État civil :
Né le 17 mars 1849
Décédé le 18 juillet 1919
Profession :
Avocat
Département :
Lot-et-Garonne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 3 janvier 1897
Elu le 7 janvier 1906
Fin de mandat le 18 juillet 1919 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CHAUMIE (JOSEPH), né le 17 mars 1849 à Agen (Lot-et-Garonne), mort le 19 juillet 1919 à Clermont-Dessous (Lot-et-Garonne).

Sénateur du Lot-et-Garonne de 1897 à 1919

Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts du 7 juin 1902 au 24 janvier 1905 Ministre de la Justice du 24 janvier 1905 au 14 mars 1906

Issu d'une famille d'artisans et d'employés, Joseph Chaumié fit ses études à la Faculté de droit de Paris où il présenta une thèse remarquée sur l'action paulienne. Il tenta l'agrégation de droit au moment du 24 mai, mais échoua. Ayant appris par la suite que des rapports de police le présentant comme révolutionnaire n'avaient pas été étrangers à cet échec, il s'inscrivit au barreau d'Agen, plaida pour les républicains poursuivis lors du 16 mai, et devint un des avocats les plus éminents du sud-ouest.

Conseiller municipal d'Agen en 1886, maire en 1896 pour le rester jusqu'en 1900, il se présenta aux élections sénatoriales du 3 janvier 1897 et fut élu au deuxième tour de scrutin, par 426 voix sur 688 votants. Sa profession de foi est celle d'un modéré, et, dès ses premiers contacts avec la Haute-Assemblée, il fonde de concert avec Waldeck-Rousseau, l'Alliance républicaine démocratique dont il est nommé vice-président, que l'affaire Dreyfus devait orienter vers la gauche. Membre de diverses commissions spéciales, son activité fut intense. Il devint, d'emblée, l'un des orateurs les plus écoutés du Sénat. Il dépose en 1898, une proposition de loi sur la réforme de l'organisation judiciaire, qu'il est chargé de rapporter. Il la soutient à la tribune en 1900. Il rapporte en 1901 le budget du Ministère de la Justice et est nommé rapporteur de la Commission de l'Armée chargée de l'examen du projet de loi adopté par la Chambre des Députés, modifiant l'article 200 du Code de justice militaire.

Il est nommé, le 7 juin 1902, Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts dans le cabinet Emile Combes et le restera jusqu'au 18 janvier 1905, date de la démission du Ministère. Pendant ces deux années et demi, sa tâche sera féconde : il promulgue et met en application la réforme de l'enseignement secondaire de 1904, intègre l'école normale supérieure dans les cadres de l'Université de Paris, et, malgré les agitations de l'époque maintient la laïcité de l'Etat. Il représente le Gouvernement aux funérailles de Zola et prononce un discours. Lors de l'inauguration du monument de Renan, il prend pour thème de son allocution : la tolérance. Il organise un gala scientifique en l'honneur du roi du Portugal, décore Claude Debussy et donne le premier encouragement officiel au salon des indépendants. Envoyé en mission à Rome en 1903, pour la célébration du centenaire de la villa Médicis, il porte un toast à « Rome, désormais et pour toujours capitale de l'Italie », dont le retentissement prépare, selon l'ambassadeur Barrère, la rupture de la Triplice et le rapprochement franco-italien. Lorsque le deuxième cabinet Rouvier succède au cabinet Combes le 24 janvier 1906, Joseph Chaumié se voit confier le Ministère de la Justice, qu'il conserve dans le troisième cabinet Rouvier du 18 .février 1906. Il se prononce en faveur de la séparation des Eglises et de l'Etat qui, dans son esprit, doit apaiser les querelles religieuses. Après le refus des cultuelles par le Pape, il dépose et fait voter plusieurs projets de loi confiant aux associations de prêtres la gestion des édifices religieux et des biens de l'Eglise. Ses efforts dans ce domaine n'aboutiront qu'après sa mort. Il fait également adopter la réforme des justices de paix et fait admettre une interprétation plus nuancée de la responsabilité pénale. C'est sous son Ministère que prend fin la phase judiciaire de l'affaire Dreyfus.

Il retrouva son siège de sénateur au renouvellement du 7 janvier 1906, au premier tour de scrutin, par 448 voix sur 662 votants. Il était toujours Ministre de la Justice au moment de cette réélection. En cette qualité, il lit, le 20 février 1906 à la Tribune du Sénat, le message du nouveau président de la République, M. Armand Fallières. Il se fait entendre au cours de la discussion de la proposition de loi relative aux actes de corruption dans les opérations électorales.

Le 9 mars 1906, le troisième cabinet Rouvier est démissionnaire et Joseph Chaumié reprend sa place à son banc de sénateur. Il siège dans diverses commissions.

Il est alors l'objet d'une violente campagne de diffamation de la part du journal Le Matin qui ne lui pardonne pas d'avoir refusé d'incliner l'Etat devant la presse. Il poursuit ce journal qui est condamné en Cour d'assises, mais Joseph Chaumié est très affecté par cette épreuve. Ses interventions au Sénat se font progressivement plus rares. Sa santé très éprouvée décline. Il ne participe plus aux travaux de la Haute-Assemblée et il meurt le 19 juillet 1919 à Clermont-Dessous (Lot-et-Garonne) à l'âge de 70 ans.

A la séance du 22 juillet, le président Antonin Dubost prononce son éloge funèbre : « Doué de grandes facultés d'assimilation et d'exposition, proclame-t-il, il connut d'importants succès de tribune. Il n'est point douteux qu'il aurait joué un rôle politique de plus en plus considérable si sa santé n'avait pas subitement fléchi. Malheureusement, ses forces physiques lui firent défaut. Il souffrit cruellement des attaques injustes et violentes dont il fut l'objet.

« Son coeur droit et généreux, son caractère profondément honnête ne s'accommodèrent pas avec un suffisant scepticisme des polémiques qui sont la rançon de tout succès politique. Il fit front courageusement, sortit vainqueur de la lutte, mais blessé à mort. Nous l'avons entouré d'une affectueuse estime, et tout le plaisir qu'il avait à se retrouver au milieu de nous, disait assez sa reconnaissance et son amitié. »

Il était le père des trois suivants.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Joseph CHAUMIE

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