Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 21 février 1905
Décédé le 31 décembre 2006
Profession :
Instituteur
Département :
Nord
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Fin de mandat le 2 février 1956 (Démission (élu(e) député))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

DENVERS (Albert, Jérémie, Joseph, Cornil)

Né le 21 février 1905 à Oost-Cappel (Nord)

Conseiller de la République de 1946 à 1948

Sénateur du Nord de 1948 à 1956

Député du Nord de 1956 à 1958

Albert Denvers, fils d'un employé des douanes, né à Oost-Cappel dans le Nord occupe, après sa sortie de l'Ecole normale d'Arras, divers postes dans les Flandres. Militant actif du syndicat national des instituteurs et de la S.F.I.O. à laquelle il a adhéré en 1925, il tente de créer des syndicats d'ouvriers agricoles et en 1936, en tant que secrétaire de l'Union locale de la C.G.T., il organise à Gravelines une grève des marins pêcheurs.

En 1937 il est élu conseiller général de Gravelines et les habitants de ce canton le rééliront régulièrement après la guerre en 1945, 1949 et 1955. Il est élu maire de Gravelines en 1947 et réélu en 1953. Il se présente pour les deux élections aux Assemblées Constituantes en octobre 1945 et en juin 1946 ainsi qu'aux législatives du 10 novembre 1946 dans la première circonscription du Nord (Dunkerque). La S.F.I.O. obtient un siège à chacune de ces élections, ce qui ne permet pas à Albert Denvers, second de liste, d'être élu.

Le 8 décembre 1946 il est élu au Conseil de la République. Le 7 novembre 1948 il est élu sénateur du Nord et réélu le 18 mai 1952.

Le nouveau Conseiller de la République est nommé membre de la Commission des moyens de communication et des transports et de la Commission de la marine et des pêches dont il est élu Vice-Président en 1952. Cette même année il entre dans la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. En 1953 il appartient à la Commission de coordination chargée de suivre l'élaboration et la mise en oeuvre du IIe Plan et à la Commission supérieure du crédit maritime mutuel. En 1954 il est membre suppléant de la Commission de l'éducation nationale.

La première tâche de l'élu est d'inviter le gouvernement à venir en aide aux victimes de catastrophes : accident de Thumeries, tempêtes d'octobre 1949, intempéries de 1954. Il se soucie de l'évolution du marché de la pomme de terre, des besoins en fer blanc des conserveries, de l'accélération du traitement des dossiers de pensions des aveugles. Il s'intéresse aussi à l'équipement du Nord, qu'il s'agisse de l'achèvement du canal du Nord ou de la mise à l'étude du tunnel sous la Manche.

L'essentiel de son activité va se déployer dans deux domaines : les questions maritimes et le logement.

Le 7 mars 1947, rapporteur de la Commission de la marine marchande et des pêches, il analyse le déséquilibre entre les prix de vente taxés depuis longtemps à un niveau assez bas, et l'augmentation importante des prix de l'avitaillement et des cotisations aux caisses d'allocations familiales. Il demande diverses mesures - détaxation du carburant, réduction des frais d'assurances, atténuation des charges sociales - en faveur de la pêche artisanale dite « à la part ». Il demande ultérieurement de maintenir les subventions pour l'équipement des ports afin de construire des môles de protection et d'allonger les jetées. Il propose d'améliorer l'entretien des phares et balises et de réparer les écluses du port de Dunkerque. Il souhaite encourager la production de poisson : statut des mareyeurs-expéditeurs, aide à la pêche au thon, réforme de l'armement de la morue resté trop malthusien.

Selon lui, le budget de la marine marchande devrait encourager plus d'initiatives et donner plus d'élan à un secteur économique qui contribue à l'équilibre de la balance des comptes. Il plaide pour le regroupement des renseignements maritimes, la création d'un système d'assurances-chômage et pour l'augmentation des dotations du crédit maritime mutuel. Il se félicite des efforts du gouvernement en faveur de l'Office scientifique des pêches et est favorable à la construction d'un nouveau paquebot sur la ligne de l'Atlantique-nord.

Le 13 mai 1948 Albert Denvers intervient sur la formation des coopératives de reconstruction prévues par la loi du 28 novembre 1946, « précieux outil » selon lui de travail et de réalisation pour les sinistrés.

La crise du logement est pour lui un « problème de salut public » qui trouvera son remède dans une action des organismes d'H.L.M. aussi bien pour la location que pour l'accession à la propriété. Ses nombreux amendements, rapports et observations concernent le financement des logements, la participation des collectivités locales, les garanties hypothécaires, les expropriations de terrains, la gestion et l'assouplissement de la réglementation. Selon lui, la notion de « loyer social » adapté aux faibles ressources des occupants doit se substituer à celle de « loyer de rentabilité ».

Aux élections législatives de 1956, un accord est conclu entre la S.F.I.O. qui présente Albert Denvers, toujours en seconde place sur sa liste et le parti radical-socialiste qui n'a que peu d'influence dans la région. L'apparentement n'obtient pas 50 % des voix ce qui entraîne une répartition des sièges à la proportionnelle. La liste S.F.I.O. obtient deux sièges pour ses 47 614 voix. Albert Denvers a réalisé le meilleur score de la liste avec 49 124 voix. Le nouveau député de Dunkerque travaille à l'Assemblée nationale dans le même domaine qu'au Sénat. Membre de la Commission de la marine marchande et de la pêche, il devient président de celle du logement (10 février 1956).

A l'exception de quelques observations sur la situation des ports du Nord et sur l'enseignement technique maritime, Albert Denvers consacre son activité au problème du logement. La tribune de l'Assemblée lui permet de présenter à nouveau les observations qu'il a faites au Sénat sur l'excessive lenteur de la liquidation des dommages de guerre. Il souhaite que priorité soit donnée aux plus démunis dans l'indemnisation des dommages.

Il est le porte-parole des élus locaux qui entreprennent des programmes de logements sociaux. Tous se retrouvent devant de grandes difficultés dans la mesure où les prix de revient de ces logements ne sont pas réévalués depuis trois ans alors que les plans ne peuvent pas en être modifiés, ce qui selon lui, serait d'ailleurs injuste pour les habitants puisque des éléments de confort seraient alors supprimés.

Albert Denvers rapporte en 1956 la loi-cadre sur la construction qui suscite un vif intérêt dans la presse et dans les milieux professionnels. Le plan quinquennal prévoit une modernisation accélérée de l'industrie du bâtiment, une coordination des initiatives des maîtres d'ouvrage pour la construction ou la rénovation de 300 000 logements par an tant dans le secteur locatif que dans celui de l'accession à la propriété. Les caisses d'épargne, dont le montant maximum des dépôts devrait être relevé, seront mobilisées pour cette oeuvre sociale. Le coût du financement sera réduit car les communes qui ont déjà beaucoup réalisé dans le domaine du logement social bénéficieront d'un allègement des charges d'emprunt. Une politique foncière municipale sera encouragée, par exemple par la diminution des procédures du régime de l'expropriation, et de grands ensembles pourront être plus facilement réalisés. Il demande un assouplissement des règles d'attribution de l'allocation-logement dont le nombre de bénéficiaires -17 000 en 1951, 150 000 en 1956 - ne cesse d'augmenter mais qui demeure loin de couvrir l'ensemble des besoins. Poursuivant dans sa réflexion sur l'habitat, l'élu du Nord aborde l'aménagement du territoire qu'il souhaite voir fondé sur une localisation sélective des investissements publics et sur la création de villes nouvelles.

Seuls ses votes expriment ses sentiments sur les autres grands problèmes de la nation. Il vote pour la création de la Communauté économique européenne le 9 juillet 1957. Il est favorable à la loi-cadre en Algérie le 31 janvier 1958, soutient le 27 mai 1958 la proposition de résolution tendant à décider une révision constitutionnelle mais donne son appui au général de Gaulle les 1er et 2 juin 1958.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Albert DENVERS

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