SEANCE DU 26 JUILLET 2002


M. le président L'amendement n° 210, présenté par M. Béteille, est ainsi libellé :
« Avant l'article 28, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Le premier alinéa de l'article 710 du code de procédure pénale est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :
« Tous incidents contentieux relatifs à l'exécution sont portés devant le tribunal ou la cour qui a prononcé la sentence ; cette juridiction statue également sur les demandes de confusion des peines présentées en application de l'article 132-4 du code pénal.
« Toutefois, lorsque la demande concerne un détenu, les juridictions du lieu de détention sont seules compétentes.
« La juridiction qui a prononcé la sentence reste seule compétente pour procéder à la rectification des erreurs purement matérielles contenues dans ses décisions. »
La parole est à M. Laurent Béteille.
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. Certes, cet amendement concerne un problème très sérieux, auquel nous sommes tous sensibles, mais le projet de loi prévoit déjà une mesure à cet effet.
A l'évidence, il faut réfléchir à cette question. Nous savons que le Gouvernement s'en préoccupe. Je demande donc à notre collègue Laurent Béteille de retirer son amendement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Dominique Perben, garde des sceaux. A ce problème important et complexe, il n'existe pas de solution simple. Tel qu'il est rédigé, cet amendement introduirait même une complexité supplémentaire.
Deux questions se posent.
D'abord, quels services assurent ces transferts ? Aujourd'hui, il s'agit de la police et de la gendarmerie. Souvent dangereux, ces transferts nécessitent d'être armés. Ce n'est donc pas tout à fait un hasard s'ils sont assurés par la police et la gendarmerie. Cela me paraît indispensable !
Ensuite - et cette question est plus complexe - comment limiter au maximum l'immobilisation des personnels de police et de gendarmerie ? Nous avons déjà eu l'occasion d'en parler. Sans doute chacun doit-il faire montre de discipline, en particulier certains magistrats, pour éviter que l'immobilisation des personnels ne soit supérieure au temps nécessaire. Cela suppose une organisation du travail, la fixation de rendez-vous, le respect des horaires et des contraintes des uns et des autres.
M. Michel Charasse. Le siège à roulettes !
M. Dominique Perben, garde des sceaux. Ce n'est pas très facile à obtenir, mais cela me paraît nécessaire. En tout état de cause, je souhaite le retrait de cet amendement.
M. le président. Monsieur Béteille, l'amendement est-il maintenu ?
M. Laurent Béteille. Avant de retirer l'amendement, je tiens à faire observer à M. le garde des sceaux qu'à l'heure actuelle les magistrats sont déjà conscients de ce problème. Dans la plupart des cas, ils essaient de faire traiter le plus rapidement possible les affaires qui font intervenir un détenu à l'audience, de manière à libérer l'escorte, ce qui pose quelquefois des problèmes d'organisation.
Certes, un effort a déjà été accompli, mais on ne peut s'en contenter. Cela mérite, me semble-t-il, une réflexion plus approfondie. Cela dit, monsieur le garde des sceaux, je vous fait pleinement confiance, à vous et à la Chancellerie ; pour trouver des solutions, puisque celle que je vous propose n'est pas satisfaisante, et je retire l'amendement.
M. le président. L'amendement n° 210 est retiré.

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