, de l'information et du contrôle de l'aéronef ou des aéronefs en relation avec l'accident ou l'incident et des rapports d'expertise médico-légale concernant les victimes. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand, rapporteur. Le Sénat s'est honoré en votant l'amendement n° 30 ; l'accident du tunnel du Saint-Gothard nous y invitait d'ailleurs fortement.
M. Gérard Delfau. Très bien !
M. Jean-François Le Grand, rapporteur. L'amendement n° 10 a pour objet d'insérer dans le code de l'aviation civile la disposition qui a été retenue tout à l'heure pour les autres modes de transport. Il s'agit notamment de prévoir que le rapport d'expertise médico-légale lui-même, et non les seules conclusions dudit rapport, sera transmis au commissaire enquêteur, étant entendu que le destinataire de l'expertise sera, bien sûr, le médecin qui est rattaché à l'organisme concerné. Dans le détail, on peut sans doute mieux appréhender certaines conditions et circonstances d'un accident.
Je rappelle que les enquêtes techniques ont pour objet la prévention.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Favorable.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 10, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 22.
L'amendement n° 11, présenté par M. Le Grand, au nom de la commission, est ainsi libellé :
« Après l'article 22, ajouter un article additionnel ainsi rédigé :
« Au début de la première phrase du premier alinéa de l'article L. 721-1 du code de l'aviation civile, après les mots : "Les enquêteurs techniques" sont insérés les mots : ", les personnes chargées de les assister". »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand, rapporteur. Il s'agit de faire un peu écho à ce qui s'est passé lors de l'accident du Concorde à Gonesse, qui concernait aussi nos amis et voisins britanniques.
Il était souhaitable, en effet, que les enquêteurs britanniques puissent également accéder au lieu de l'accident et aux expertises. Or le dispositif voté en mars 1999 s'est révélé défaillant. C'est la raison pour laquelle il est proposé d'insérer, après l'article 22, un article additionnel aux termes duquel seront concernés non seulement les enquêteurs techniques mais également les personnes chargées de les assister.
Je reconnais que la formulation retenue peut sembler vague et qu'elle pourrait prêter à confusion. Je comprendrais qu'elle suscite quelques interrogations. Mais peut-être aurons-nous, d'ici à la commission mixte paritaire, la possibilité d'améliorer l'écriture du texte pour éviter qu'il y ait une profusion de personnes sur le site, qu'un trop grand nombre de personnes participent à l'enquête. En effet, cela constituerait une gêne supplémentaire, et ce n'est absolument pas l'objectif que nous visons.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Je comprends l'esprit dans lequel cet amendement a été déposé. Toutefois, il vise à attribuer des prérogatives importantes, en matière d'accès et d'investigation, à une catégorie trop générale de personnes. Vous avez raison, monsieur le rapporteur, cet élément peut poser question par rapport à l'enquête judiciaire.
Il faut toujours avoir présent à l'esprit le fait qu'il y a deux volets : d'une part, l'enquête judiciaire, qui a pour objet de rechercher, les responsabilités des personnes physiques et morales et, d'autre part, l'enquête technique et administrative, qui vise à déterminer les causes de l'accident afin de pouvoir intervenir rapidement pour que les accidents ou incidents ne se reproduisent pas. C'est cette liaison qu'il convient de bien traiter dans le respect des règles.
S'agissant des éléments que vous avez donnés concernant les Britanniques, je souhaiterais apporter quelques précisions. D'abord, les deux bureaux enquête accident ont tout de suite travaillé ensemble. En effet, nous avons constitué en commun un groupe de travail. De ce point de vue, qu'il s'agisse des constructeurs, de la direction générale de l'aviation civile de notre pays ou de son homologue britannique, un bon travail commun a été réalisé. Je précise que, à la suite d'un amendement voté par l'Assemblée nationale, il existe déjà dans le texte une disposition permettant aux experts étrangers de travailler avec nous.
Dans ces conditions, le Gouvernement demande à la commission de retirer cet amendement. A défaut, comprenant le souci exprimé, il peut s'en remettre à la sagesse du Sénat.
M. Jean-François Le Grand, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-François Le Grand, rapporteur. Je demande au Sénat d'adopter cet amendement afin que la rédaction qu'il prévoit soit améliorée à l'occasion de la commission mixte paritaire.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. D'accord !
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 11, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 22.

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