État civil :
Né le 7 septembre 1852
Décédé le 1er octobre 1930
Profession :
Exploitant agricole
Département :
Pas-de-Calais
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu du 11 janvier 1920 au 9 janvier 1927 ( Fin de mandat )

Réélu le 9 janvier 1927
Fin de mandat le 1er octobre 1930 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

BACHELET (HENRI), né le 7 septembre 1852, à Ecoust-Saint-Mein (Pas-de-Calais), mort le 1er octobre 1930, à Vaulx-Vraucourt (Pas-de-Calais).

Sénateur du Pas-de-Calais de 1920 à 1930.

Issu d'une très ancienne famille terrienne, Henri Bachelet fit son apprentissage d'agriculteur, dès son adolescence, sur le domaine de ses parents. L'invasion du pays d'Artois, pendant la guerre de 1870, par les troupes allemandes, l'obligèrent à se réfugier en Belgique avec les jeunes gens de son âge.

Appelé sous les drapeaux en 1872 pour effectuer son service militaire, il accomplit son volontariat d'un an et conquit les galons de sous-officier.

Rentré dans ses foyers, il se vit confier par son père une importante exploitation agricole, située à Vaulx-Vraucourt, qu'il devait recevoir en dot, à 24 ans, au moment de son mariage. Sa compétence et son activité sont à l'origine de la prospérité de ce domaine qui s'étend bientôt sur 200 hectares.

Il fait bénéficier ses concitoyens de son expérience et des méthodes qui contribuent à sa réussite, en fondant le premier syndicat agricole et une caisse locale de crédit à la culture dans le Pas-de-Calais. Il préside, en outre, de nombreuses créations ayant pour but le progrès agricole et l'amélioration du sort des ouvriers de la terre. Il encourage le développement de la race du cheval boulonnais. Ses succès dans les divers concours agricoles régionaux ou internationaux lui valent, en 1900, la Croix de la Légion d'honneur et, en 1910, la cravate de Commandeur du Mérite agricole. Lorsque éclata la guerre de 1914 - son domaine atteignait alors 320 hectares- ses deux fils qui dirigeaient en fait l'exploitation, furent mobilisés et il dut en assumer seul la charge, tout en s'employant au ramassage des céréales et du bétail nécessaires au ravitaillement de l'armée française et du camp retranché de Paris.

Lorsque sa province fut envahie par les troupes allemandes, son courage n'en fut pas abattu. Il eut maille à partir avec l'autorité militaire ennemie qui l'accusait d'empêcher le payement des contributions de guerre par les vingt-sept communes dont il avait la charge et de déformer le sens des communiqués de victoire germanique auprès des populations.

Il fut traduit devant un Conseil de guerre allemand, réuni à Bapaume, et condamné à six mois de détention dans une prison cellulaire et à la déportation en Allemagne. Aussi fut-il l'objet après la libération, d'une citation à l'ordre de la Nation dont les termes se passent de commentaires : « M. Bachelet, Conseiller général du canton de Croisilles, demeuré dans son exploitation agricole de Vaulx-Vraucourt, au moment de l'invasion allemande, a été pour ses concitoyens un modèle de vaillance, réconfortant les uns, secondant les autres, s'efforçant de communiquer à tous, en face de l'ennemi, l'énergie morale qui ne l'a jamais abandonné. Condamné par un Conseil de guerre, pour avoir refusé de se plier aux exigences de l'envahisseur, a subi pendant de longs mois les rigueurs des prisons allemandes, sans que jamais son courage ait fléchi. Rapatrié, s'est mis immédiatement au service de ses compagnons évacués. S'est donné passionnément à la noble tâche de restauration de nos régions dévastées. »

Il avait été élu, en 1886, conseiller d'arrondissement pour le canton de Croisilles. En 1889, élu au Conseil général, il le resta jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant plus de quarante années.

C'est au premier renouvellement du Sénat consécutif à la guerre, le 11 janvier 1920, qu'il vint siéger à la Haute Assemblée. Il fut réélu à celui du 9 janvier 1927.

Inscrit à l'Union républicaine, il fut membre des Commissions des douanes, de l'agriculture et des départements libérés ; il se fit entendre en maintes occasions, notamment sur : les nouvelles ressources fiscales (1920), les denrées alimentaires, le Budget du Ministère du Ravitaillement, la taxe sur le chiffre d'affaires, la loi de finances (1921), le Budget des dépenses recouvrables (1922), la loi de finances (1923), l'ammoniaque synthétique, l'élection des députés, le sectionnement électoral, la taxation des denrées alimentaires (1924), les céréales et farines, le Budget de l'instruction publique (1925), la taxe sur les payements, le monopole des sucres, le Budget des régions libérés, les baux à ferme de longue durée (1926), le Budget de l'agriculture (1927), les dommages de guerre (1928), le Budget du Ministère de l'Agriculture (1930).

La mort vint mettre fin brutalement à cette activité, alors qu'il entrait dans sa 80e année, le 1er octobre 1930.

Le Président Paul Doumer prononça à cette occasion, à la séance de rentrée du 4 novembre 1930, l'éloge funèbre plein d'émotion dans lequel il retraça la longue et noble carrière du défunt.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Henri BACHELET

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