Appartenance politique :
Groupe des Républicains Indépendants
État civil :
Né le 21 février 1889
Décédé le 13 septembre 1948
Profession :
Capitaine au long cours
Département :
Hautes-Alpes
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 8 décembre 1946
Fin de mandat le 13 septembre 1948 (Décédé)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

MARINTABOURET (Emile)

Né le 21 février 1889 à Saint-Etienne-en-Dévoluy (Hautes-Alpes)

Decédé le 13 septembre 1948 à Paris

Conseiller de la République des Hautes-Alpes de 1946 à 1948

Issu d'une vieille famille des Hautes-Alpes de condition modeste, son père est agriculteur, Emile Marintabouret est le dernier né d'une famille de sept enfants. Orphelin dès l'âge de six ans, privé ainsi de la protection et de l'appui paternels, il est obligé de gagner sa vie de très bonne heure.

A l'instar de beaucoup d'enfants de sa rude terre natale, il s'expatrie. Montevideo, capitale et principal centre industriel de l'Uruguay, également fameux comme port d'escale et d'exportations, est la première étape de son existence. Il s'oriente vers la Marine marchande et y débute, à quatorze ans, comme petit commis de magasin. Un an après, le voilà mousse. Sur les grands courriers d'Australie, il parcourt successivement toutes les routes maritimes du globe, et gravit avec opiniâtreté tous les échelons de la hiérarchie pour obtenir enfin, à l'âge de vingt-quatre ans à peine, le brevet de capitaine au long cours. Nous sommes alors en 1913. L'horizon international s'assombrit rapidement.

La guerre de 1914-1918 le voit prendre part à toutes les opérations d'importance dans des zones infestées de sous-marins ennemis, en particulier dans l'Adriatique et dans les Dardanelles, lors de l'expédition franco-anglaise malheureuse de 1915 pour s'emparer du Détroit, mais aussi à Salonique (aujourd'hui Thessalonique), au cours de la campagne de Macédoine, dans l'Atlantique et dans la Manche. D'élogieuses citations et la Légion d'honneur récompen sent alors son mérite et son courage.

En 1919, Emile Marintabouret est admis, à l'issue d'un concours, parmi les pilotes du port de Marseille. En 1934, sous les auspices de la fédération nationale des pilotes de France, il devient le chef de ce service, après que ses pairs l'ont élu par six fois à la présidence de leur syndicat.

Muni d'une situation stable, ce travailleur infatigable en profite pour se former intellectuellement lui-même, sans professeur. Il obtient une capacité en droit à la faculté d'Aix-en-Provence, puis, plus tard, un certificat d'études supérieures de droit maritime à la faculté marseillaise libre de droit.

Si la vie l'a d'abord écarté des siens, Emile Marintabouret n'en a pas oublié pour autant son village natal du Dévoluy. Chaque fois que ses obligations professionnelles le lui permettent, il revoit sa famille et les amis fidèles qu'il a laissés dans les Hautes-Alpes, parle avec eux le patois local et se dévoue aux intérêts de son département d'origine. Ses concitoyens comprennent très vite l'aide précieuse que peuvent leur apporter « son expérience de la vie, son indépendance politique, son caractère loyal et son esprit lucide », ainsi que le notera Robert Sérat, vice-président du Conseil de la République, dans l'éloge funèbre qu'il prononcera le 14 septembre 1948. Dès 1922, les électeurs du canton de Saint-Etienne-en-Dévoluy l'appellent pour la première fois à les représenter au conseil général. Il sera réélu tout au long de sa vie avec des majorités sans cesse accrues et tiendra même le record de tout le département en 1945, en obtenant seize fois plus de voix que son concurrent !

La seconde guerre mondiale et l'Occupation ne le voient pas dévier de la ligne qu'il s'est tracée. Dès l'armistice de juin 1940, alors que se posent les fondations du gouvernement de Vichy, Emile Marintabouret, ardent patriote, choisit son camp. Président de la commission des travaux publics du conseil général des Hautes-Alpes, il refuse, malgré les sollicitations et les risques que peuvent entraîner ce refus, de siéger au conseil départemental nouvellement créé. Ses compatriotes lui en seront reconnaissants dès la Libération.

En 1946, Emile Marintabouret est candidat aux élections au Conseil de la République sur la liste de concentration républicaine des indépendants, et présente un programme à dimension nationale (révision de la constitution, équilibre du budget...), qui prend également en compte les améliorations concrètes au niveau départemental (suppression des appellations contrôlées, développement du tourisme...). Le jour du vote, le 8 décembre, il rappelle dans sa profession de foi la pleine légitimité de sa candidature, son combat pour les intérêts de sa région, et sa volonté de lutter contre le communisme.

Le 8 décembre 1946, Emile Marintabouret est élu conseiller de la République des Hautes-Alpes. Entré au Conseil de la République comme indépendant, il rejoint par la suite le rassemblement de la gauche républicaine (RGR). Il est nommé membre de la commission de l'Intérieur et de la commission de la marine et des pêches.

Son expérience professionnelle l'incite à se pencher avec attention sur toutes les questions liées à la marine marchande. Ainsi, il intervient dans la discussion sur le budget de la marine marchande, en 1947, ou sur l'organisation de la marine marchande, en 1948.

Fidèle à ses électeurs, il n'oublie pas non plus les intérêts de sa région, et intervient notamment, en qualité de rapporteur, à la discussion sur l'aide aux départements et communes pour le « déneigement » en décembre 1947. Il dépose une proposition de résolution sur le même problème.

Enfin, il n'hésite pas à prendre certaines initiatives qui, tout comme maints épisodes de sa vie d'aventures, révèlent un esprit ferme et audacieux, puisqu'il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à un nouvel examen du projet de construction d'un tunnel sous la Manche.

C'est alors que son état de santé se dégrade, et s'aggrave au point de l'empêcher de participer à l'activité parlementaire. Il succombe au cours d'une opération chirurgicale, le 13 septembre 1948.

Emile Marintabouret était officier de la Légion d'honneur, officier du mérite maritime, officier de l'Instruction publique, et décoré de la médaille de sauvetage.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emile MARINTABOURET

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr