Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 1er mars 1931
Décédé le 3 juillet 2003
Profession :
Instituteur
Département :
Saint-Pierre-et-Miquelon
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

PEN (Albert)

Né le 1e mars 1931 à Dartmouth (Canada)

Décédé le 3 juillet 2003 à Caen (Calvados)

Sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon de 1968 à 1981, puis de 1986 à 1995

Député de Saint-Pierre-et-Miquelon de 1981 à 1986

Albert Pen fut pendant une trentaine d'années l'élu emblématique en même temps qu'un des hommes forts de Saint-Pierre-et-Miquelon. D'origine bretonne, il naît au foyer d'un marin, au Canada, en 1931. Après des études secondaires au lycée Chaptal de Paris, il intègre l'École normale d'instituteurs d'Auteuil. Il commence sa carrière professionnelle dans le Calvados comme instituteur à Bayeux, Etreham puis Nonant entre 1954 et 1960. De 1960 à 1963, il est professeur au collège de Saint-Pierre-et-Miquelon ; il en devient directeur de 1963 à 1965.

C'est alors que commence sa carrière politique. En 1964, il est élu au conseil général du territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon dont il devient rapidement le vice-président, puis, à partir de 1970, le président. En 1971, il est élu maire de la commune de Saint-Pierre.

Aux élections sénatoriales de septembre 1968, il bat le sénateur sortant, le démocrate-chrétien Henri Claireaux et les 12 voix qu'il recueille, sur 24 suffrages exprimés, lui permettent d'entrer au Sénat comme représentant du territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon. Il s'inscrit alors au groupe de l'Union des démocrates pour la République (UDR). En mai 1969, il rejoint les non-inscrits puis, en 1974, le groupe du Parti socialiste (PS). Albert Pen a des relations houleuses avec les partis politiques qui se manifestent par des changements successifs dans ses liens avec les groupes du Sénat. Ainsi, furieux qu'au congrès du PS, qui s'est tenu à Nantes en juin 1977, aucun représentant de l'outre-mer ne soit parvenu à prendre la parole, il quitte le groupe socialiste du Sénat, en restant simplement rattaché administrativement.

Au Palais du Luxembourg, il est nommé membre de la commission des affaires économiques et du Plan. Il se montre un ardent défenseur de son territoire et intervient exclusivement sur ce sujet. Chaque année, le débat sur le budget des territoires d'outre-mer en est l'occasion. Dès l'automne 1968, il signale l'insuffisance des efforts financiers de la métropole pour permettre à son territoire de se développer autour de ses trois activités de station-service dans l'Atlantique Nord, de la pêche et du tourisme. En novembre 1970, il demande ainsi la construction d'un quai en eau profonde, la réalisation d'une seconde piste à l'aérodrome et des crédits pour l'édification d'infrastructures hôtelières. Si en juillet 1974 il se félicite de l'adoption du projet de loi relatif à la création de corps de fonctionnaires de l'État pour l'administration de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui correspond à une ancienne promesse de la métropole, en décembre de la même année, il reproche vigoureusement au Gouvernement de délaisser son territoire. En 1976, il participe activement au débat sur le projet de loi relatif à l'organisation de Saint-Pierre-et-Miquelon qui a pour but de départementaliser le territoire. Il juge cette réforme « simpliste » et s'y oppose car elle diminue encore les pouvoirs de l'assemblée locale qu'il préside et qu'elle ne manifeste pas, à ses yeux, une réelle volonté de développer enfin cet espace français.

En 1972, il s'abstient sur la loi portant création et organisation des Régions. En 1973, il repousse la loi d'orientation Royer sur le commerce et l'artisanat. En 1974, il adopte la loi abaissant l'âge de la majorité à dix- huit ans puis la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse. L'année suivante, il vote la loi réformant le divorce.

Fort de la confiance de ses concitoyens, qui l'on réélu à la tête de leur territoire en 1975 et à la mairie de Saint-Pierre en mars 1977, Albert Pen sollicite le renouvellement de son mandat sénatorial en septembre de cette même année. Il est réélu triomphalement par 30 voix sur 32 grands électeurs votants.

A nouveau rattaché administratif au groupe socialiste, il retrouve sa place à la commission des affaires économiques et du Plan. Il poursuit son action en faveur de son territoire, dénonçant « la charité » dont le Gouvernement fait preuve à son égard. En novembre 1978, il s'indigne que Paris ait, dans ses négociations avec le Canada, renoncé, à la suite de l'accord franco-canadien de mars 1972, à deux zones de pêche très précieuses pour les marins et en décembre 1980 il dresse un sombre bilan de l'état de son département.

En 1980, il s'oppose à la loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes.

Avec l'arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République, Albert Pen pense être plus utile à ses concitoyens en siégeant à l'Assemblée nationale. Il y est élu le 21 juin 1981 par près de 61 % des électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon. Il s'apparente au groupe socialiste et siège à la commission de la production et des échanges. En 1983, il est réélu maire de Saint-Pierre mais quitte la présidence du Conseil général. Réélu député aux élections législatives de mars 1986, il décide néanmoins de revenir au Sénat et présente sa candidature aux sénatoriales de septembre de la même année. Élu avec 25 voix sur 31 votants, il retrouve le Palais du Luxembourg et s'apparente au groupe socialiste. Il est nommé, à nouveau, membre de la commission des affaires économiques. D'octobre 1989 à octobre 1990, il siège à la commission des affaires sociales puis retrouve la commission des affaires économiques. A partir de juin 1988, il est membre titulaire du comité directeur du Fonds d'investissement des départements d'outre-mer (FIDOM).

Ses interventions sont toujours exclusivement consacrées à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans le contexte du renouveau du contentieux franco-canadien sur les zones de pêche au milieu des années 1980. Albert Pen vote, en novembre 1986, le projet de loi de programme relatif au développement des départements d'outre-mer, de Saint- Pierre-et-Miquelon et de Mayotte, alors que ses collègues socialistes s'y opposent, au motif que le ministre des DOM-TOM, Bernard Pons, manifeste une ferme volonté de défendre la zone de pêche française. En 1988, il s'oppose au texte révisé par le Sénat du projet de loi instituant le revenu minimum d'insertion. En 1992, il vote la loi constitutionnelle concernant les accords de Maastricht.

Après 22 ans de présence au Sénat, Albert Pen est candidat au renouvellement de son mandat en septembre 1995. Au premier tour du scrutin, il obtient 19 voix, soit exactement le même nombre que son adversaire Bernard Le Soavec. Albert Pen peut espérer l'emporter au bénéfice de l'âge au second tour. La droite locale présente alors la candidature du gaulliste Victor Reux. Au second tour, celui-ci l'emporte par 20 voix contre 18 à Albert Pen. Ce dernier n'est plus conseiller général depuis sa démission en 1987 mais il a été réélu maire de Saint-Pierre en 1989 puis en 1995. Il démissionne néanmoins de cette fonction en 1998. L'année suivante, Albert Pen est nommé au Conseil Économique et Social où il siège jusqu'à sa disparition, en 2003, à l'âge de 72 ans.

Elu le 22 septembre 1968
Réélu le 25 septembre 1977 jusqu'au 21 juin 1981 (Élu député)
Réélu le 28 septembre 1986
Fin de mandat le 1er octobre 1995 (non réélu)

Député

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Albert PEN

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr