État civil :
Né le 10 janvier 1840
Décédé le 28 septembre 1927
Profession :
Magistrat
Département :
Morbihan
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 mars 1900
Elu le 7 janvier 1906
Fin de mandat le 10 janvier 1920 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

RIOU (CHARLES, HENRI, MARIE), né le 10 janvier 1840 à Paimboeuf (Loire-Inférieure), mort le 28 septembre 1927 à Vannes (Morbihan).

Sénateur du Morbihan de 1900 à 1920.

C'est au cours d'une élection partielle, le 11 mars 1900, que Charles Riou fut nommé sénateur du Morbihan. Il remplaçait le général de brigade Audren de Kerdrel, décédé. Il avait donc 60 ans lorsqu'il fit son entrée au Sénat, battant son adversaire, le député radical Jacob, par 693 voix contre 253. Ancien magistrat, il était depuis 1888 maire de Vannes et depuis 1898 conseiller général du canton de Vannes-Est.

Au Sénat, il s'inscrit au groupe de la droite, ses opinions conservatrices étant très proches de celles de son prédécesseur, de tendance royaliste. C'est d'ailleurs en se référant explicitement à lui que Charles Riou prend position contre le projet d'amnistie présenté par le gouvernement Waldeck-Rousseau, projet tendant à faire cesser toutes poursuites à raison de faits pouvant se rattacher à l'affaire Dreyfus. Dans ce même mois de juin 1900, le sénateur du Morbihan se prononcera contre le projet de loi tendant à réprimer plus rapidement et plus sévèrement les outrages au chef de l'Etat, par une modification de la loi de 1881 sur la presse.

En juin 1901, le projet de loi sur le contrat d'association vient en discussion devant le Sénat. Défenseur des congrégations religieuses et de la liberté de l'enseignement, il fut de ceux qui s'opposèrent le plus fermement à ce texte. Les amendements qu'il déposa furent tous rejetés au scrutin. Le remplacement à la présidence du Conseil de Waldeck-Rousseau par Emile Combes, sénateur de la Charente-Inférieure, marqua une aggravation de la politique définie par la loi de 1901. La discussion au Sénat d'un nouveau projet de loi le 2 décembre 1902 interdisant l'ouverture d'établissements congréganistes sans autorisation est l'occasion, pour Charles Riou, de rappeler le mot de Tacite : « Corruptissima republica plurimæleges », qu'il commente en ces termes : « ... lorsqu'un régime est infidèle à ses principes..., il accumule les lois... et va d'autant plus loin qu'il ne sait pas où il va. » En juin 1903, le sénateur du Morbihan combat avec vigueur le projet de loi relatif à la construction d'office des maisons d'école et, en 1903, avec d'autres sénateurs conservateurs, lors de la discussion de propositions de loi sur l'enseignement secondaire, il dénonce l'exigence du certificat d'aptitude que le ministre entend imposer aux futurs directeurs d'école. Il sera battu mais le vote final ne constitue en fait qu'un demi succès pour le ministère Combes qui n'a pu obtenir l'abrogation pure et simple de la loi Falloux. En juin 1904, il demande en vain l'ajournement de la discussion du projet de loi interdisant l'enseignement congréganiste qui sera finalement voté par 167 voix contre 108.

En janvier 1905, après le scandale des « fiches » Emile Combes démissionnait. Son successeur, Rouvier, poursuit une politique qui trouve son aboutissement dans la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Charles Riou est parmi les opposants.

Qui relirait dans le détail les interventions de Charles Riou pendant cette période qui vit s'affermir les bases de la laïcité de l'Etat, celui-là s'apercevrait que, la passion politique mise à part, c'étaient la plupart du temps des arguments d'ordre financier qui étaient mis en avant : ce strict souci de l'équilibre budgétaire inspire Charles Riou en toutes circonstances, s'opposant à la réduction du service militaire à deux ans et contestant le bien-fondé du projet sur l'assistance aux vieillards indigents (1905).

Au renouvellement sénatorial du 7 janvier 1906, Charles Riou est élu avec 760 voix sur 984 suffrages exprimés. Ses interventions continuent à être très nombreuses et touchent à des domaines divers : corruption électorale, secret et liberté de vote, repos hebdomadaire en faveur des ouvriers, conseils de prud'hommes.

Les annales parlementaires relatent les nombreuses interventions à caractère financier du sénateur du Morbihan tout au long de sa carrière, son vote favorable en 1910 sur la question des retraites ouvrières, son opposition au traité franco-allemand sur le Maroc le 10 février 1912.

Il fait partie des 244 sénateurs qui, le 7 août 1913, votent la loi rétablissant le service militaire de trois ans ; il s'abstient dans le vote du budget de 1914 car le Sénat avait finalement accepté l'incorporation, dans la loi de finances, de l'impôt sur le revenu.

Durant les années de guerre, l'activité parlementaire de Charles Riou est moins intense.

Il ne se représente pas aux élections sénatoriales de 1920.

Charles Riou est décédé à Vannes le 28 septembre 1927, âgé de 87 ans. Il était chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand et fut le premier président de l'Union des syndicats agricoles.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles RIOU

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