Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 9 décembre 1924
Décédé le 2 février 1987
Profession :
Pharmacien
Département :
La Réunion
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


BÉNARD (Paul)

Né le 9 décembre 1924 à Saint-Paul (La Réunion)

Décédé le 2 février 1987 à Saint-Paul

Sénateur de La Réunion de 1983 à 1987

Né à Saint-Paul, sur l'île de La Réunion, le 9 décembre 1924, Paul Julius Bénard étudie à l'école primaire de Rivière Saint-Louis puis au lycée Leconte de Lisle. Mobilisé en 1944, il est affecté à Madagascar au sein des Forces françaises combattantes puis à Saint-Cyr Coëtquidan, en métropole. À l'issue de la guerre, il reprend ses études à la faculté de pharmacie de Montpellier. De retour à Saint-Paul, sur son île natale, il s'y établit comme pharmacien.

Au milieu des années 1960, il décide de s'engager en politique. Désireux de réduire l'influence du Parti communiste dans l'île, il se présente à l'élection législative partielle du 5 mai 1963 dans la deuxième circonscription de La Réunion. Candidat sous l'étiquette du Mouvement pour la communauté, il ne réunit que 5 008 des 32 463 suffrages exprimés contre 19 519 à Marcel Vauthier, candidat du Mouvement républicain populaire, élu député.

P. Bénard est successivement élu maire de Saint-Paul en 1965, 1971 et 1973. Il l'emporte cette dernière élection contre le leader du Parti communiste réunionnais, Paul Vergès qui, bien que déjà maire du Port était venu le défier. Candidat sous l'étiquette de l'Union des démocrates pour la République, P. Bénard est réélu au second tour avec plus de quatre cents voix d'avance sur son adversaire communiste. Réélu en 1977 et 1983, il transforme considérablement sa commune, la dotant de nombreuses infrastructures, à tel point que « la renaissance de Saint-Paul devient, d'année en année, une réalité1. »

Membre du conseil général au titre du canton de Saint-Paul-1 de 1973 à 1979, il préside la commission des finances. Il est en outre suppléant du député de la deuxième circonscription de La Réunion, Jean Fontaine, de 1968 à 1983.

Fondateur du Front militant départementaliste en 1981, il déploie ses efforts pour faire, selon le président du Sénat Alain Poher, « de ce concept de département d'outre-mer une réalité2» C'est dans cette optique qu'il brigue, le 25 septembre 1983, un siège sénatorial devant les grands électeurs réunionnais. Candidat divers droite, il réunit 347 des 853 suffrages exprimés au premier tour, étant élu au second avec 374 des 856 suffrages exprimés, derrière le sénateur sortant Louis Virapoullé sur le nom duquel se portent 445 voix.

Au Palais du Luxembourg, P. Bénard s'apparente au groupe du Rassemblement pour la République. Il est successivement membre de la commission des affaires sociales (1983-1985) puis de celle des affaires culturelles (1985-1987).

Il participe pleinement aux travaux sénatoriaux, s'investissant surtout dans les domaines concernant l'outre-mer. Attaché au statut départemental et à ses attributs dans lesquels il voit « les garants de la stabilité des départements d'outre-mer et leur seule assurance de rester français3 », il exprime en mai 1984 sa vive opposition au projet de loi relatif aux compétences des régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion. Il déplore un texte « inutile », « dangereux et ambigu4 », ayant à ses yeux pour seul but de s'en prendre aux conseils généraux de ces départements. Plus généralement il dénonce en 1985 la politique suivie depuis 1981 dans le domaine de l'outre-mer par les gouvernements socialistes, estimant que ceux-ci acceptent « le dogme de l'indépendance des départements d'outre-mer5 » et se montrent bienveillants envers les mouvements indépendantistes.

Il ne cesse également de plaider en faveur de la prise en compte des intérêts des départements et territoires d'outre-mer français, demandant par exemple en 1983 que la nouvelle convention de Lomé ne porte par préjudice aux départements et territoires d'outre-mer français. De même appelle-t-il de ses voeux, en 1986, « la mise en place de l'égalité sociale entre les Français de métropole et ceux des départements d'outre-mer6 », dénonçant le décalage entre les prestations octroyées aux premiers et celles accordées aux seconds. Le sénateur se fait plus particulièrement l'avocat de la Réunion, déplorant notamment en 1983 le coût très élevé du fret et dénonçant la situation de monopole de la Simacorem.

Par ailleurs, il dénonce en 1985 le projet de loi sur l'évolution de la Nouvelle-Calédonie, texte qui, selon lui, a pour but de préparer l'indépendance du territoire.

La mort le surprend le 2 février 1987 à son domicile de Saint-Paul, à l'âge de soixante-trois ans. Paul Moreau, maire et conseiller général de Bras-Panon lui succède au Sénat.

1 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 14 avril 1987, p. 155.

2 : Ibid.

3 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 22 mai 1984, p. 976.

4 : Ibid., p. 977.

5 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 3 décembre 1985, p. 3529.

6 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 24 avril 1986, p. 584.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Who's Who in France (plusieurs éditions).

Elu le 25 septembre 1983
Fin de mandat le 2 février 1987 (décédé)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Paul BENARD

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr