Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 2 mai 1904
Décédé le 1er août 1971
Profession :
Professeur de Cours complémentaire
Département :
Haute-Garonne

Travaux parlementaires

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

SURAN (Charles)

Né le 2 mai 1904 à Blajan (Haute-Garonne)

Décédé le 1er août 1971 à Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne)

Sénateur de la Haute-Garonne de 1955 à 1958

Charles Suran est né en 1904 à Blajan, dans une modeste famille ouvrière des chemins de fer du Sud-Ouest.

Se destinant à l'enseignement, il passe par l'école normale, obtient son brevet supérieur puis effectue sa préparation militaire supérieure qui le conduit d'abord au peloton des élèves officiers de réserve avant de rejoindre, à Poitiers, l'école militaire d'artillerie. Sous-lieutenant de réserve rendu à la vie civile, Charles Suran, dont la passion sinon les loisirs se partagent entre le rugby et le pyrénéisme, entame alors une carrière d'instituteur puis de professeur de cours complémentaire en milieu rural, tout en militant activement dans les rangs du parti socialiste. En 1936, Charles Suran est nommé au poste de secrétaire de l'union des sections SFIO de l'arrondissement de Saint-Gaudens.

Mobilisé à la déclaration du second conflit mondial, sa brillante conduite au front lui vaut de terminer la campagne de France avec la croix de guerre avec une citation et la médaille des évadés ; il se verra décerner ultérieurement la Légion d'honneur. En 1941, il entre dans la Résistance, dans les vallées pyrénéennes, dont il sera un des chefs respectés.

C'est dans la dynamique de la Libération qu'il débute sa carrière politique. Elu maire de Boulogne-sur-Gesse puis conseiller général de ce canton dès 1945, mandats dans lesquels il sera régulièrement reconduit jusqu'à son décès, il développe l'équipement de sa commune et tient un des premiers rôles au sein de l'assemblée départementale. Il y suit notamment avec un intérêt prononcé les travaux réalisés dans des domaines aussi divers que l'électrification des campagnes, les adductions d'eau et l'irrigation ou encore la voirie, l'élevage et la protection du bétail.

Fort d'un enracinement local solidement établi, Charles Suran, qui préside alors la commission départementale ainsi que le syndicat des eaux de la Barousse et du Comminges, sollicite, en juin 1955, un premier mandat au Conseil de la République dans le département de Haute-Garonne. Il figure en deuxième position, derrière André Méric, sur la liste du parti socialiste qui remporte les trois sièges à pourvoir ; lui-même obtient 563 voix des 1072 suffrages exprimés.

Membre à la Haute Assemblée des commissions de l'agriculture et de la défense nationale durant toute la durée de son mandat, il siège également à la commission de coordination permanente de la recherche scientifique et du progrès technique (1955-1957) ainsi qu'à celles de la presse (1955-1956), des moyens de communication (1955), de la production industrielle (1956-1958), des boissons et des pensions (1957-1958).

Mais c'est dans la première que le sénateur de Haute-Garonne va donner toute sa mesure à son activité parlementaire en déposant une proposition de résolution sur les mesures destinées à venir en aide aux exploitants agricoles victimes de calamités atmosphériques ainsi qu'un rapport sur le même sujet (1956), et trois autres portant sur la situation et les problèmes agricoles en Grande-Bretagne (1956), la rémunération des ingénieurs des travaux ruraux et des adjoints techniques du génie rural et la procédure d'agrément des produits à usage vétérinaire (1958).

Les interventions en séance publique du rapporteur assidu de la commission de l'agriculture portent également sur les propositions de loi relatives à la réglementation de l'intervention des fonctionnaires du génie rural dans les affaires intéressant les collectivités locales (1955), la création d'attachés agricoles et la fermeture annuelle des boulangeries (1956) ou encore la formation professionnelle agricole qu'il veut notamment placer sous l'autorité du ministère de l'éducation nationale (1957).

Charles Suran intervient aussi dans les discussions d'ordre budgétaire ainsi que dans celle concernant le deuxième plan de modernisation et d'équipement en 1956. Il déposera par ailleurs deux questions orales, au ministre de la défense et des forces armées et au secrétaire d'Etat à l'énergie.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour la reconduction des pouvoirs spéciaux en Algérie, accorde les pleins pouvoirs au gouvernement et approuve la révision constitutionnelle.

Ve République

SURAN (Charles)

Né le 2 mai 1904 à Blajan (Haute-Garonne)

Décédé le 1er août 1971 à Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne)

Sénateur de la Haute-Garonne de 1955 à 1971

Sénateur socialiste de la Haute-Garonne depuis 1955, Charles Suran vote les 2 et 3 juin 1958 pour les pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle. Maire et conseiller général de Boulogne-sur-Gesse sans interruption depuis 1945, il est facilement réélu aux élections sénatoriales de 1959 et de 1962 en compagnie des deux autres sénateurs socialistes sortants, Léon Messaud et André Méric, vice-président du Sénat de 1958 à 1980. Le 23 septembre 1962, il obtient 964 des 1 140 suffrages exprimés.

Egalement élu au Sénat de la Communauté en juillet 1959, Charles Suran siège de 1959 à 1967 à la commission des affaires économiques et du plan, puis jusqu'à son décès en 1971 à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation. Au sein de ces deux commissions, il intervient chaque année, dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances, en qualité de rapporteur pour avis, puis de rapporteur spécial, sur les budgets de la construction, du logement et de l'aménagement du territoire, ou des équipements de transport. A cette occasion, il déplore à de nombreuses reprises les insuffisances du Gouvernement en matière de construction de logements. Il déclare lors de la séance du 23 novembre 1964 que « la construction doit devenir, avec le problème scolaire, la grande affaire du Ve plan ». Le sénateur de la Haute-

Garonne rapporte également différents projets ou propositions de loi liés le plus fréquemment à la politique d'aménagement du territoire, comme celui, qui l'intéresse tout particulièrement, autorisant l'approbation de la convention entre la France et l'Espagne relative à l'aménagement du cours supérieur de la Garonne. Il participe aussi aux travaux de la commission spéciale chargée en octobre 1961 d'examiner le projet de loi relatif au droit de préemption dans les zones à urbaniser en priorité et dans les zones d'aménagement différé. Du 26 juin au 12 juillet 1965, il conduit une délégation de la commission des affaires économiques et du plan en URSS afin d'y étudier les problèmes et la réforme agricoles.

Par ailleurs, Charles Suran s'efforce de défendre les intérêts du monde rural et notamment ceux de la paysannerie. Dès juillet 1959, lors de la discussion du projet de loi de programme relatif à l'équipement agricole, il décrit à ses collègues « le malaise » qu'il ressent dans les campagnes. Après la signature du traité de Rome et la mise en place de la politique agricole commune (PAC), il relaie les nombreuses inquiétudes des agriculteurs. Le 22 juin 1960, il montre par une argumentation nourrie d'exemples « la dégradation constante, systématique, accélérée même des prix agricoles par rapport aux prix industriels ». A plusieurs reprises, il interroge également le ministre de l'Agriculture sur les aides accordées aux jeunes agriculteurs, sur la possible suppression dans les lycées des classes préparatoires à l'INA (institut national agronomique), et sur la réforme administrative envisagée dans son ministère.

Elu d'une zone rurale, Charles Suran se préoccupe des problèmes d'adduction en eau et d'électrification des campagnes dans son département ainsi qu'au Parlement. Président du syndicat départemental d'électrification et du syndicat des eaux de la Barousse, du Comminges et de la Save, il est élu au Sénat membre du comité consultatif du Fonds national pour le développement des adductions d'eau dans les communes rurales. Le 13 novembre 1965, il évoque le « mécontentement sourd » du monde rural qui aspire à « avoir enfin dans toutes les maisons, dans toutes les fermes l'eau potable au robinet ».

Le sénateur de la Haute-Garonne déploie aussi une grande énergie pour défendre les intérêts du territoire qu'il représente. Ainsi en juin 1960, il interroge oralement les ministres de la Santé et de l'Agriculture pour connaître les mesures qu'ils comptent prendre pour remédier à la pollution de l'atmosphère provoquée, dans la vallée de la Garonne, par les émanations de l'usine de cellulose de Saint-Gaudens. Plus globalement, il demande à plusieurs reprises que le Sud-Ouest ne soit pas mis à l'écart des politiques d'aménagement du territoire, soulignant notamment la nécessité de développer des axes transversaux entre l'Atlantique et la Méditerranée.

Enfin, il vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960), pour la réforme des régimes matrimoniaux (1965), et pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances (1967).

En parallèle de son activité politique nationale, Charles Suran est réélu conseiller général en septembre 1967 et maire de sa commune de Boulogne-sur-Gesse en mars 1971. Durant ses derniers mandats, il s'efforce tout particulièrement d'accroître l'activité touristique du boulonnais avec la réalisation d'un important centre nautique.

Charles Suran décède à son domicile, quelques semaines avant de se représenter aux élections sénatoriales du 26 septembre 1971. Son éloge funèbre est prononcé le 2 octobre suivant par le président d'âge du Sénat, Pierre-René Mathey.

Charles Suran était officier des Palmes académiques, chevalier de la Légion d'honneur et du Mérite agricole.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 23 septembre 1962
Fin de mandat le 1er août 1971 (décédé)

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Charles SURAN

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