Appartenance politique :
Groupe du Mouvement Républicain Populaire
État civil :
Né le 10 juin 1910
Décédé le 3 janvier 1981
Profession :
Exploitant agricole
Département :
Aisne

Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

DEGUISE (Jean)

Né le 10 juin 1910 à Douchy (Aisne)

Décédé le 3 janvier 1981 à Douchy

Sénateur de l'Aisne de 1955 à 1958

Dès l'obtention de son baccalauréat, Jean Deguise se consacre au développement de la vaste exploitation agricole possédée par sa famille. Il entre dans la vie publique dès 1935, avec son élection à la mairie de Fluquières, village proche de Saint-Quentin.

Il conserve ce mandat jusqu'à son élection à la mairie de Douchy, son village natal, en mai 1945. Il se rapproche alors du MRP, et conduit la liste de ce parti aux élections sénatoriales du 7 novembre 1948 : il obtient alors, au premier tour, 131 voix sur 1506 suffrages exprimés, ce qui ne lui permet pas de participer au second tour, dominé par le succès du RPF.

Il poursuit néanmoins son implantation locale avec son élection au conseil général, en mars 1949, pour y représenter le canton de Vermand auquel appartiennent les deux communes dont il a été successivement le maire.

Cette activité publique se double d'un rôle sans cesse croissant dans les organisations agricoles : membre de la chambre d'agriculture de l'Aisne, de l'Union des syndicats agricoles du département, il est correspondant de l'Académie d'agriculture de France. Ses talents sont couronnés par deux distinctions : il est fait chevalier du Mérite agricole en 1949, et officier d'Académie en 1951.

Candidat sans succès aux élections législatives de juin 1951, il se présente à nouveau, comme candidat isolé, mais avec l'étiquette MRP, aux élections sénatoriales du 19 juin 1955, et remporte au premier tour 435 voix sur 1 511 suffrages exprimés.

Pour le deuxième tour, il constitue avec René Blondelle, autre candidat isolé, une liste sans étiquette, qui remporte deux des trois sièges à pourvoir ; Jean Deguise obtient alors 731 voix sur 1 513 suffrages exprimés.

Au Conseil de la République, il est membre du groupe des Républicains populaires, et siège à la Commission des affaires économiques et à celle de la famille ; ses principales interventions portent sur les problèmes financiers et agricoles : institution d'un fonds national de solidarité (mai 1956), projet de loi de finances pour 1957 (décembre 1956), politique agricole du Gouvernement (mars 1957), prêts aux collectivités locales (avril 1957), défense du beurre fermier (janvier 1958), interdiction des cumuls ou réunions d'exploitations agricoles (février 1958).

Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle.

Ve République

DEGUISE (Jean)

Né le 10 juin 1910 à Douchy (Aisne)

Décédé le 3 janvier 1981 à Douchy (Aisne)

Sénateur de l'Aisne de 1955 à 1971

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 288)

Jean Deguise est réélu sénateur de l'Aisne grâce au soutien de 859 grands électeurs sur 1 548 au second tour, le 26 avril 1959. Il figure en effet en seconde position sur la liste conduite par René Blondelle, qui emporte les trois sièges du département. Il reste fidèle aux formations qui, sous différents noms, se réclament de la démocratie chrétienne au Sénat jusqu'en 1971 : groupes des Républicains populaires (1959-1968), des Républicains populaires et du Centre démocratique (1965-1968) puis de l'Union centriste des démocrates de progrès (1968-1971). Jean Deguise siège à la commission des affaires économiques aux côtés de René Blondelle de 1959 à 1965, puis à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale. Il devient membre du Sénat de la Communauté le 8 juillet 1959.

Le sénateur de l'Aisne s'intéresse surtout aux questions agricoles. Il utilise volontiers les questions orales, avec ou sans débat, pour interpeler le Gouvernement sur la nécessité d'un relèvement des prix agricoles qui puisse garantir un revenu décent aux exploitants agricoles. Son opposition à la politique agricole conduite par l'exécutif est plus nuancée que celle de son collègue René Blondelle. Le 7 juillet 1959, lors du débat sur la loi de programme relative à l'équipement agricole, il reconnaît la pertinence des analyses qui plaident pour une restructuration des exploitations et une meilleure organisation des circuits de distribution. Il partage l'ambition de faire de la France un géant de l'agro-alimentaire mais invite le Gouvernement à ne pas s'assigner que des objectifs de long terme. Il conviendrait ainsi, selon lui, de « pratiquer momentanément une politique de hausse des prix agricoles » pour soutenir les revenus. Jean Deguise illustre fréquemment son propos d'exemples en relation avec les produits agricoles cultivés dans son département, comme la pomme de terre et la betterave.

Il intervient dans le débat sur la loi d'orientation agricole à l'été 1960, en qualité de rapporteur de la commission des affaires économiques. Il refuse d'opposer « les structures aux prix », considère « ces deux problèmes comme fondamentaux », et apporte au texte gouvernemental un soutien modéré (séances des 22 juin, 19 et 25 juillet 1960). Rapporteur de la loi sur les prix agricoles plus d'un an plus tard, il regrette que l'exécutif fasse « supporter à l'agriculture une part excessive des disciplines et des sacrifices qu'exige ... le redressement monétaire et financier du pays » et préconise de mener de pair « politique des prix, politique des marchés et politique des structures ». Prudent, il met en garde contre les « dangers » d'une politique des prix qui ne serait pensée que dans un objectif d'orientation des productions et prévient que « le Sénat [...] ne saurait la cautionner » (séance du 14 décembre 1961).

La même attitude critique gouverne l'attitude de Jean Deguise à l'égard du complément à la loi d'orientation agricole examiné par la Haute assemblée le 25 juillet 1962. Rapporteur de ce texte, il voit dans les sénateurs « les défenseurs naturels du monde rural » et traduit la déception de la commission des affaires économiques qui constate que rien dans le projet ne reprend « les articles de la loi d'orientation agricole relatifs à l'équivalence de rémunération du travail et du capital entre agriculteurs et autres professions ». C'est moins une opposition systématique - même après que les ministres du Mouvement républicain populaire (MRP) ont quitté le Gouvernement en 1962 - que le pragmatisme d'un élu qui caractérise les votes de Jean Deguise. Il accorde les pouvoirs spéciaux au Gouvernement pour ramener l'ordre en Algérie au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960), soutient la réforme des régimes matrimoniaux (13 juillet 1965) comme la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967).

Le 23 juillet 1968, le sénateur de l'Aisne s'émeut de l'attitude de la France dans la guerre du Biafra. Il déplore l'absence de réaction officielle face au massacre de milliers d'Ibos - cette ethnie est majoritaire au sein de la République sécessionniste du Biafra, proclamée le 30 mai 1967 - par les armées nigérianes. Il observe que le Royaume-Uni et l'URSS envoient des armes au Nigeria et souhaite que « la diplomatie française se montre [...] non plus passive mais très active » dans une « affaire qui intéresse l'ensemble de l'humanité ».

Le 18 décembre 1968, alors que l'exécutif envisage de consulter les Français sur la réforme régionale, Jean Deguise s'étonne que le découpage administratif envisagé se calque « à peu de chose près sur les provinces de l'ancien régime ». La solution consistant à « réduire à cinquante départements d'un million d'habitants le nombre des départements » lui paraissait au contraire préférable ou, à défaut, la définition de six grandes régions autour des axes de communication et non sur la base des « provinces d'antan ». A ces six ensembles s'ajouteraient trois régions dont la géographie et l'histoire s'accordent à reconnaître la spécificité : la Corse, l'Alsace et la Bretagne. « Sans illusion sur l'audience qui sera donné à son] propos », Jean Deguise prend position « résolument contre le projet [...] de régionalisation ».

Dans une de ses dernières interventions au Palais du Luxembourg, le 9 juin 1971, il revient à la question de « l'écart entre le revenu agricole et ceux des autres secteurs de l'économie », pour déplorer que l'objectif de la parité n'ait pas été atteint en France, malgré les progrès que le Marché commun a permis d'enregistrer en matière agricole.

Après le décès de René Blondelle, les modérés se divisent dans l'Aisne à l'occasion des sénatoriales du 26 septembre 1971. Jean Deguise figure en seconde position sur une liste centriste conduite par le président du Conseil général Jacques Pelletier, mais de nombreuses candidatures isolées compliquent la donne électorale. Si Jacques Pelletier est élu dès le premier tour avec 935 voix sur 1 587, Jean Deguise n'en obtient que 561, contre 510 pour le maire de Saint-Quentin Jacques Braconnier et 470 pour l'édile de Bièvres, Gilbert Devèze. Lors du scrutin décisif, 618 suffrages de grands électeurs se portent sur son nom. Jacques Braconnier et Gilbert Devèze, qui en recueillent respectivement 705 et 660, sont élus. Tirant les leçons de cette défaite, Jean Deguise démissionne de son mandat de conseiller général de Vermand. Il reste cependant maire de Douchy jusqu'en 1977.

Jean Deguise décède à l'âge de 70 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean DEGUISE

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