Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants
État civil :
Né le 7 novembre 1916
Décédé le 10 juillet 1985
Profession :
Employé
Département :
Moselle
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

FASTINGER (Pierre, Eugène)

Né le 7 novembre 1916 à Fontoy (Moselle)

Décédé le 10 juillet 1985 à Fontoy (Moselle)

Sénateur de la Moselle de 1960 à 1965.

C'est dans une Moselle allemande depuis 1871 que Pierre Fastinger voit le jour. Sa petite enfance se déroule dans l'atmosphère de la Grande Guerre, à l'arrière, au coeur d'une région dont l'activité se fonde sur l'exploitation des mines de fer. Il grandit dans une famille ouvrière aux solides attaches lorraines. Après que l'Alsace et la Moselle ont été rendues à la France, le Réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine est créé pour en exploiter les lignes de chemin de fer. Pour beaucoup de jeunes gens issus de familles modestes, la carrière de cheminot représente alors un début d'ascension sociale : Pierre Fastinger embrasse cette profession après avoir obtenu son certificat d'études.

Mobilisé en septembre 1939, il est incorporé dans le 39e régiment d'infanterie. Le sous-officier Pierre Fastinger se distingue par son courage pendant la campagne de France. Les 19 et 20 mai 1940, il assure ainsi des missions de liaisons sous de violents bombardements allemands, ce qui lui vaut d'être décoré de la Croix du combattant. Le jeune Mosellan se voit également remettre la Croix de Guerre avec citation à l'ordre du régiment. L'armistice demandé par le maréchal Pétain puis la paix signée à Rethondes scellent le sort des départements d'Alsace-Moselle, qui sont à nouveau annexés par le Reich allemand. La petite ville de Fontoy, géographiquement proche de la Belgique et du Luxembourg, est alors rebaptisée Fensch, du nom de la rivière qui la traverse. A la Libération, Pierre Fastinger entre comme employé à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). Le futur sénateur de la Moselle est élu conseiller municipal de Fontoy à l'occasion des élections d'octobre 1947. Il devient maire de sa commune natale le 17 février 1952 et devait le demeurer jusqu'aux élections municipales de mars 1965. Modéré, le jeune élu s'oppose à la forte influence communiste dans le nord-ouest du département de la Moselle sous la IVe République. Le 17 avril 1955, les habitants du canton de Fontoy le choisissent comme leur représentant au Conseil général de la Moselle. Il obtient à cette occasion 2 779 voix sur 5 432 dès le premier tour de scrutin, soit 51,2% des suffrages exprimés.

Pierre Fastinger prend la présidence du Syndicat intercommunal des eaux de Fontoy en octobre 1953. Il est réélu maire de Fontoy en mars 1959 et crée une Amicale des maires du canton en 1960. En avril 1959, il est choisi comme suppléant par le sénateur sortant René Schwartz, maire de Thionville, qui sollicite le renouvellement de son mandat sur une liste d'Union nationale. Le binôme René Schwartz-Pierre Fastinger l'emporte dès le premier tour de scrutin le 26 avril 1959. Après le décès du maire de Thionville au printemps 1960, Pierre Fastinger est chargé de le remplacer au Palais du Luxembourg : il devient sénateur de la Moselle en mai 1960. Le jeune sénateur se réclame des Indépendants et appartient au groupe du Centre républicain d'action rurale et sociale, rattaché à celui des Républicains indépendants. Il vote le projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux en mai 1965.

Pierre Fastinger siège à la commission des lois constitutionnelles, de la législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale de 1960 à 1965. Il est également nommé membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi qui modifie le découpage administratif de la région parisienne en juin 1964.

Très absorbé par ses mandats locaux, le maire de Fontoy ne prend la parole qu'une seule fois en séance publique au Sénat. Le 4 juin 1963, il intervient dans le débat sur les questions orales déposées par plusieurs sénateurs de gauche, dont Antoine Courrière, pour évoquer les problèmes économiques de la Lorraine. Au lendemain des grandes grèves de mineurs de mars 1963, le sénateur de la Moselle souligne qu' « une atmosphère d'insécurité » pèse sur les travailleurs du bassin ferrifère de l'Est. Il attribue cette inquiétude à la concurrence accrue que subit le minerai de fer lorrain, de nombreux gisements ayant été découverts dans le monde depuis le début des années 1950. Pierre Fastinger rappelle que les mineurs souhaitent une garantie de l'emploi et de leur régime social ; il prévoit avec lucidité que le nombre de salariés des mines lorraines devrait être réduit d'environ 3 000 personnes avant 1965-1966. Le sénateur-maire de Fontoy montre cependant que « l'intérêt national » commande de ne pas abandonner une activité qui fait vivre des milliers de personnes. Il plaide en conséquence pour un plan d'investissement qui combine court et long termes. D'après l'élu lorrain, le maintien des emplois impose dans un premier temps que l'Etat intervienne rapidement pour aider les secteurs minier et sidérurgique. La reconversion éventuelle des mineurs et l'avenir des jeunes générations exigeraient dans un second temps que la puissance publique investisse dans la formation professionnelle ainsi que dans la construction de lycées et de collèges techniques.

Réélu conseiller général de Fontoy dès le premier tour de scrutin, le 4 juin 1961, Pierre Fastinger doit cependant quitter la mairie de sa ville natale après les élections municipales de 1965. Il se porte candidat aux élections sénatoriales du 26 septembre 1965 mais ne figure pas sur la liste d' « Entente démocratique » conduite par le président du Conseil général de la Moselle, Paul Driant. Pierre Fastinger obtient 998 voix sur 2 401 au premier tour de scrutin. Il se situe au cinquième rang pour le nombre de suffrages obtenus, alors que quatre sièges seulement sont à pourvoir. Pierre Fastinger accepte de ne figurer au second tour des sénatoriales que comme suppléant du modéré Georges Ditsch, successeur de René Schwartz à la mairie de Thionville : ce dernier réunit 1 060 voix sur 2 356 grands électeurs, et n'est pas élu.

L'ancien parlementaire siège au Conseil général de la Moselle jusqu'aux élections de septembre 1967. Il abandonne alors la présidence de l'Amicale des maires du canton de Fontoy, mais demeure administrateur de la caisse d'épargne de Hayange jusqu'au début des années 1980. Pierre Fastinger consacre un ouvrage à sa ville natale en 1981 et en rappelle notamment le passé gallo-romain. C'est à Fontoy qu'il s'éteint en 1985, âgé de soixante-huit ans.

Sénateur le 10 mai 1960 (en remplacement de M. René SCHWARTZ, décédé)
Fin de mandat le 1er octobre 1965 (non réélu)

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre FASTINGER

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