Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste et apparentés
État civil :
Né le 11 septembre 1947
Décédé le 7 avril 2015
Profession :
Inspecteur général de l'Education nationale
Département :
Indre-et-Loire
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GERMAIN (Jean)

Né le 11 septembre 1947 à Tours (Indre-et-Loire)

Décédé le 7 avril 2015 à Tours

Sénateur d'Indre-et-Loire de 2011 à 2015

Jean Germain voit le jour le 11 septembre 1947 à Tours, chef-lieu d'Indre-et-Loire. Il passe l'essentiel de sa jeunesse à Bourgueil où son père est pâtissier. Il effectue ensuite ses études à Tours et à Poitiers jusqu'à l'obtention du doctorat en droit public en 1978.

Il mène alors une carrière universitaire, d'abord comme assistant à la faculté de droit de Tours à partir de 1971 puis comme maître de conférences en droit public à partir de 1987. Vice-président de l'université François-Rabelais de Tours à partir de 1983, il en est élu président en 1988. Il dirige cette jeune université jusqu'en 1993, date à laquelle il est nommé inspecteur général de l'Éducation nationale. En 1999, il se voit confier une mission par les ministres des affaires européennes et de l'éducation nationale sur les moyens d'accroître la mobilité des étudiants et des enseignants dans l'Espace européen.

Parallèlement à sa carrière universitaire, Jean Germain exerce à plusieurs reprises les fonctions de directeur de cabinet du socialiste André Laignel : il dirige son cabinet de 1982 à 1985 lorsqu'il préside le conseil général de l'Indre ; puis il assume le même rôle dans les secrétariats d'État qu'André Laignel occupe dans les gouvernements Rocard, Cresson et Bérégovoy, au secrétariat d'État à la formation professionnelle de 1988 à 1991 puis à celui à la ville et à l'aménagement du territoire de 1991 à 1993.

Membre du Parti socialiste, Jean Germain s'engage progressivement en politique. Ce mitterrandien est ainsi élu conseiller municipal de Tours en 1983. En 1987 il devient le premier secrétaire de la fédération socialiste d'Indre-et-Loire puis se porte candidat à deux reprises au siège de député de la première circonscription d'Indre-et-Loire. Le 5 juin 1988, il ne réunit que 33,14 % des suffrages exprimés face au député-maire de Tours Jean Royer, réélu dès le premier tour avec 50,10 % des voix. Il échoue de nouveau face à lui lors des élections législatives du 21 mars 1993. Même s'il contraint Jean Royer à passer par un second tour, il n'obtient que 39,57 % des suffrages exprimés contre 60,42 % au maire de Tours.

C'est à l'occasion des élections municipales du 18 juin 1995 que sa carrière politique prend une envergure nationale. Le candidat socialiste crée en effet une immense surprise en arrachant la mairie de Tours à Jean Royer qui la détenait depuis trente-six ans : il est élu maire de Tours avec 42,43 % des suffrages exprimés contre 33,98 % à l'inamovible sortant. Il conserve ensuite ce mandat en 2001 et 2008. Également président de la communauté d'agglomération Tour(s) Plus de 2000 à 2014, il exerce de nombreuses autres fonctions locales, parmi lesquelles la présidence du conseil de surveillance du centre hospitalier universitaire de Tours. Il siège en outre de 1998 à 2011 au conseil régional du Centre dont il est le premier vice-président.

Il s'investit aussi au sein du PS. Il est d'abord secrétaire national du parti chargé des études jusqu'en 1995 puis membre de son conseil national. En 2011, lors de la primaire socialiste à l'élection présidentielle, il soutient François Hollande qui en fait son conseiller pour les questions d'éducation.

Sa carrière politique atteint son apogée avec son entrée au Parlement : le 25 septembre 2011 il est en effet élu sénateur d'Indre-et-Loire avec 745 des 2 923 suffrages exprimés au second tour après avoir réuni 698 des 3 446 suffrages exprimés au premier tour. Il quitte alors le conseil régional du Centre.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe socialiste. Il siège à la commission des finances dont il est secrétaire de 2012 à 2014 puis vice-président. Il se voit confier le rapport spécial sur le budget de la ville et du logement en 2011 puis celui sur le budget des relations avec les collectivités territoriales à partir de 2012.

C'est précisément aux collectivités territoriales qu'il consacre l'essentiel de son activité au Sénat. Il est ainsi rapporteur pour avis du projet de loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles en 2013 et de celui de programmation pour la ville et la cohésion urbaine en 2014. Il rapporte également en 2013 la proposition de loi sur la réforme de la dotation globale de fonctionnement. Le gouvernement Valls le charge du reste en janvier 2015, avec la députée du Puy-de-Dôme Christine Pirès-Beaune, d'une mission temporaire sur cette réforme. En outre, en 2014 il est nommé membre du comité national d'orientation et de suivi du Fonds de soutien aux collectivités territoriales ayant souscrit des contrats de prêt ou des contrats financiers structurés à risque. La même année, il avait lui-même rapporté le projet de loi sur la sécurisation de ce type de contrats souscrits par les personnes morales de droit public.

La commission des finances lui confie aussi les rapports pour avis sur le projet de loi du budget et d'approbation des comptes pour les années 2011 et 2012, de même que sur le texte relatif à l'économie sociale et solidaire en 2013. Il intervient en 2012 lors du débat sur le projet de loi relatif à la création de la Banque publique d'investissement, en faveur duquel il vote ensuite. Il dépose également un amendement sur le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte à propos des règles d'implantation des éoliennes terrestres en 2015. Il préside par ailleurs le groupe interparlementaire d'amitié France-Liban.

Sa carrière politique est cependant atteinte par sa mise en examen le 30 octobre 2013 pour « complicité passive de prise illégale d'intérêts » et « détournement de fonds publics » dans « l'affaire des mariages chinois » : entre 2007 et 20011 des « noces romantiques en Touraine » avaient été organisées pour des couples chinois, comprenant des visites des châteaux de la Loire ainsi que de la ville de Tours dont le maire posait pour une photographie lors de simulacres de mariages. Quelques mois après, Jean Germain perd la mairie de Tours : il est battu aux élections municipales de mars 2014 par l'UMP Serge Babary.

Le 7 avril 2015, le matin même de l'ouverture du procès dans lequel il devait comparaître, il se donne la mort à l'âge de soixante-sept ans. Il laisse une lettre dans laquelle il dénonce « la chasse systématique aux politiques » et dit ne pas avoir supporté « l'injustice et le déshonneur » qu'il subissait. Le jour même, au Palais du Luxembourg, le président du Sénat Gérard Larcher lui rend hommage en déclarant mesurer « l'immense solitude à laquelle un élu peut se trouver confronté lorsqu'il est mis en cause, pour des raisons qui atteignent son honneur, sans aucune considération pour son engagement au nom de l'intérêt général pour sa commune ou pour la nation. »

Elu le 25 septembre 2011
Fin de mandat le 7 avril 2015 (décédé)

Vice-Président de la commission des finances

Membre de la commission des finances
Membre du Groupe socialiste et apparentés

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean GERMAIN

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