SEANCE DU 15 NOVEMBRE 2001


M. le président. « Art. 26 quinquies . - Le Gouvernement présentera l'année prochaine un rapport sur la politique à mener en matière de pension de réversion, et notamment sur la règle du cumul droits personnels et pension de réversion. »
L'amendement n° 29, présenté par MM. Leclerc et Vasselle, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
« Supprimer l'article 26 quinquies. »
La parole est à M. Leclerc, rapporteur.
M. Dominique Leclerc, rapporteur. L'article 26 quinquies résulte d'un amendement de MM. Germain Gengenwin et Yves Bur, à l'Assemblée nationale, ayant pour objet de demander au Gouvernement de présenter en 2002 un « rapport sur la politique à mener en matière de pensions de réversion, et notamment sur la règle du cumul entre droits personnels et pension de réversion ».
Le fait que cet amendement ait été adopté malgré le double avis défavorable de la commission et du Gouvernement montre l'état de désarroi de l'Assemblée nationale : l'assurance donnée par M. Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé, que le conseil d'orientation des retraites se pencherait sur cette question n'a pas suffi à rassurer nos collègues députés.
En effet, le Gouvernement ne s'est pas penché, depuis 1997, sur « la politique à mener en matière de pensions de réversion ».
Cette politique nécessite tout d'abord d'harmoniser les règles entre le régime général, les régimes du secteur public et les régimes complémentaires des salariés.
Bien évidemment, la commission n'entend pas se livrer à un quelconque réquisitoire contre tel ou tel régime de retraite. Elle constate simplement que, tant du côté des contributions que du côté des prestations, des inégalités existent entre les retraités.
Ces inégalités peuvent reposer sur des critères objectifs. La pénibilité de certaines catégories d'emploi doit être reconnue : ce peut être parfois, par exemple, une retraite plus précoce pour ces actifs. A l'inverse, le versement de pensions moins élevées est acceptable lorsque la cessation d'activité s'accompagne de revenus patrimoniaux plus élevés.
Cette politique « en matière de pensions de réversion » nécessite également de régler le problème du financement de l'allocation veuvage, assurée par tous les salariés par une cotisation de 0,10 %. Elle nécessite aussi de déterminer le taux « juste » de réversion, fixé aujourd'hui à 54 % de la pension du conjoint défunt. Elle nécessite, enfin, de se pencher sur le cumul entre les droits propres et la pension de réversion, cumul aujourd'hui fortement plafonné sans que les bénéficiaires n'en comprennent toujours la logique.
En définitive, et malgré les bonnes questions posées par MM. Gengenwin et Bur, qu'apportera un rapport du Gouvernement sur cette question ?
Le temps des rapports, immanquablement suivi du temps des reports, est révolu.
La commission vous propose donc d'adopter un amendement de suppression de cet article.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat. Favorable à la suppression.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 29, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 26 quinquies est supprimé.

Article 27