Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 25 août 1901
Décédé le 22 août 1984
Profession :
Professeur agregé
Département :
Rhône

Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

PINTON (Auguste)

Né le 25 août 1901 à Lyon (Rhône)

Décédé le 22 août 1984 à Lyon (Rhône)

Conseiller de la République puis sénateur du Rhône de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat aux Travaux publics, aux Transports et au Tourisme du 2 février 1956 au 21 mai 1957

Auguste Pinton, fils d'un artisan passementier, voue sa carrière à l'enseignement. Après une licence de lettres puis un diplôme d'études supérieures d'histoire et géographie il devient d'abord instituteur à Grigny près de Lyon puis professeur à l'école normale de Montbrisson ainsi qu'à l'école nationale professionnelle de la Martinière de Lyon. En 1933, il est reçu à l'agrégation d'histoire et géographie et enseigne alors au lycée Ampère, à Lyon. Il mène parallèlement à sa carrière professionnelle une importante activité politique et milite dès 1929 au comité radical du 1er arrondissement de Lyon. En 1935, il obtient un premier mandat local en devenant conseiller municipal du 1er arrondissement puis secrétaire du conseil municipal. Il travaille avec le président Hérriot qu'il considère comme un modèle politique.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Auguste Pinton est mobilisé dans l'armée des Alpes. Après la démobilisation, son mandat de conseiller municipal révoqué par le gouvernement de Vichy, il entre dans la Résistance où il participe notamment à la création des comités départementaux de libération. De même, il participe à la fondation du journal résistant Franc-tireur. Il débute alors une carrière de journaliste et publie de nombreux d'articles dans le Concorde et le Démocrate dont il est aussi membre du comité de rédaction. En 1943, il est promu responsable régional des mouvements unis de la résistance et organise la préparation de la libération de Lyon. Il participe aux combats dès le mois de septembre 1944. A leur issue, il est nommé premier adjoint à l'Hôtel deVille. Il est confirmé dans ses fonctions aux élections municipales. Le 23 avril 1945, il reconquiert par ailleurs son mandat de conseiller municipal du 1er arrondissement de Lyon. Il reçoit la médaille de la Résistance, la croix de guerre (1939-1945) ainsi que la Légion d'honneur pour son activité et son courage pendant les quatre années de conflit mondial.

Toujours professeur agrégé au lycée Ampère de Lyon, il se présente aux élections du Conseil de la République sur la liste présentée par le Rassemblement des gauches républicaines, le 8 décembre 1946. Il est élu avec 459 voix pour 752 suffrages exprimés. Le 28 janvier 1947, il est nommé membre de la commission des affaires étrangères, de la commission du ravitaillement ainsi que de la commission de l'éducation nationale, des sports, de la jeunesse et des loisirs. Il prend position en faveur du ravitaillement des non-producteurs résidant dans les collectivités locales. Il participe par ailleurs au débat incitant le gouvernement à réformer la loi du 30 octobre 1946 sur le suffrage universel.

Réélu le 7 novembre 1948 sur la liste de l'Union des républicains démocrates. Auguste Pinton appartient désormais à la commission des affaires étrangères (1949, 1950, 1951, 1952) ainsi qu'à la commission des moyens de communication et des transports (1949, 1950). En 1951, il sera élu président de cette commission. Le 14 décembre 1948, il est désigné pour participer à la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la mise en oeuvre de la convention de coopération économique européenne et du programme de relèvement européen. Lors des séances parlementaires, Auguste Pinton se montre très actif, participant à de nombreux débats. Ainsi, il prend part aux discussions concernant le règlement des questions spécifiques à la situation d'après-guerre : les projets de loi relatifs à l'aménagement des prélèvement exceptionnels afin de lutter contre l'inflation ou la fixation des maxima de dépenses pour 1949 (1948). Il s'intéresse également aux questions internationales et participe aux débats concernant notamment la ratification du Pacte atlantique (1949), et l'approbation de l'accord d'aide mutuelle entre la France et les Etats-Unis (1950). Il pose une question orale au ministre des Affaires étrangères sur la convention prévoyant l'organisation d'une autorité internationale de la Rhur (1949). Il demande que soit ouvert un débat à ce propos. En 1951, il interpelle le ministre de l'Economie sur les conséquences de la libéralisation des échanges réclamée par l'OECE. Enfin, il participe à la discussion de nombreux projets de loi, tels que l'aménagement des dotations budgétaires pour l'exercice respectif de 1948, 1949 et 1950, la prorogation de certains baux de locaux d'immeubles à usage commercial, industriel ou artisanal (1950) ou la réglementation du commerce de l'essence (1949).

Auguste Pinton se présente à nouveau aux élections sénatoriales du 18 mai 1952 et obtient sa réélection avec 332 voix pour 1248 suffrages exprimés. Il est nommé membre titulaire de la commission des affaires étrangères (1952-1956) et membre de la commission des transports (1952-1956). Il est par ailleurs désigné membre suppléant à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe (1952) ainsi que membre suppléant de la commission de l'éducation nationale (1953). Il appartient à différentes sous-commissions : coopération économique européenne ainsi que coordination et contrôle de l'exécution et de la mise en application du traité de la communauté européenne du charbon et de l'acier (1953), sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises nationalisées et des sociétés d'économie mixte ainsi que celle du charbon et acier (1954). Il participe enfin à la commission interparlementaire étudiant les moyens d'aboutir à une simplification des formalités de frontières pour les voyageurs (1954). Il est de plus élu président de la commission des moyens de communication en 1956. En qualité de rapporteur de la commission des affaires étrangères, il intervient lors de la discussion du projet de loi portant sur la ratification des accords franco-sarrois (1953). La même année, il dépose plusieurs amendements concernant d'une part, le régime des élections municipales et d'autre part, le développement des crédits affectés aux dépenses des ministères pour l'exercice de 1954. Il intervient par ailleurs dans la discussion de plusieurs projets de loi relatifs au redressement économique et financier ou à l'amnistie. En 1955, il prend la parole au cours de la discussion du projet de loi portant sur le développement des crédits affectés aux dépenses dans les secteurs des travaux publics, des transports, du tourisme, de la jeunesse et des sports, de l'enseignement et de l'intérieur. Il dépose de même un amendement à propos du projet de loi relatif aux comptes spéciaux du Trésor.

Européen convaincu, il pose de nombreuses questions orales sur ce thème, d'abord au ministre des Affaires étrangères au sujet de l'interprétation des accords franco-sarrois puis sur l'attitude du gouvernement à la suite du référendum sarrois. Il interpelle le ministre de l'Intérieur sur la suppression des passeports dans les relations de la France avec les autres Etats membres du Conseil de l'Europe. Il demande qu'un débat ait lieu à ce sujet. Enfin, le ministre des Finances est questionné à son tour à propos du contrôle douanier au passage des différentes frontières.

Auguste Pinton est nommé secrétaire d'Etat aux Travaux Publics, aux Transports et au Tourisme du cabinet Guy Mollet, du 2 février 1956 au 21 mai 1957. Libéré de ses fonctions, il est à nouveau nommé membre titulaire de la commission des affaires étrangères ainsi que de la commission des moyens de communication. Il appartient par ailleurs à la commission du charbon et de l'acier ainsi qu'à celle de la reconstruction en tant que membre suppléant. A la fin de la IVe République, Auguste Pinton vote les pleins pouvoirs et la loi constitutionnelle les 2 et 3 juin 1958. Réélu le 8 juin 1958, il prend position pour l'Algérie française au sein de la République.

Ve République

PINTON (Auguste, Jean)

Né le 25 août 1901 à Lyon (Rhône)

Décédé le 22 août 1984 à Lyon (Rhône)

Conseiller de la République, puis sénateur du Rhône de 1946 à 1977

Secrétaire d'Etat aux travaux publics, aux transports et au tourisme du 2 février 1956 au 21 mai 1957

Auguste Pinton sollicite avec succès le renouvellement de son mandat de sénateur du Rhône à l'occasion des élections du 26 avril 1959. Le vote a lieu au scrutin proportionnel et la liste « d'Union des Républicains », qu'il conduit, obtient 251 voix sur 1 667 (15,1%). A l'issue de ce scrutin, le département du Rhône est représenté au Palais du Luxembourg par le communiste Camille Vallin, le radical Auguste Pinton, les indépendants Claudius Delorme et Florian Bruyas ainsi que le dissident du Mouvement républicain populaire (MRP), Joseph Voyant.

L'élu lyonnais - il siège au conseil municipal de la capitale des Gaules jusqu'au milieu des années soixante - retrouve le groupe de la Gauche démocratique au Sénat sous la Ve République. Il siège à la commission des affaires économiques et du Plan de mai 1959 à novembre 1972 et en est un temps le secrétaire au début des années 1960. Auguste Pinton appartient en outre à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe jusqu'en 1968. Parlementaire chevronné, il intervient à de nombreuses reprises dans l'hémicycle, sur des sujets très variés. Membre de la Commission spéciale chargée d'élaborer le règlement provisoire du Sénat de décembre 1958 à juin 1959, il se montre très soucieux des prérogatives de la Haute assemblée. Le 27 octobre 1960, il critique la position du Conseil constitutionnel sur le règlement provisoire que le Sénat s'était donné un an plus tôt et exprime les réticences de nombreux parlementaires à voir désormais le pouvoir législatif soumis au jugement d'une Cour suprême à la française. Jusqu'à la démission du général de Gaulle en 1969, ses interventions s'ouvrent fréquemment sur le regret de la désinvolture avec laquelle l'exécutif traite la seconde chambre depuis le référendum d'octobre 1962.

Auguste Pinton continue de participer dans les années 1960 aux discussions des textes de lois concernant les travaux publics ou les transports - il avait été en charge de ces dossiers dans le gouvernement de Guy Mollet. Il est par exemple rapporteur pour avis du budget de la construction et des travaux publics pour 1962 (22 et 25 novembre 1961) ou de la partie « Transports et tourisme » du IVe Plan (10 et 11 juillet 1962). Auguste Pinton utilise en particulier les questions orales avec débat pour interpeler le Gouvernement sur les mesures envisagées pour développer les liaisons intérieures aériennes (18 mai 1960), remédier à l'augmentation du nombre des accidents de la circulation (15 mai 1962) ou réaliser une liaison fluviale à grand gabarit entre la mer du Nord et la Méditerranée (22 avril 1965). Il s'alarme des « difficultés croissantes que connaissent les exploitants des services ruraux de transports de voyageurs » (question orale du 6 juillet 1962) ou de « la suppression envisagée du trafic voyageur de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) sur près de 5000 kilomètres de voies ferrées dites « secondaires » » (question orale du 13 octobre 1966).

Européen convaincu, l'ancien enseignant interroge le ministre de l'éducation nationale en octobre 1961 sur les perspectives de coopération européenne s'agissant de l'écriture des programmes scolaires « d'histoire, de géographie, de littérature et d'éducation civique ». Comme beaucoup d'opposants au pouvoir gaulliste, il reproche à ce dernier sa gestion du problème des rapatriés (question orale du 28 avril 1964) ou son peu de considération pour les libertés locales (séance publique du 3 juin 1964).

Très critique à l'égard du « revirement gaullien » sur la question algérienne, Auguste Pinton s'abstient lors du vote sur les pouvoirs spéciaux, au lendemain de la semaine des barricades (2 février 1960). Il approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965) comme la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967).

Renonçant apparemment à toute ambition lyonnaise, le sénateur du Rhône est devenu maire de Thizy, un chef-lieu de canton situé à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de la préfecture du Rhône, en 1965. Il emmène une liste d'« Union des maires républicains pour la défense des libertés locales » aux élections sénatoriales du 22 septembre 1968. Soutenue par les radicaux et les socialistes, sa liste obtient 508 voix, soit 25,1% des suffrages. Ce résultat permet à Auguste Pinton d'être réélu, dans un contexte marqué par le succès des listes modérées. Le communiste Camille Vallin perd en revanche son siège de sénateur du Rhône à cette date.

L'activité parlementaire d'Auguste Pinton demeure très soutenue entre 1968 et 1977. Il participe ainsi au débat autour de la loi d'orientation sur l'enseignement supérieur, à l'automne 1968. Ce texte entend tirer les leçons du malaise étudiant qui s'est manifesté à l'occasion de la crise de mai. Le sénateur du Rhône n'accable pas l'exécutif sur ce dossier et ouvre son propos en constatant que « la crise étudiante n'est pas particulière à la France », même si elle y a pris « son caractère le plus âpre ». Il l'interprète comme une crise de civilisation, « une réaction de la jeunesse mondiale [...] en face d'une évolution de l'humanité future vers la civilisation de la masse conditionnée, du robot, une civilisation où l'ordinateur remplacerait l'intelligence ». Il conteste que l'Université et « ses maîtres soient demeurés aussi statiques qu'on le dit » mais juge que le système français souffrait surtout d'un « excès de centralisation ». Il se dit décidé à voter le projet de loi, mais redoute que « les moyens en personnel, en matériel » ne « suivent » pas l'ambition du ministre Edgar Faure et prévient qu'il restera vigilant sur l'application du texte (24 octobre 1968). Très engagé dans la campagne en faveur du « non » au référendum du 27 avril 1969, il plaide avec succès en faveur d'un soutien du Parti radical à la candidature d'Alain Poher, plutôt qu'à Gaston Defferre, dès le premier tour du scrutin présidentiel organisé à la suite de la démission du général de Gaulle. Il désapprouve en revanche la stratégie de rapprochement avec les centristes que conduit Jean-Jacques Servan-Schreiber, président du Parti radical, au début des années 1970, craignant qu'elle n'éloigne les héritiers d'Edouard Herriot du Parti socialiste. En 1972, il s'éloigne du Parti radical, comme Gaston Monerville, pour rejoindre le Mouvement des radicaux de gauche (MRG). Il s'inscrit donc dans l'opposition aux gouvernements Chaban-Delmas, Messmer, Chirac et Barre. Ses critiques portent en particulier sur l'insuffisante autonomie reconnue à l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) (8 avril 1969) ou sur une politique fiscale qu'il estime favorable à la rente au détriment du travail (29 mai 1973).

Auguste Pinton quitte la commission des affaires économiques pour celle des affaires étrangères, de la défense nationale et des forces armées en novembre 1972. Il est nommé vice-président de cette commission permanente en octobre 1974 et conserve cette responsabilité jusqu'en 1977. Il reste très hostile à la politique étrangère de Georges Pompidou puis de Valéry Giscard d'Estaing. Le 28 novembre 1974, il se désole ainsi que seuls « les égoïsmes à courte vue » gouvernent la politique extérieure des pays européens, reproche au ministre Jean Sauvagnargues d'avoir « sacralisé l'Organisation de libération de la Palestine » en rendant visite à Yasser Arafat et dénonce enfin « le mythe de la force de frappe ».

Le sénateur du Rhône rejette la loi créant les régions, qu'il juge insuffisamment favorable aux libertés locales (29 juin 1972) mais soutient de grandes réformes « sociétales » comme l'abaissement de la majorité à 18 ans (28 juin 1974), la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) ou la création du divorce par consentement mutuel (18 juin 1976). La dernière intervention d'Auguste Pinton au Sénat porte sur l'élection des membres du Parlement européen au suffrage universel direct. Il souhaite que cette avancée démocratique ouvre la voie à une évolution de l'Europe vers le « stade fédéral » et voit dans la construction européenne « la seule chance de survivre pour la France comme grande nation » (séance du 23 juin 1977).

L'ancien adjoint au maire de Lyon ne sollicite pas le renouvellement de son mandat sénatorial lors des élections du 25 septembre 1977. Il abandonne à la même époque la présidence de la Fédération du Mouvement des radicaux de gauche dans le Rhône, mais conserve celle du cercle Edouard Herriot, où est perpétuée la mémoire de celui qui avait été son professeur de latin. Auguste Pinton meurt à Lyon, en août 1984. La presse lyonnaise salue alors en lui un « grand résistant » et « un homme qui a toujours su garder sa fidélité à la famille de la gauche humaniste et libérale ». Auguste Pinton était officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, ainsi que de la médaille de la Résistance.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Auguste PINTON

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